46QUINZIÈME MANTRAHiranmayena patrena satyasy’apihitam mukhamTat tvam pushann apavrnu satya-dharmaya drshtayeJ’aimerais changer ce mantra en :Hiranmayena Patrena Satyasy’aphitam mukhamTat tvam re satya-dharma ishad apavrnuLe visage <strong>de</strong> la Réalité est dissimulé, caché à notre perception par une belle paupièredorée. Au niveau sensuel par le mon<strong>de</strong> manifesté et par les plaisirs procurés par les sens.Au niveau psychologique par la pensée et à un niveau encore plus subtil par le processusd’expérimentation ou celui du <strong>de</strong>venir qu’est l’Ego.Vous, mes élèves, qui vous êtes dédiés à la vérité, qui êtes <strong>de</strong>s chercheurs <strong>de</strong> vérité,pouvez-vous, s’il vous plait, soulever doucement et juste un peu le voile doré qui recouvreson visage.(...) Il y a longtemps, lorsque <strong>Vimala</strong> a voulu se plonger dans la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>l’océan du Veda et <strong>de</strong>s <strong>Upanishad</strong>s, elle a étudié l’Ishavasya <strong>Upanishad</strong> et <strong>de</strong>nombreuses autres <strong>Upanishad</strong>s comme Kena, Katha, Prashna, Mundaka, Mandukya,Taitreiya, Aitareya, Chandogya, Brihadaranyaka. Après un temps d’étu<strong>de</strong> prolongé et uneprofon<strong>de</strong> contemplation lui ayant offert dans sa vie la perception <strong>de</strong> la vérité, elle ose direaujourd’hui que les <strong>de</strong>rniers mantras <strong>de</strong> l’Ishavasya <strong>Upanishad</strong> ne semblent pas êtreauthentiques. Il en existe un nombre important <strong>de</strong> versions mais <strong>Vimala</strong> voit les chosesautrement et elle les traduit selon sa propre perception.Pourquoi sent-elle la nécessité <strong>de</strong> changer la version, le texte même <strong>de</strong>s mantras etqu’est-ce qui lui en donne le droit ? Parce que les <strong>de</strong>rniers mantras sont présentés, danspratiquement chaque version, comme l’expression d’une prière. (...)Si l’on revient au premier mantra, il n’y a aucune raison d’accepter cela. Après avoirdiscuté du manifesté et du non-manifesté, du fini et <strong>de</strong> l’infini, le rishi, le Sage se tourneraitvers son élève et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> prier ? Prier qui ? (...) Si chaque chose est imprégnéepar la Suprême Intelligence, si l’élève lui-même en est imprégné, alors où parvient laprière ? (...)Il s’agit d’un dialogue entre l’enseignant et l’élève et donc les mantras et les prièresqu’ils contiennent sont complètement incohérents. J’irais même encore plus loin en disantqu’ils sont en contradiction avec les précé<strong>de</strong>nts.Ainsi, le texte <strong>de</strong>s mantras que je partage avec vous est celui que <strong>Vimala</strong> acomposé et je suis sûre que les anciens Sages ne seraient pas gênés par cestransformations. (...)Revenons au mantra et au sens littéral <strong>de</strong>s mots.(...) Hiranmayena Patrena Satyasy’aphitam mukham. Le visage <strong>de</strong> la Réalité estrecouvert par une paupière dorée, un voile doré si vous voulez. Traduction libre par Annie Grippari et Patrick Delhumeau <strong>de</strong> « GLIMPSES OF ISHAVASYA »
47Satya dharma. Vous mes élèves qui vous dédiez à la vérité, dont l’unique religionest la vérité, pour qui satya est le seul dharma... , qui êtes complètement engagés dans lacompréhension et le vécu <strong>de</strong> la vérité.Tat vam. L’enseignant dit à l’élève, vous êtes dédié à la vérité, pouvez-vous, s’ilvous plait, apavrnu : retirer, ishad : délicatement et un peu à la fois, le voile qui recouvre levisage <strong>de</strong> la réalité. ishad a ces <strong>de</strong>ux sens : délicatement et un petit peu. (...)(...)Maintenant, qu’est-ce que ce mantra peut nous dire en cette fin du 20 ème siècle ?Le mot apavrnu : retirer, enlever, est très important pour nous. Il signifie que ce quevous appelez sadhana, ce que vous appelez éducation spirituelle est un processus négatif<strong>de</strong> dévoilement et non d’acquisition, <strong>de</strong> gain, <strong>de</strong> réussite. (...)La première chose dans notre approche est donc négative et non positive. Il n’estpas dit que ceci est la vérité et qu’il faut aller la chercher et l’acquérir mais il est dit, à laplace, qu’il nous faut seulement soulever la paupière. De quoi s’agit-il ? (...)Dans ce mantra, la paupière représente ce qui s’exprime dans le temps et dansl’espace, ce qui a pris une forme, ce qui s’est manifesté comme fini et limité. L’infini,l’inépuisable, l’éternel a pris la forme du fini. La nature divine <strong>de</strong> la terre, sa fertilité, sonénergie créative mêlée à la créativité <strong>de</strong> la graine, a donné naissance à une rose ou unlotus ou encore à une petite fleur <strong>de</strong> jasmin. La fleur ne représente pas toute la beautécontenue dans la terre qui s’est limitée en <strong>de</strong>venant fleur, ou une orange ou encore duraisin. La beauté, le parfum, le nectar, la créativité, tout cela se con<strong>de</strong>nse en un petit grain<strong>de</strong> raisin, une petite goutte d’eau, une minuscule fleur. La variété, les différentesexpressions sont le couvercle.La vie n’a pas <strong>de</strong> fin mais l’éternité <strong>de</strong> la vie est recouverte par la finitu<strong>de</strong>. Le nonmanifesté,le sans-forme accepte d’être recouvert par le voile <strong>de</strong>s formes, <strong>de</strong>s tailles, <strong>de</strong>smodèles. La beauté accepte d’être limité en <strong>de</strong>venant un bel objet. (...)Le mon<strong>de</strong> fini et manifesté <strong>de</strong>s objets et <strong>de</strong>s choses crée l’illusion que la vie danssa totalité est manifestée, et que seul le manifesté représente la totalité <strong>de</strong> la vie. Mais ilest seulement une partie du non-manifesté. La finitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vie que nous touchons avecnos organes <strong>de</strong>s sens est le couvercle doré qui recouvre le visage <strong>de</strong> la réalité, <strong>de</strong>l’éternité. Un enfant est né et la vie contenue en lui scintille dans ses yeux et vousregar<strong>de</strong>. C’est la vie qui vous regar<strong>de</strong>, qu’elle soit male ou femelle, (...) mais vous donnezun nom à ce corps en fonction <strong>de</strong> son sexe et vous le traitez en conséquence. (...) Vousne le regar<strong>de</strong>z pas comme une manifestation <strong>de</strong> l’éternité, comme une expression <strong>de</strong> latotalité. Vous le regar<strong>de</strong>z comme une personne, avec ses particularités, et vouscomparez, vous évaluez, vous aimez et détestez, vous louez et vous condamnez ; vousvoyez comment tout le jeu <strong>de</strong>s relations commence et se poursuit jusqu’à la fin.Si l’on peut reconnaître que <strong>de</strong>rrière ce couvercle <strong>de</strong> finitu<strong>de</strong> il y a la pulsation <strong>de</strong>l’éternité, que <strong>de</strong>rrière l’écran <strong>de</strong> la chair, <strong>de</strong>s os, du sang etc..., se trouve le frémissement<strong>de</strong> l’innommable, que <strong>de</strong>rrière le nom se tient le sans-nom, que <strong>de</strong>rrière la forme se trouvele sans-forme, que <strong>de</strong>rrière le fini il y a l’infini, alors on voit le visage <strong>de</strong> la Réalité. Si l’onpeut enlever psychologiquement avec notre sensibilité le couvercle <strong>de</strong> finitu<strong>de</strong>, alors on lavoit, que ce soit dans un petit enfant, un brin d’herbe, une minuscule fleur.Vous voyez, l’<strong>Upanishad</strong> traite du changement qualitatif dans nos relations avec lefini, le manifesté, le mon<strong>de</strong> objectif. La religion est la transformation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> nosrelations. Parce que nous voyons le corps comme fini et que nous pensons qu’il va mourir,nous nous attachons à lui, nous voulons le possé<strong>de</strong>r. Si nous savons que ces expressionsétaient là avant et seront là après notre départ <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, que cette ondulation <strong>de</strong> Traduction libre par Annie Grippari et Patrick Delhumeau <strong>de</strong> « GLIMPSES OF ISHAVASYA »
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