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Culture les g<strong>en</strong>s<br />
Liu F<strong>en</strong>g,<br />
promet un bel av<strong>en</strong>ir à la BD chinoise<br />
Liu F<strong>en</strong>g, 28 ans, vi<strong>en</strong>t de sortir sa première Bande dessinée « DREAM » aux éditions<br />
Xiao Pan. Un Manhua - nom donné à la bande dessinée chinoise - tout <strong>en</strong> images,<br />
sans aucun texte, qui plonge le lecteur dans un univers où le visuel pr<strong>en</strong>d une<br />
dim<strong>en</strong>sion narrative universelle... Ce tal<strong>en</strong>t de la génération post-79 promet un bel<br />
av<strong>en</strong>ir à la Bande dessinée chinoise. R<strong>en</strong>contre.<br />
Vous êtes un jeune auteur. Il n’existe <strong>en</strong>core aucune<br />
biographie vous concernant. Pouvez-vous nous<br />
éclairer <strong>en</strong> quelques mots sur votre parcours vers la<br />
BD ?<br />
Liu F<strong>en</strong>g : Je suis né <strong>en</strong> 1979 dans la région autonome de<br />
Mongolie intérieure et j’ai grandi à Tai’an, une petite ville<br />
du Liaoning. Dès mon <strong>en</strong>fance, J’ai éprouvé une passion<br />
particulière pour la bande dessinée. En 1996, j’ai comm<strong>en</strong>cé<br />
des études d’architecture intérieure à l’Ecole des<br />
Beaux-Arts du Liaoning ; <strong>en</strong> 2000, j’ai participé à la création<br />
de dessins animés et finalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2003, j’ai <strong>en</strong>tamé<br />
la création de ma propre bande dessinée, Dream, que j’ai<br />
achevée cette année.<br />
Comm<strong>en</strong>t décrire l’évolution actuelle de la BD chinoise<br />
?<br />
Liu F<strong>en</strong>g : Ces 20 dernières années ont été le témoin de<br />
progrès fulgurants dans le domaine de la bande dessinée<br />
<strong>en</strong> <strong>Chine</strong>. Auparavant la BD était appelée « Livre pour <strong>en</strong>fants<br />
». Son histoire remonterait à la Dynastie des Ming et<br />
des Qing. <strong>Le</strong> cont<strong>en</strong>u était presque toujours tiré d’oeuvres<br />
littéraires, illustré par quelques images, et non par des vignettes<br />
comme vous les connaissez. D’autre part, il est<br />
important de souligner que la publication et la distribution<br />
n’avai<strong>en</strong>t pas de but commercial. Pourtant les « Livres<br />
pour <strong>en</strong>fants » étai<strong>en</strong>t très populaires à l’époque.<br />
Vers la fin des années 80, cette situation dominée par le<br />
format du «Livre pour <strong>en</strong>fants» a changé tout à coup, et ce<br />
grâce à l’introduction <strong>en</strong> <strong>Chine</strong> d’un style de bande dessinée<br />
différ<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>u de l’étranger. <strong>Le</strong>s copies de BD japonaises<br />
ont joué un rôle non négligeable dans ce phénomène.<br />
Cette nouvelle forme plus flexible, au cont<strong>en</strong>u plus riche,<br />
permettait de laisser libre cours à l’imagination. Ces nouveautés<br />
ont passionné de nombreux jeunes notamm<strong>en</strong>t<br />
ceux qui ont grandi p<strong>en</strong>dant les années d’ouverture de<br />
l’après 1979.<br />
La bande dessinée europé<strong>en</strong>ne est arrivée <strong>en</strong> <strong>Chine</strong> avec<br />
Internet : une façon pour les jeunes chinois de découvrir le<br />
dessin europé<strong>en</strong> <strong>en</strong> version originale. La place importante<br />
DREAM de Liu F<strong>en</strong>g est un manhua surpr<strong>en</strong>ant<br />
dans le s<strong>en</strong>s où il n’y a aucun texte. C’est donc<br />
par l’observation et l’imagination que l’histoire<br />
se construit sous les yeux ébahis du lecteur.<br />
« Rêve ou cauchemar ? » nous prévi<strong>en</strong>t l’éditeur... Effectivem<strong>en</strong>t<br />
qui n’a jamais rêvé qu’il pouvait voler ou<br />
dev<strong>en</strong>ir riche ? Lorsque le héros revi<strong>en</strong>t à la cruelle réalité,<br />
c’est-à-dire à son quotidi<strong>en</strong>, les pages sont <strong>en</strong> noir<br />
et blanc, à la fois superbes et tristes de par la condition<br />
véritable du jeune garçon et de son animal de compagnie,<br />
le cochonnet : Quelle vie et quel av<strong>en</strong>ir pour<br />
un <strong>en</strong>fant dans une ville si froide et si sombre avec<br />
des g<strong>en</strong>s si distants et sans expression ? Belle allégorie<br />
pour dénoncer une industrialisation grandissante (de<br />
la <strong>Chine</strong> ? du monde ? ). Malgré son côté pessimiste,<br />
cette bande dessinée peut être « lue » par tous grâce à<br />
l’universalité des dessins et des émotions qui y sont<br />
représ<strong>en</strong>tées.<br />
Bededazi<br />
© Liu F<strong>en</strong>g<br />
http://bededazi.over-blog.com<br />
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