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éléments de réponses.<br />
Deux raisons peuvent expliquer les déplacements effectués par les patients pour se faire hospitaliser<br />
: les caractéristiques de l’offre ou les préférences des usagers. La répartition spatiale des<br />
hôpitaux étant inégale, certains patients résidant loin des centres hospitaliers sont contraints, du<br />
fait de la localisation des établissements, de parcourir des distances importantes. Pour d’autres<br />
patients, moins contraints par la disponibilité de l’offre, les distances parcourues s’expliquent alors<br />
davantage par leurs préférences.<br />
Les études sur la mobilité des patients, menées à partir de l’analyse des distances parcourues,<br />
ne permettent pas d’identifier séparément les deux raisons précédemment évoquées. Or, ne pas<br />
distinguer dans un déplacement ce qui relève de la contrainte de l’offre,decequirelèveduchoix<br />
du patient revient à considérer que tout déplacement est associé à des comportements d’arbitrage<br />
entre les différents établissements et par conséquent à en surestimer l’envergure. Pour dissocier<br />
le mode de recours aux soins hospitaliers et le choix de l’établissement, il apparaît essentiel de<br />
disposer d’une méthode permettant d’identifier de façon distincte les facteurs relevant du caractère<br />
contraignant de l’offre hospitalière de ceux reflétant les préférences des patients.<br />
L’originalité de cette contribution est justement de proposer une méthode permettant de combler<br />
cette lacune. La démarche consiste à définirunhôpitalthéoriquequisetrouveêtreleplusproche<br />
du lieu de résidence du patient et à même de le soigner pour la pathologie qu’il présente. Cet hôpital<br />
de référence sera comparé à l’établissement effectivement choisi par le patient. Si les patients<br />
acceptent de couvrir une distance d’accès supplémentaire alors qu’un service de qualité identique<br />
est disponible dans l’hôpital théorique, ceci sera identifié à un comportement de recherche de qualité<br />
par le patient. Cette méthode contrôle de manière efficace les variations géographiques dans la<br />
disponibilité de l’offre et permet de s’assurer que les mouvements observés (distance supplémentaire<br />
positive) correspondent effectivement à des choix des patients. Quant bien même elle peut conduire<br />
à sous-estimer les comportements de recherche par les patients, elle est préférable à une majoration<br />
artificielle de ces comportements de recherche. Le contrôle effectué par la vérificationquelepatient<br />
pouvait être soigné de manière comparable (par rapport à sa pathologie) dans un établissement plus<br />
proche de son lieu de résidence, nous autorise à interpréter la distance supplémentaire éventuellement<br />
parcourue par les patients comme une proxy de la concurrence (en qualité) exercée par les<br />
patients sur les établissements de soins.<br />
Pour répondre à ces interrogations, notre attention se porte sur la demande de soins hospitaliers<br />
de la région du Limousin. L’objet de cet article n’est pas de décrire l’attractivité des établissements<br />
d’une région mais d’étudier les choix effectués par les patients dans leur recours aux soins. L’étude<br />
porte sur les patients résidant dans la zone prédéfinie et ne s’intéresse pas aux personnes extérieures<br />
à cette zone. Par conséquent, les patients entrant dans le Limousin pour se faire hospitaliser ne sont<br />
pas contenus dans la base. Le choix de cette région se justifie par ses caractéristiques. Le fait que<br />
la région est une zone rurale avec une population relativement âgée donnera une valeur minimale<br />
(une borne inférieure) à nos estimations des comportements de recherche. On pourra alors attendre<br />
des pratiques similaires, voire beaucoup plus marquées dans d’autres régions de France si l’on fait<br />
l’hypothèsed’unerelationinverseentrel’âgeetleconsentementàsedéplacer.<br />
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