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Commentaire de l'Isha Upanishad - Vimala Thakar

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UNE ÈRE DE RECHERCHE DANS UN CLIMAT DE LIBERTÉ INCONDITIONNELLE4L’époque du Veda et <strong>de</strong>s <strong>Upanishad</strong>s était celle d’une liberté inconditionnelle ettotale. La religion n’existait pas, ni les co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> conduites institutionnalisés, les dogmes,les sectes, ni l’autorité qui dicte ce que l’on doit ou ne doit pas faire. Pas <strong>de</strong> rechercheinstitutionnalisée, <strong>de</strong> système <strong>de</strong> pensée organisé et <strong>de</strong> froi<strong>de</strong>s conclusions cristallisées.C’est une particularité <strong>de</strong> cette époque.Comme on l’a déjà dit, c’était l’époque <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong>s mots vivants grâce àla communion entre l’enseignant et l’élève sans relation institutionnalisée ni organisée,sans co<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduite imposé à l’élève et sans l’autorité du professeur. Cette pério<strong>de</strong> préreligieuse <strong>de</strong> la race humaine fut très fraîche et authentique.Ce qui est remarquable durant cette pério<strong>de</strong>, c’est l’atmosphère <strong>de</strong> totale libertéentre le professeur et l’élève, la cordialité, le respect, l’amour et l’affection. Le rôle duprofesseur était d’ai<strong>de</strong>r l’élève à apprendre, et non <strong>de</strong> lui imposer ses propresexpériences, ni <strong>de</strong> le conditionner à ses propres conclusions, mais simplement l’ai<strong>de</strong>r àapprendre par lui-même ou elle-même.Dans une <strong>de</strong>s <strong>Upanishad</strong>s, il y a l’histoire d’un garçon venant voir un enseignant etlui <strong>de</strong>mandant : « S’il vous plait, enseignez-moi la nature <strong>de</strong> la Réalité, maître, enseignezmoila nature <strong>de</strong> la vie. » L’enseignant lui répond : « J’aimerais t’ai<strong>de</strong>r. Regar<strong>de</strong>, je tedonne 200 <strong>de</strong> mes vaches. Elles sont habituées à vivre dans la forêt. » Les rishis vivaientdans les forêts, les montagnes, au bord <strong>de</strong>s rivières, dans <strong>de</strong>s grottes, c’était une façon <strong>de</strong>vivre bien différente. « Prends ces 200 vaches et pars loin d’ici, va dans les forêtsprofon<strong>de</strong>s, trouve un endroit où tu te sentiras bien et vis-y jusqu’à ce que les vaches<strong>de</strong>viennent 1000 et pendant ce temps-là, observe, vois et regar<strong>de</strong> tout ce qui se passeautour <strong>de</strong> toi. Reviens avec les 1000 vaches et nous verrons alors pour tonenseignement. »Et l’<strong>Upanishad</strong> révèle alors comment le jeune garçon partit au loin dans la forêtavec les 200 vaches faibles et maigres, faisant confiance aux paroles du sage. Il vivaitseul en soignant les vaches et en buvant leur lait. Il <strong>de</strong>vait observer, regar<strong>de</strong>r et apprendre<strong>de</strong> la nature, alors il observa le mouvement du soleil, <strong>de</strong> la lune, <strong>de</strong>s étoiles, <strong>de</strong>s rivières,le mouvement <strong>de</strong>s vaches, leur intelligence. Il dut apprendre par l’observation.Et lorsque le jeune homme revint à la cabane <strong>de</strong> l’enseignant avec 1000 vaches,son visage resplendissait <strong>de</strong> la lumière <strong>de</strong> la compréhension. Il était joyeux, son visagerayonnait, ses yeux étaient remplis <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> félicité intérieures lorsqu’il se tenait<strong>de</strong>vant le professeur qui le félicita parce qu’il avait appris par lui-même.Nous pourrions raconter nombre d’histoires <strong>de</strong> ce genre, où le professeur oselaisser l’élève seul avec lui-même, en lui donnant juste un ou <strong>de</strong>ux conseils et en lelaissant découvrir par lui-même.Ainsi, un garçon, qui s’appelait Bhrigu, alla trouver le rishi Gautama, qui lui dit :« Maintenant, je vais te dire ce que tu as découvert. As-tu compris que le soleil est rempli<strong>de</strong> lumière et que toi aussi ? C’est cette lumière en toi qui te permet <strong>de</strong> voir. Ainsi, lalumière du soleil et la lumière en toi sont une. N’as-tu pas découvert cela ? » Le garçonrépondit : « Oui ». Il ajouta alors : « As-tu regardé la lune la nuit, et bu le nectar <strong>de</strong> salumière, découvrant ainsi qu’en toi aussi sont ce nectar et cette lumière ? » Je ne vais pasm’étendre sur toute l’<strong>Upanishad</strong>, son enseignement poétique, mais juste confirmer quel’élève a appris. Le professeur dit à son élève : « Dorénavant, nous sommes égaux. »Ainsi, enseignait-on <strong>de</strong> façon non autoritaire, et l’éducation se faisait dans uneabsolue liberté. Il y avait bien sûr <strong>de</strong> l’amour et du respect entre l’élève et le professeurmais il y avait aussi une totale liberté pour apprendre et découvrir par soi-même. Traduction libre par Annie Grippari et Patrick Delhumeau <strong>de</strong> « GLIMPSES OF ISHAVASYA »

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