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Le Calcaire de Saint-Ouen

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A la base <strong>de</strong>s « marnes et caillasses » ou au toit du<br />

«calcaire grossier», dans un seul sondage et sur<br />

3 m d'épaisseur : bancs <strong>de</strong> tourbe entrelardés <strong>de</strong><br />

minces bancs <strong>de</strong> marnes et <strong>de</strong> calcaires (formation<br />

également rencontrée au pont <strong>de</strong> Courbevoie).<br />

— Vers la cote (— 3) : toit du « calcaire grossier »,<br />

reconnu jusqu'à la cote (— 15) : environ 70 % <strong>de</strong><br />

calcaire et 30 % <strong>de</strong> marnes, rares traces <strong>de</strong> gypse.<br />

Pieu d'essai<br />

Il paraissait être certain que <strong>de</strong>s pieux arrêtés sur<br />

le premier banc <strong>de</strong> calcaire rosé pourraient être<br />

chargés à 50 bars. L'essai a donc été conduit <strong>de</strong><br />

façon à déterminer la force portante <strong>de</strong> pieux<br />

arrêtés nettement plus haut.<br />

• Pieu foré en 106 cm <strong>de</strong> diamètre, jusqu'à 17,2 m<br />

<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur, soit 2 ou 3 m au-<strong>de</strong>ssus du banc<br />

calcaire.<br />

• Pointe préfabriquée contenant un vérin plat <strong>de</strong><br />

98 cm <strong>de</strong> diamètre. Au-<strong>de</strong>ssus, armature <strong>de</strong>stinée<br />

seulement à tenir les instruments <strong>de</strong> mesure :<br />

— tube axial pour la mesure <strong>de</strong> l'ouverture du vérin<br />

<strong>de</strong> pointe et pour la mesure <strong>de</strong>s températures,<br />

— et six témoins sonores.<br />

• Béton moulé dans le sol jusqu'à 10 m sous la<br />

surface du sol, dans une chemise lubrifiée au-<strong>de</strong>ssus,<br />

<strong>de</strong> façon que le frottement latéral soit négligeable<br />

sur ces 10 m (remblais et alluvions enlevés avant la<br />

construction <strong>de</strong> la centrale).<br />

• Au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la tête du pieu, 4 vérins <strong>de</strong> 250 t<br />

calés sur un chevêtre en béton ancré par <strong>de</strong>ux câbles<br />

scellés dans le calcaire grossier à 43 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />

<strong>Le</strong> dispositif aurait permis <strong>de</strong> charger le pieu à<br />

I 000 t si les tassements avaient été assez faibles.<br />

En fait on n'a pas pu dépasser 463 t.<br />

II y a eu au total huit cycles chargementdéchargement,<br />

d'abord avec le vérin <strong>de</strong> pointe<br />

bloqué, ensuite en faisant varier <strong>de</strong> diverses façons<br />

la charge <strong>de</strong> pointe et le frottement latéral.<br />

Résultats obtenus<br />

L'analyse <strong>de</strong>s résultats a été présentée par M. Cambefort<br />

(Annales <strong>de</strong> l'I.T.B.T.P., Sols et Fondations<br />

n° 44, décembre 1964 : figures 3,8, 15, 17, 19 et<br />

22). Voici les résultats bruts :<br />

1° Frottement latéral dans les « alluvions anciennes<br />

» - propres (épaisseur : 3 m ; pression verticale<br />

moyenne : 1,5 bar) :<br />

— 0,14 bar par mm d'enfoncement jusqu'à 2 mm<br />

d'enfoncement,<br />

— 0,07 bar par mm d'enfoncement <strong>de</strong> 2 à 20 mm,<br />

— limite asymptotique : 2,05 bars (soit 210 tonnes)<br />

: résultat extrêmement médiocre probablement<br />

parce que le tassement est essentiellement<br />

dû à la compressibilité <strong>de</strong>s marnes sous-jacentes.<br />

2° Frottement latéral dans les marnes <strong>de</strong> 13 à<br />

17,2 m <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur:<br />

— 0,21 bar par mm jusqu'à 2 mm,<br />

— 0,016 bar par mm supplémentaire jusqu'à<br />

20 mm,<br />

— limite asymptotique : 0,8 bar (soit 11 5 t).<br />

3° Résistance en pointe dans les marnes<br />

— 0,5 bar par mm jusqu'à 10 mm,<br />

— ensuite 0,2 bar par mm supplémentaire,<br />

— soit finalement 13,6 bars (140 t) pour les 54 mm<br />

atteints pour la charge maximale.<br />

S'il n'y avait pas eu <strong>de</strong> témoins sonores, on aurait<br />

pu seulement étudier l'enfoncement en tête en fonction<br />

<strong>de</strong> la charge sur graphique logarithmique :<br />

— au début jusqu'à 1 mm et 65 t, l'enfoncement<br />

croît à peu près comme la puissance 1,4 <strong>de</strong> la<br />

charge : exposant faible, dû à ce que le pieu est<br />

lubrifié sur les dix premiers mètres ;<br />

— ensuite, jusqu'à 28 mm et 380 t, exposant 1,9,<br />

déjà élevé (pour les cas les plus courants en<br />

France : terrains pas trop mauvais en surface,<br />

pieux flottants dans <strong>de</strong>s terrains dont la compression<br />

décroît fortement en profon<strong>de</strong>ur, on trouve<br />

généralement un exposant compris entre 1,6<br />

et 1,8) ;<br />

— enfin <strong>de</strong> 28 à 54 mm et <strong>de</strong> 385 à 463 t : exposant<br />

3,3 : la limite <strong>de</strong> poinçonnement proprement<br />

dite (enfoncement croissant sans limite<br />

sous charge constante) n'a pas été atteinte.<br />

Solution retenue<br />

Tous les autres pieux (42 à 106 cm <strong>de</strong> diamètre)<br />

ont été ancrés dans le premier banc <strong>de</strong> calcaire rosé<br />

et chargés à seulement 43 bars.<br />

La charge moyenne uniformément répartie est <strong>de</strong><br />

l'ordre <strong>de</strong> 2 à 3 bars ; il en est résulté une nette<br />

consolidation <strong>de</strong>s couches profon<strong>de</strong>s (base du <strong>Saint</strong>-<br />

<strong>Ouen</strong> et surtout Beauchamp, accessoirement marnes<br />

et caillasses) et un tassement général <strong>de</strong> 60 mm,<br />

sans aucune conséquence gênante pour l'exploitation.<br />

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