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White et Morrisey (1998) examinent les prises en charge des hôpitaux de la Californie sur une
période s’étalant de 1985 à 1991. Ils analysent les séjours individuels de patients hospitalisés pour
une certaine pathologie (repérée par les DRGs), et traités dans les établissements hospitaliers de
différentes régions 9 .
Faisant référence aux modèles standard de recherche du consommateur, White et Morrisey
considèrent que les choix de trajets effectués vers les hôpitaux dépendent des coûts de déplacements,
Tc, des coûts d’information Ic et des gains anticipés de la recherche effectuée sur les coûts et la
qualité, G. Les auteurs établissent une relation implicite de la forme T = T (Tc,Ic,G) où T est le
coût du déplacement du patient. En règle générale cependant, les modèles font l’hypothèse quêtree
le consommateur, à la recherche des services hospitaliers, préfèrera l’établissement localisé le plus
près de chez lui, minimisant ainsi les coûts de trajet.
Si la minimisation ce coût semble l’hypothèse la plus souvent retenue par les modèles, ce coût
financier n’est pas le seul que doit supporter le patient. Ce dernier accorde de la valeur à son
environnement familial et la rupture (même momentanée) avec cet environnement constitue un
autretypedecoûtauquellepatientdoitfaireface.Le choix de l’établissement de proximité permet
de limiter ces coûts non monétaires. Par ailleurs, la nature de la pathologie et notamment sa
gravité affectent la perception des coûts de déplacements et d’information et, par conséquence,
les comportements de recherche. Par exemple les bénéfices attendus de la recherche de la qualité
sont plus importants pour un patient atteint d’une pathologie lourde que légère. Dans ce cas, les
coûts que les patients acceptent sont supérieurs et peuvent les amener à parcourir de plus longues
distances. A l’opposé les facteurs tels que l’urgence et/ ou les embouteillages sur les axes routiers
ont tendance à réduire les déplacements. L’arbitrage que les patients effectuent entre la distance et
la qualité varie selon les personnes, dépend de la gravité de la maladie (Rochaix, 1989), mais aussi
d’autres facteurs individuels tels que l’âge (Tay, 2002) et le niveau d’éducation qui affectent leur
disposition à se déplacer .
3 Lemodèledechoixdupatient
Nous proposons dans cette section un modèle de choix du patient qui relève de la seconde
approche en ce sens que nous considérons que la distance parcourue par les patients est endogène au
marché. Nous représentons le choix de se déplacer et la longueur du déplacement comme le résultat
d’un arbitrage entre d’une part, les coûts occasionnés par la distance parcourue, la rupture avec
l’environnement habituel, le coût d’information et, d’autre part, les gains anticipés d’une meilleure
qualité. Cependant, notre modèle se distingue de celui de White et Morrisey (1998) en ce que notre
raisonnement est basé sur l’analyse de la distance supplémentaire parcourue et en conséquence sur
hospitalier, densité démographie et type d’assurance) et des variables d’attraction (case-mix, personnel médical,
nombre de lits etc... ).
9 Techniquement, les auteurs utilisent un modèle de régression multiple de type Tobit dont la variable dépendante
est la distance séparant le patient et l’établissement d’accueil. Les variables explicatives sont notamment des caractéristiques
relatives aux patients et au marché hospitalier (taille du marché dans le voisinage du patient, variables
établissements).
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