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Musique & Numérique

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Perception des droitsSituation légale de la musique en ligneSi la musique occupe la 1ère place des usages les plus fréquents sur Internet, l’offre numérique légale sedéveloppe lentement dans un environnement fortement parasité par une piraterie qui atteint des niveauxendémiques.Le très puissant moteur de recherche Baidu (plus de 70% de parts de marché) s’est imposé comme lapremière source d’accès à la musique en ligne auprès des internautes chinois. Cependant, Baidu estrégulièrement accusé par les acteurs de la filière musicale de référencer des liens de téléchargement versdes contenus musicaux illégaux. Une lettre ouverte d’organismes professionnels de la musique a été publiéedans le Financial Times en mars, demandant au moteur de recherche chinois de combattre la piraterie enfiltrant les liens de téléchargement vers des contenus illégaux dans ses résultats de recherche. L’IFPI, ChinaMusic Industry Committee (CMIC), World Independent Network (WIN) et International Confederation of MusicPublishers (ICMP) font partie des signataires. Dernièrement, Baidu a également fait l’objet de pressionscroissantes de la part des autorités chinoises. Selon l’agence officielle d’information chinoise Xinhua, leMinistère de la Culture chinois a publié fin avril 2010 une liste de 14 sites fournissant des contenus musicauxillégaux, parmi lesquels Baidu. Toutefois, les détails concernant les sanctions qui seront appliquées à cescontrevenants ne sont pas encore connus.Les maisons de disques opérant en Chine se retrouvaient jusqu’ici face à un choix cornélien si elles voulaientque leurs artistes connaissent le succès et soient entendus sur Internet car elles étaient malgré tout obligéesde s’associer à Baidu pour avoir un impact.Face à l’insistance grandissante des autorités et des producteurs, Baidu semble désormais s’orienter vers lalégalité et a annoncé à cet effet le lancement de Ting, un service de musique en ligne financé par la publicité.Dans le cadre de ce lancement, Baidu a conclu des accords de licence avec Universal, Warner et Sony par lebiais de leur partenaire chinois One-Stop China et avec la société de gestion collective locale MCSC, quicouvre le catalogue d’EMI. Cette démarche est un motif d’espoir pour tous les acteurs du marché quisouhaitent voir cet acteur structurant s’engager dans la légalité. Mais la prudence est de rigueur puisqueBaidu pourrait utiliser cette annonce comme un effet de manche. Ce fut le cas en 2005 lors du lancement deBaidu Digital Music Alliance qui devait être un service légal, mais qui est resté lettre morte (hormis quelquesaccords de licence signés avec des labels locaux) et a été utilisé par Baidu comme caution légale face auxaccusations de piraterie.Dans ce contexte difficile, Google a décidé de s’associer à la plateforme locale Top100.cn pour lancer enmars 2009 Google Music, site de téléchargement et de streaming gratuit financé par les revenus publicitaires.L’arrivée de Google sur le marché chinois de la musique représentait un signe fort d’ouverture etd’opportunité pour de nombreux acteurs internationaux du marché de la musique. Mais l’année 2010 a remisen cause cette avancée. Suite à des attaques répétées subies par son service de messagerie Gmail, Googleest entré en opposition frontale avec le gouvernement chinois en remettant en cause le principe de censure etde filtrage des recherches imposé par les autorités chinoises sur son moteur de recherche et en mettantostensiblement en avant la question de la liberté d’expression et des Droits de l’Homme. Ce bras de fer apour le moment amené Google à rediriger les fonctions Music, Search, News et Images de Google.cn versHong Kong. L’avenir de Google Music en Chine reste donc incertain.L’accès des productions musicales étrangères au marché chinois s’insère dans un contexte plus large denégociations commerciales entre Etats dans le cadre de l’OMC, les Etats-Unis étant particulièrement actifsdepuis 3 ans pour pousser le gouvernement chinois à faire respecter les règles du libre-échange dans leurpays et supprimer les quotas d’importation et la censure. L’OMC s’est prononcé en faveur des USA le 12 août2009, décision dont la Chine a fait appel, appel également remporté par les USA. Les modalitésd’implémentation de cette décision restent encore incertaines.FOCUS MARCHE bureauexport CHINE 2010202

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