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discussion<br />
M. Champetier <strong>de</strong> Ribes<br />
« Je remercie M. Coron pour son exposé et je souscris entièrement à ses conclusions.<br />
En particulier, après avoir dégrossi l'étu<strong>de</strong> géologique, il me paraît nécessaire <strong>de</strong><br />
confronter les coupes obtenues avec <strong>de</strong>s résultats d'essais géotechniques et d'examiner<br />
soigneusement les liaisons ou les discordances qu'il peut y avoir entre ces <strong>de</strong>ux types<br />
<strong>de</strong> classement <strong>de</strong>s terrains. Mais ceci fera l'objet d'autres discussions.<br />
Un fait inquiète beaucoup les gens qui se préoccupent du <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> comme couche<br />
<strong>de</strong> fondation, c'est la présence <strong>de</strong> gypse. Ceci pourrait être le premier point <strong>de</strong> notre<br />
discussion. M. Coron nous a dit que le gypse semble être localisé à certains niveaux<br />
du <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>. Est-ce que dans l'assistance <strong>de</strong>s personnes peuvent nous éclairer sur<br />
ce point, en s'aidant <strong>de</strong> leur expérience personnelle ?»<br />
M. Feugueur<br />
« <strong>Le</strong> Bureau <strong>de</strong> Recherches Géologiques et Minières a effectué, il y a quelques temps,<br />
une étu<strong>de</strong> concernant un problème dû à la présence <strong>de</strong> gypse dans la région nord <strong>de</strong><br />
Paris (franchissement du réseau S.N. CF. nord par le boulevard périphérique).<br />
Il existe une communication <strong>de</strong> M. Soyer* décrivant<br />
au jour à Àubervilliers.<br />
un fontis <strong>de</strong> 1 500 m? venu<br />
On y voit les niveaux du calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> dans leur superposition normale, mais<br />
très ondulés. Ces ondulations sont dues, selon M. Soyer, à <strong>de</strong>s dissolutions du gypse<br />
<strong>de</strong> cette couche, dissolutions anciennes suivies <strong>de</strong> tassement. Je pense qu'il faut chercher<br />
la cause du fontis plus bas, dans les marnes et caillasses du Lutétien supérieur.<br />
En effet, le vi<strong>de</strong> étant situé dans la masse même du calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>, il faut<br />
penser que les terrains, dont l'effondrement a donné naissance à ce vi<strong>de</strong>, ont comblé<br />
une cavité située plus bas, dans la seule couche susceptible <strong>de</strong> contenir du gypse en<br />
épaisseur suffisante, le Lutétien supérieur.<br />
Dans le secteur nord <strong>de</strong> Paris, la Société Ménard a entrepris une étu<strong>de</strong> pour appuyer<br />
<strong>de</strong>s piles d'ouvrage d'art sur les sables <strong>de</strong> Beauchamp. J'ai conseillé <strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre<br />
les sondages jusqu'au Lutétien supérieur, pour y chercher le gypse. Nous y avons<br />
trouvé <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 5 m <strong>de</strong> hauteur. <strong>Le</strong> traitement du terrain a été réalisé par injection<br />
qui a nécessité la mise en œuvre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 000 m 3 <strong>de</strong> coulis.<br />
L'origine <strong>de</strong> beaucoup d'effondrements actuels est donc à rechercher dans les marnes<br />
et caillasses.<br />
Pour en revenir au <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>, les irrégularités observées seraient dues à <strong>de</strong>s dissolutions<br />
anciennes. A ce sujet, il faut se tourner vers l'hydrogéologie. On remarque qu'au<br />
nord <strong>de</strong> Paris, les couches <strong>de</strong> terrain s'enfoncent nettement sous le lit <strong>de</strong> la Seine.<br />
C'est là qu'on trouve dans les marnes et caillasses <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> gypse épais <strong>de</strong> 5 m à<br />
certains endroits, sous forme <strong>de</strong> lentilles <strong>de</strong> plusieurs dizaines <strong>de</strong> mètres <strong>de</strong> longueur,<br />
et qui sont en cours <strong>de</strong> dissolution. A la Gare <strong>de</strong> l'Est, on connaît du gypse et <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s<br />
dans le <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>. On peut dire cependant que le gypse du <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> est presque<br />
entièrement dissous et il faut admettre, avec l'abaissement progressif <strong>de</strong>s nappes<br />
aujourd'hui accéléré, une dissolution par étage, <strong>de</strong> haut en bas.<br />
*R. Soyer (1961). <strong>Le</strong>s dissolutions <strong>de</strong> gypse antéludiens dans le centre <strong>de</strong> l'He-<strong>de</strong>-France et leurs dangers<br />
pour les constructions - B.S.G.F., (7), m, p. 432.