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Les résultats indiquent qu’une part significative (un tiers) de la population hospitalisée effectue
une distance supplémentaire à celle qui la sépare de l’établissement théorique. Ce pourcentage relativement
élevé ne constitue pourtant qu’une valeur plancher à l’estimation des comportements
de recherche présents sur le marché hospitalier de la région étudiée. En effet, l’analyse statistique
effectuée sur les patients restants (c’est à dire ceux donr les distances supplémentaires sont
nulles) montre que certains d’entre eux adoptent également un comportement de recherche. L’étude
économétrique réalisée sur la totalité des observations, suggère que le choix de l’établissement de
soins par les patients ne se réduit pas à l’établissement le plus proche et que d’autres facteurs,
comme la qualité, influencent ce choix. Le patient exerce alors une certaine pression sur l’offre de
soins et participe ainsi à la mise en concurrence en qualité des offreurs de soins.
L’article est organisé comme suit. La section 2 présente tout d’abord une revue de la littérature
sur la régulation hospitalière et les différents travaux économiques analysant la distance qui sépare
le patient de l’établissement de soins comme l’un des facteurs affectant la demande de soins hospitaliers.
La section 3 présente le modèle théorique sur lequel s’appuie l’estimation économétrique
qui vise à expliquer la distance supplémentaire parcourue par le patient par rapport à l’hôpital
théorique. La section 4 détaille la base de données pour le Limousin et fournit également des éléments
de statistiques descriptives. La section 5 fournit les résultats de l’estimation économétrique
qui valident l’hypothèse selon laquelle la demande est sensible à la qualité des soins. La section
suivante propose une étude complémentaire sur des variables socio-économiques caractérisant le
canton de résidence des patients. La section 7 résume les résultat et propose des extensions.
2 Revue de la littérature
Le premier point de cette section est consacré à la littérature théorique portant sur la régulation
hospitalière, comprise ici comme la mise en place de mécanismes de paiement optimaux des offreurs
de soins. Cet objectif est poursuivi par l’instauration progressive, dans de nombreux pays, du
paiement prospectif aux Diagnosis Related Groups (DRGs 5 ). Dans un même but, la France met
actuellement en place la Tarification à l’Activité (T2A), qui s’apparente aux DRGs. Expérimentée
en 2003, sa généralisation à l’ensemble des établissements hospitaliers devrait débuter au cours de
l’année 2004.
La littérature économique relative au marché hospitalier [Ellis & McGuire, (1986, 1990), Ma
(1994), Chalkley & Malcomson (1998) et Mougeot (1998)] a clairement identifié les effets du
paiement prospectif et, plus généralement, les propriétés des différentes formes de paiements (de
type cost-plus, prospective ou bien, mixedpayment) sur les comportements des établissements de
soins. La supériorité du paiement prospectif est établie puisqu’il permet de faire coïncider les intérêts
de la tutelle et des offreurs,àlafoisentermesd’efficacité productive et d’efficacité allocative
dès lors que le prix est fixé de façon adéquate. Le mécanisme de concurrence par comparaison
(ou encore Yardstick competition) développé par Shleifer (1985) permet de fixer convenablement le
5 Le système des DRGs est une classification médicale utilisée par les établissements hospitaliers qui classe chacun
des patients dans un groupe homogène de maladies.
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