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Le Calcaire de Saint-Ouen

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. C'est d'abord avec un certain recul que nous avons examiné le « calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> » dans le cadre <strong>de</strong><br />

IS /l\^\)f\Yt l'histoire géologique du bassin <strong>de</strong> Paris. Nous avons vu en particulier que les conditions <strong>de</strong> genèse <strong>de</strong> cette<br />

J-VJ^KA/ #/ \J i V fnrrnatinn formation Ptaip.nt étaient liées lipps à <strong>de</strong>s HPS transgressions transprpssinns et pt régressions rptrrpssinns marines marinps <strong>de</strong> Hp faible faihlp amplitu<strong>de</strong> amnlitiiHp modifiant mnHifiant la salure salnrp HPS <strong>de</strong>s<br />

eaux et la nature <strong>de</strong>s dépôts qu'ils soient d'origine détritique ou chimique. La succession <strong>de</strong>s tableaux paléogéographiques<br />

qui ont été présentés éclaire la répartition <strong>de</strong>s divers faciès que peut revêtir le « calcaire <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong><br />

<strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> » et fournit, au moins en partie, les causes <strong>de</strong> son hétérogénéité. Nous avons pu noter que cette<br />

hétérogénéité a été accentuée par <strong>de</strong>s processus diagénétiques d'ordre mécanique, physique ou chimique intervenus<br />

durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 40 millions d'années qui nous sépare <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> ces dépôts.<br />

synthèse<br />

géologique<br />

Nous avons vu d'autre part comment se posait le problème <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> la formation. Si la coupe <strong>de</strong> La Frette<br />

nous est apparue claire à cette égard d'autres coupes le sont moins à cause <strong>de</strong>s convergences <strong>de</strong> faciès et <strong>de</strong>s<br />

possibilités <strong>de</strong> lacunes stratigraphiques. Nous avons retenu l'importance <strong>de</strong> l'horizon <strong>de</strong> Mortefontaine à<br />

avicules qui limite, à la base, le « calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> » proprement dit, la présence plus ou moins régulière<br />

du calcaire <strong>de</strong> Ducy sous cet horizon, enfin la limite supérieure <strong>de</strong> la formation jalonnée par les sables <strong>de</strong><br />

Monceau dans la région <strong>de</strong> Paris au centre du bassin, les sables <strong>de</strong> Marines à l'ouest et <strong>de</strong>s faciès lacustres à<br />

l'est.<br />

G. CHAMPETIER DE RIBES<br />

La formation elle-même nous est apparue avec une prédominance <strong>de</strong> faciès marneux dans la partie supérieure<br />

(en particulier marnes blanches grumeleuses à silex et rognons <strong>de</strong> calcaire) une tendance plus calcaire vers la<br />

base, <strong>de</strong>s intercalations <strong>de</strong> bancs <strong>de</strong> calcaire sublithographiques, d'argiles magnésiennes et <strong>de</strong> sépiolites, la couche<br />

atteignant au total une douzaine <strong>de</strong> mètres d'épaisseur. <strong>Le</strong>s variations latérales <strong>de</strong> faciès très nombreuses, certains<br />

acci<strong>de</strong>nts gypseux, dolomitiques ou siliceux, les ondulations à plus ou moins gran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> observées sur <strong>de</strong>s<br />

affleurements ou dans <strong>de</strong>s fouilles font <strong>de</strong> cette couche un ensemble assez complexe constituant cependant une<br />

unité dans le Tertiaire parisien.<br />

De ces premières réflexions, il faut retenir que grâce aux travaux <strong>de</strong> plusieurs générations <strong>de</strong> géologues, <strong>de</strong>s<br />

corrélations valables ont pu être établies entre divers niveaux <strong>de</strong> l'étage bartonien ainsi que nous l'a précisé<br />

L. Feugueur et que le contexte géologique dans lequel se situe le calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> est maintenant assez<br />

bien défini à l'échelle régionale. Il appartient donc au géologue ayant à étudier un problème ou à interpréter<br />

une coupe <strong>de</strong> sondage liés à cette formation, <strong>de</strong> les rattacher à ce contexte et d'avoir présent à l'esprit les<br />

différents problèmes qui viennent d'être évoqués.<br />

Si l'on passe maintenant à l'échelle <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> génie civil, il faut d'abord constater que le calcaire <strong>de</strong><br />

<strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>, du fait qu'on le rencontre à faible profon<strong>de</strong>ur dans une gran<strong>de</strong> partie du sous-sol parisien, intervient<br />

dans <strong>de</strong> nombreux travaux : fondations, fouilles, galeries, etc. Comme niveau <strong>de</strong> fondation il a trouvé <strong>de</strong>s défenseurs<br />

au cours <strong>de</strong> ces journées. Néanmoins, les variations importantes et parfois brutales <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

lithologiques, tectoniques, hydrogéologiques... influencent nécessairement plus ou moins le comportement<br />

mécanique <strong>de</strong> cette couche et ren<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> toute manière difficiles les problèmes <strong>de</strong> la reconnaissance géologique,<br />

<strong>de</strong> la représentativité <strong>de</strong>s échantillons recueillis, du choix <strong>de</strong>s essais et, par conséquent, <strong>de</strong> l'interprétation<br />

<strong>de</strong> tous ces résultats.<br />

En s'appuyant sur une série <strong>de</strong> travaux réalisés dans la périphérie <strong>de</strong> Paris, M. Caron a soutenu ici avec<br />

beaucoup <strong>de</strong> conviction et <strong>de</strong> compétence l'idée que ces caractéristiques n'étaient pas aussi anarchiques et<br />

diversifiées qu'on pouvait le craindre et qu'un travail d'enquête <strong>de</strong>vait conduire à localiser progressivement<br />

<strong>de</strong>s zones- présentant une certaine homogénéité du point <strong>de</strong> vue : types lithologiques, architecture <strong>de</strong> la couche,<br />

présence ou absence <strong>de</strong> certaines anomalies. Pour ces <strong>de</strong>rnières, il apparaît que <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> contrôle peuvent<br />

être trouvés. On a parlé du contrôle tectonique mais M. Arnould a justement fait remarquer qu'il pouvait<br />

y avoir d'autres contrôles intéressants à chercher, en particulier à propos du gypse.<br />

En bref, le travail d'enquête que propose M. Caron ne paraît pas utopique si on l'envisage dans un périmètre<br />

limité où les problèmes <strong>de</strong> fondation et <strong>de</strong> travaux souterrains revêtent une gran<strong>de</strong> importance. Son objet est<br />

<strong>de</strong> regrouper dans un cadre géologiquement bien déterminé, ordonné et <strong>de</strong> plus en plus précis, les observations<br />

<strong>de</strong> terrain, les données <strong>de</strong> sondage et les divers essais réalisés in situ ou en laboratoire. La présentation <strong>de</strong> ces<br />

résultats sous forme cartographique ou autre étant, par elle-même, une recherche à laquelle il conviendra<br />

<strong>de</strong> réfléchir.<br />

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