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Etude archéologique et historique de l'Arc boisé - Conseil général ...

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L’Homme <strong>et</strong> la for<strong>et</strong><br />

L’augmentation <strong>de</strong>s besoins alimentaires du troupeau nécessita<br />

la réorganisation <strong>de</strong>s assolements. De très gran<strong>de</strong>s parcelles sont<br />

créées, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s prairies artificielles <strong>de</strong> trèfle incarnat, luzerne ou sainfoin<br />

sont plantées, tandis que la production d’avoine est augmentée, <strong>de</strong> telle<br />

sorte, que comme pour le blé, le domaine peut vendre l’excé<strong>de</strong>nt 195 . La<br />

production <strong>de</strong> luzerne, <strong>de</strong> trèfle incarnat <strong>et</strong> <strong>de</strong> vesce était consommée<br />

sur place. L’orge <strong>et</strong> le seigle sont définitivement abandonnés dans les<br />

années 1880. Grâce au troupeau ovin, le fumier du parc est obtenu en<br />

abondance, mais la quantité du bétail trop insuffisante nécessita l’usage<br />

<strong>de</strong> la fumure au guano dés les années 1830 196 . La forte <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en<br />

main d’œuvre saisonnière augmenta <strong>et</strong> le prince pour limiter le coût<br />

<strong>de</strong>s salaires s’équipa, dans les années 1860, d’une batteuse puis d’une<br />

machine à battre propulsée par une « locomotive » à vapeur, <strong>de</strong> trois<br />

faucheuses, d’une moissonneuse, d’une faneuse ainsi que d’un semoir<br />

à b<strong>et</strong>teraves, d’un autre pour l’engrais, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux rouleaux, <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

charrues <strong>et</strong> <strong>de</strong> plus d’une dizaine d’herses 197 . Le prince installe même<br />

dans sa ferme <strong>de</strong> Noiseau une distillerie, exploitée sans autorisation,<br />

afin <strong>de</strong> répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> montante d’alcool industriel <strong>de</strong>stiné à<br />

lutter contre l’oïdium <strong>de</strong>s vignes 198 .<br />

Une forêt artificielle<br />

En 1880, le baron Rodolphe Hottinguer se lance dans le<br />

peuplement sylvicole du bois <strong>de</strong>s Bouleaux sur le territoire <strong>de</strong> Sucy 199 .<br />

Ces reboisements s’intensifient après la Première guerre mondiale : le<br />

secteur <strong>de</strong>s « Gran<strong>de</strong>s friches » est replanté, tout comme les terres en<br />

culture à l’Est du bois <strong>de</strong> Grattepeau.<br />

4. 2 Les pâtures<br />

4. 2. 1. Les droits d’usages octroyés par les établissements<br />

religieux<br />

Les animaux domestiques profitent <strong>de</strong>s herbages sylvestres<br />

pour se nourrir. Des droits d’usages sont donc accordés aux habitants<br />

par les propriétaires forestiers pour le pâturage <strong>et</strong> le panage.<br />

Les droits <strong>de</strong> pâturage <strong>et</strong> <strong>de</strong> panage perm<strong>et</strong>taient aux animaux<br />

en été <strong>de</strong> brouter l’herbe en abondance dans les forêts, <strong>et</strong> à l’automne,<br />

surtout aux porcs, <strong>de</strong> consommer les glands, faines <strong>et</strong> fruits tombés.<br />

Selon Georges Plaisance, chaque famille avait droit à trois porcs 200 . Les<br />

moutons étaient dans certains cas admis, les chèvres exclues car elles<br />

mangent les jeunes pousses. Les bovins vivent en gran<strong>de</strong> partie dans la<br />

forêt, soit en vaine pâture, soit à certaines époques en vive pâture dans<br />

<strong>de</strong>s futaies mieux gardées. Les chevaux pouvaient également pâturer<br />

dans les bois.<br />

195<br />

LALLIARD (Fr.), 2006-18/19, [en<br />

ligne : http://ruralia.revues.org/<br />

document1141.html]<br />

196<br />

LALLIARD (Fr.), 2002, p. 220.<br />

197<br />

LALLIARD (Fr.), 2002, p. 221.<br />

198<br />

Arch. nat., Minutier central, étu<strong>de</strong><br />

CXVIII, liasse 1169.<br />

199<br />

Arch. Mun. Sucy-en-Brie, 3F 2.<br />

200<br />

PLAISANCE (G.), 1988, p. 53.<br />

201<br />

LEBEUF (Abbé), 1883, p. 35.<br />

202<br />

Arch. dép. Essonne, A 1110 ;<br />

Arch. nat., S 1862.<br />

Pour le panage, l’époque <strong>de</strong> la glandée était souvent ouverte <strong>de</strong><br />

la Saint-Michel, le 29 septembre, à la Saint-André, le 30 novembre. Au<br />

IXe siècle, une pièce <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> 5 km <strong>de</strong> tour, à proximité <strong>de</strong> Villeneuve-<br />

Saint-Georges pouvait nourrir 500 porcs 201 .<br />

A partir du XIIIe siècle, pour certains espaces boisés s’instaure<br />

le notion « <strong>de</strong> <strong>de</strong>fens », c’est-à-dire qu’en-<strong>de</strong>ssous d’un âge minimal<br />

<strong>de</strong>s arbres, le pâturage est interdit.<br />

Par exemple dans les bois du prieuré <strong>de</strong> Marolles, selon un accord<br />

conclu en 1247 entre le prieuré <strong>et</strong> les habitants <strong>de</strong> Marolles, le pâturage<br />

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