Etude archéologique et historique de l'Arc boisé - Conseil général ...
Etude archéologique et historique de l'Arc boisé - Conseil général ...
Etude archéologique et historique de l'Arc boisé - Conseil général ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
l’homme <strong>et</strong> la for<strong>et</strong><br />
II – L’e x p l o i tat i o n d e l a f o r ê t<br />
1 . Le peuplement forestier <strong>et</strong> son exploitation<br />
1. 1. Les essences<br />
Au travers <strong>de</strong>s divers documents d’archives, il est possible <strong>de</strong><br />
constituer <strong>de</strong>ux sous-groupes dans les arbres nommés. Le premier<br />
correspond aux essences les plus fréquemment relevées, soit les essences<br />
majeures. Le second inclut celles dont la représentation <strong>de</strong>meure plus<br />
discrète. Dans le premier, on trouve donc le chêne, le frêne <strong>et</strong> le hêtre.<br />
Dans le second, s’inscrivent le bouleau, l’aulne, le charme, le saule <strong>et</strong> le<br />
tilleul, accompagnés <strong>de</strong>s fruitiers tels le poirier <strong>et</strong> le pommier.<br />
Cependant, <strong>de</strong> nombreuses espèces d’arbres ne sont jamais<br />
citées dans les textes, pas toujours du fait <strong>de</strong> leur rar<strong>et</strong>é mais bien<br />
plutôt pour leur rôle négligeable dans les diverses relations qu’entr<strong>et</strong>ient<br />
l’homme avec elles. Les sources écrites ne sont donc pas un miroir<br />
environnemental fidèle.<br />
De plus, la mention <strong>de</strong> certaines espèces végétales n’est pas<br />
attestée par les sources écrites bien que celles-ci aient été présentes.<br />
C’est le cas <strong>de</strong> la fougère utilisée dans l’industrie <strong>de</strong> la verrerie. Il en est<br />
<strong>de</strong> même <strong>de</strong>s buissons <strong>et</strong> <strong>de</strong>s épineux qui apparaissent seulement dans<br />
la toponymie « le buisson » à Lésigny.<br />
Les forestiers constatent au cours du XVIIIe siècle une véritable<br />
déroute du hêtre, accompagnée parfois <strong>de</strong> la régression du chêne.<br />
Ils remarquent la substitution d’essences secondaires, souvent moins<br />
appréciées, comme le tremble, le frêne, le bouleau ou le charme. Ils sont<br />
confrontés à une évolution régressive <strong>de</strong>s peuplements qui témoigne <strong>de</strong><br />
déséquilibres écologiques bien réels, voire d’un appauvrissement <strong>de</strong>s<br />
sols 97 .<br />
Les archives du marquisat <strong>de</strong> Grosbois apportent quelques<br />
informations complémentaires, notamment sur les essences 98 .<br />
Pour exemple, en 1750, Louis Germain Chauvelin, ministre d’Etat,<br />
vend à Jean Cousin, marchand <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> Brie-Comte-Robert, 70 arpents<br />
<strong>de</strong> taillis <strong>de</strong> chênes situés aux environs <strong>de</strong>s Camaldules, « en plusieurs<br />
cantons tant pleins que vui<strong>de</strong>s », à la condition que le marchand laisse<br />
16 baliveaux par arpent <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong>s taillis 99 . Une nouvelle clause<br />
apparaît dans ce document : Jean Cousin, pour la vidange, doit se servir<br />
uniquement <strong>de</strong>s routes qui lui ont été désignées 100 . L’année suivante,<br />
c’est un marchand <strong>de</strong> Montreuil qui prend la coupe <strong>de</strong> 42 arpents <strong>de</strong><br />
bois taillis <strong>de</strong> chêne, situés à « la Gran<strong>de</strong> <strong>et</strong> à la P<strong>et</strong>ite Touffe », au nord<br />
<strong>de</strong> Santeny 101 . La même année, Gabriel Vincent, marchand <strong>de</strong> bois à Issy<br />
prend les 30 arpents formant le bois d’Auteuil à Villecresnes (Figure<br />
16) 102 .<br />
97<br />
BURIDANT (J.), 2004, p. 218.<br />
98<br />
M. Chauvelin, gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Sceaux,<br />
obtient en 1734, <strong>de</strong>s l<strong>et</strong>tres patentes<br />
du roi Louis XV, qui érigèrent en<br />
marquisat sous le titre <strong>de</strong> Grosbois,<br />
les terres <strong>de</strong> Grosbois, <strong>de</strong> Boissy-<br />
Saint-Léger, <strong>de</strong> Cersay, d’Yerres, <strong>de</strong><br />
Santeny <strong>et</strong> <strong>de</strong> Marolles. Ce marquisat<br />
sera uni à Brunoy en 1777, sous le<br />
titre <strong>de</strong> duché-pairie <strong>de</strong> Brunoy.<br />
99<br />
Arch. dép. Essonne, A 891.<br />
100<br />
Arch. nat., S 394. en 1629,<br />
le prévôt <strong>de</strong> Sucy avait exigé le<br />
rétablissement du chemin <strong>de</strong> Sucy à<br />
Yverneaux <strong>et</strong> surtout une largeur <strong>de</strong><br />
6 m afin <strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tre la circulation<br />
<strong>de</strong>s chariots.<br />
101<br />
Arch. dép. Essonne, A 891.<br />
102<br />
Arch. dép. Essonne, A 891.<br />
27