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gène. Pour <strong>de</strong>s reconnaissances rapi<strong>de</strong>s, ils présentent<br />
l'avantage <strong>de</strong> renseigner, <strong>de</strong> manière simple<br />
et facilement interprétable, à la fois sur la nature<br />
et la résistance du terrain. Malheureusement, pénétromètres<br />
et Standard Pénétration Test obtiennent<br />
leur refus sur les bancs calcaires et leur portée en<br />
est d'autant limitée.<br />
<strong>Le</strong>s essais au vérin à la plaque, mis en œuvre le plus<br />
souvent dans <strong>de</strong>s puits ou <strong>de</strong>s galeries souterraines,<br />
permettent, par contre, d'étudier le terrain à une<br />
échelle plus gran<strong>de</strong>, se rapprochant <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la<br />
fondation. En « intégrant » plusieurs bancs, ils permettent<br />
<strong>de</strong> déterminer avec une très bonne approximation<br />
la compressibilité du milieu. Ils présentent<br />
toutefois plusieurs inconvénients : ils sont assez<br />
onéreux, longs et délicats à mettre en œuvre ; <strong>de</strong><br />
plus, il s'agit d'essais <strong>de</strong> mécaniques <strong>de</strong>s roches<br />
qu'il convient d'adapter aux marnes en prenant un<br />
certain nombre <strong>de</strong> précautions. En particulier, il<br />
convient d'éviter le fluage latéral en prenant soin<br />
<strong>de</strong> disposer la plaque au fond d'une cavité cylindrique<br />
<strong>de</strong> même diamètre et <strong>de</strong> mesurer les tassements<br />
au sein même du terrait?, et non pas sur la paroi, en<br />
raison <strong>de</strong> la décompression du terrain en surface,<br />
causée par le terrassement.<br />
Parfois, enfin, nous réalisons <strong>de</strong>s essais pressiométriques<br />
dans le calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>, lorsque sa<br />
nature a été soigneusement définie au préalable et<br />
dans la mesure où cette formation est assez homogène.<br />
En définitive, il n'existe pas d'essai s'adaptant en<br />
toutes circonstances au calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong>. Il<br />
convient, dans tous les cas, <strong>de</strong> recueillir sur ce<br />
niveau le maximum <strong>de</strong> renseignements, en fonction<br />
<strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> la reconnaissance à effectuer,<br />
donc, <strong>de</strong> mettre en œuvre plusieurs techniques <strong>de</strong><br />
sondages et d'essais pour cerner au mieux le<br />
problème.<br />
UTILISATION DU CALCAIRE DE<br />
SAINT-OUEN COMME TERRAIN<br />
DE FONDATION<br />
<strong>Le</strong> calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> n'a pas toujours une<br />
excellente réputation comme terrain <strong>de</strong> fondation.<br />
On s'en méfie parce qu'il peut être gypsifère et<br />
parce que c'est, en fait, très rarement un véritable<br />
calcaire.<br />
Toutefois, il est exceptionnel <strong>de</strong> ne pas utiliser le<br />
calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> pour y disposer les fondations<br />
<strong>de</strong>s ouvrages lorsque ce niveau n'est surmonté par<br />
aucune autre couche portante. Ce n'est que lorsque<br />
le calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> contient <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s que<br />
l'on ancre les fondations dans les niveaux situés<br />
immédiatement <strong>de</strong>ssous : les sables <strong>de</strong> Beauchamp<br />
ou les marnes calcaires du Lutétien.<br />
<strong>Le</strong> calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> est donc considéré par le<br />
mécanicien du sol comme une couche portante intéressante<br />
et nous étudierons ce niveau en tant<br />
qu'assise <strong>de</strong> fondations superficielles et profon<strong>de</strong>s.<br />
Fondations superficielles<br />
Lorsque le calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> est rencontré au<br />
niveau bas <strong>de</strong> l'ouvrage à fon<strong>de</strong>r, on y dispose directement<br />
les semelles <strong>de</strong> fondations.<br />
On prend la précaution <strong>de</strong> conserver une épaisseur<br />
suffisante <strong>de</strong> marne ou <strong>de</strong> calcaire au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s<br />
bancs d'argile, afin <strong>de</strong> limiter l'importance <strong>de</strong>s<br />
tassements.<br />
<strong>Le</strong>s taux <strong>de</strong> travail adoptés varient essentiellement<br />
avec l'ancrage dans la formation et avec la nature<br />
du matériau. En général, on se tient à <strong>de</strong>s contraintes<br />
<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 3 à 5 bars lorsque le « <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> »<br />
est marneux, parfois on réduit ces valeurs, lorsqu'il<br />
est plus argileux, à 2 bars environ, on l'augmente<br />
au contraire s'il est calcaire (jusqu'à 10 bars).<br />
Lorsqu'on a à réaliser <strong>de</strong>s fondations dans le calcaire<br />
<strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> sous le niveau <strong>de</strong> la nappe phréatique,<br />
il faut prendre certaines précautions : en effet,<br />
lorsqu'elle est constituée <strong>de</strong> marnes fracturées, cette<br />
formation se présente, à l'ouverture d'une fouille<br />
sous l'eau, comme une boue blanche, ce qui ne<br />
manque pas d'alarmer le terrassier et le maçon. Il<br />
convient alors d'effectuer les terrassements en rabattant<br />
la nappe, ce qui revient à pomper l'eau dans<br />
<strong>de</strong>s puisards. On peut ainsi <strong>de</strong>scendre les fouilles<br />
à sec dans <strong>de</strong> bonnes conditions, sans détériorer le<br />
terrain d'assise.<br />
La perméabilité du calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> est assez<br />
particulière : dans les bancs calcaires, existent <strong>de</strong><br />
larges fissures ouvertes par lesquelles peuvent se<br />
produire d'importantes venues d'eau. Des venues<br />
d'eau se produisent également par les surfaces <strong>de</strong><br />
séparation entre les bancs. Dans les bancs marneux,<br />
existe par contre un réseau <strong>de</strong> fissures très petites,<br />
pratiquement microscopiques, donnant l'impression<br />
que la marne est perméable «en petit». Ce point est<br />
très important car si l'on n'y prend pas gar<strong>de</strong>, le<br />
matériau marneux se dégra<strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>ment dans <strong>de</strong>s<br />
fouilles verticales sous l'eau.<br />
Parfois, le calcaire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Ouen</strong> est fortement<br />
altéré en surface ; il comporte alors <strong>de</strong>s poches <strong>de</strong><br />
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