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vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 décembre 2010 - IPM

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InternationalFranceRepère“Une fable”, assurent <strong>et</strong> répètent Nicolas Sarkozy <strong>et</strong> Edouard BalladurÉpingléDeux juges, un dossier brûlant“Mais enfin, qui peut croire une fable pareille?”Nicolas Sarkozy dixit, la première fois que le présidentfrançais s’était exprimé, assez agacé, sur cedossier, lors d’une conférence de presse à l’étranger.En 1995, Nicolas Sarkozy était le porte-parole ducandidat à l’Elysée Edouard Balladur. Or, les comptesde la campagne présidentielle de ce dernier sontcontestés, car y figurent de grosses sommes en liquide.Argent qui provient de “rétrocommissions”? A savoir depots-de-vin qui seraient r<strong>et</strong>ournés du Pakistan vers laFrance, après avoir été, dans un premier temps, verséspar la France à des Pakistanais en guise de commissions,dans le cadre de la vente de sous-marins français auPakistan? Edouard Balladur a toujours démenti.‣ Le juge Marc Trévidic, du Pôle antiterroriste,enquête sur le vol<strong>et</strong> terroriste du dossier. Il cherchequi a commis l’attentat ayant coûté la vie à onzeFrançais à Karachi (Pakistan) en mai 2002.‣ Le juge Renaud Van Ruymbeke, célèbre magistratdu Pôle financier, enquête, lui, sur l’éventuel vol<strong>et</strong>politico-financier du dossier: un possible financementocculte de la campagne présidentielle de 1995.Tempête surle KarachigateP Le nom de Sarkozy à nouveaucité au juge. Et la probabilitéde deux premiers inculpés.P Gênant, Van Ruymbeke ?A la demande du parqu<strong>et</strong>,il pourrait être bientôt dessaisi.Bernard DelattreCorrespondant permanent à ParisLa rocambolesque “affaire Woerth­B<strong>et</strong>tencourt” fut la saga politico­judiciairede l’été. Le “Karachigate” serat­ille feuill<strong>et</strong>on de l’hiver? Jeudi, en toutcas, deux informations ont relancé c<strong>et</strong>te ténébreuseaffaire de financement politiqueocculte présumé, en marge de la vente desous­marins français au Pakistan, en 1994.Pour rappel, par “Karachigate”, on entendles soupçons pesant sur le financementde la campagne présidentielled’Edouard Balladur – qui dément catégoriquement– en 1995, campagne dont NicolasSarkozy était, à l’époque, le porte­parole.Ces pots­de­vin putatifs pourraientavoir un lien avec l’attentat anti­français deKarachi en 2002 – qui tua onze agents de laDirection des constructions navales (DCN)en train d’y aménager les sous­marins. C<strong>et</strong>attentat peut avoir été un acte pakistanaisde représailles à la décision de Jacques Chirac,en 1995, de cesser le paiement, à desintermédiaires pakistanais, des commissionsprévues en marge de ce contrat, depeur que ces fonds reviennent en France,dans les poches des balladuriens.La première information confirmée desource judiciaire jeudi concerne deux,voire trois hommes. A ce stade, ils n’ont étéplacés par le juge Van Ruymbeke que sousle statut de témoins assistés: le statut intermédiaireentre celui de simple témoin <strong>et</strong>celui de mis en examen. Mais ils pourraientincessamment devenir les premiers mis enexamen dans c<strong>et</strong>te sombre affaire. Il s’agitd’ex­hauts responsables de la branche internationalede la DCN. C<strong>et</strong>te société s’occupedes contrats d’armement de la marine.Dans les années 90 (lire ci­contre), ellefut éclaboussée par un r<strong>et</strong>entissant scandalede “corruption kaki”. Ils sont soupçonnésde n’avoir pas transmis à la justicedes documents évoquant un possible lienentre l’attentat de Karachi <strong>et</strong> l’arrêt par Parisdu versement de commissions au Pakistan.Ils pourraient donc être poursuivispour entrave à la justice. Le Code pénal punitde cinq ans de prison <strong>et</strong> 75000 eurosd’amende l’entrave à la justice si elle attenteaux intérêts fondamentaux de l’Etatou concerne un acte de terrorisme.La deuxième information de jeudi sur le“Karachigate” concerne Nicolas Sarkozy.Vendredi dernier, d’après sa déposition citéejeudi par le site Web Mediapart, un exmembrede la DGSE (services secr<strong>et</strong>s) aparlé de Nicolas Sarkozy au juge VanRuymbeke. Il a soutenu avoir, en 2008, étémandaté par l’Elysée pour prendre contactavec un témoin­clé de l’affaire : avecl’homme qui était le mandataire des deuxsociétés luxembourgeoises par lesquellesont transité les commissions en marge ducontrat de vente des sous­marins. C<strong>et</strong>homme, a assuré ce témoin, lui a affirméqu’à l’“évidence”, l’attentat anti­français de2002 était lié à l’arrêt par Paris du versementdes commissions. Et en mai 2007, selonun courrier publié récemment par Mediapart,c<strong>et</strong> intermédiaire financier aadressé une facture de 8 millions d’euros,pour “services rendus”, à la DCN. Avec encopie une série de destinataires dont NicolasSarkozy, qui venait d’entrer à l’Elysée.A la mi­janvier, la justice examinera l’appelinterj<strong>et</strong>é par le parqu<strong>et</strong> contre la saisinedu juge Van Ruymbeke sur le vol<strong>et</strong> politico­financierde l’affaire. C<strong>et</strong> appel visedonc le dessaisissement du magistrat. Lesparqu<strong>et</strong>s agissant sous le contrôle direct duministère de la Justice, la gauche a demandéau garde des Sceaux de veiller à ceque c<strong>et</strong> appel annoncé par le parqu<strong>et</strong> “nesoit pas suivi”. Pour elle, il faut “que l’Etatn’entrave pas la possibilité pour les juges d’allerau bout de leurs enquêtes”.Le 8 mai 2002, une puissante bombe tue dix personnes à Karachi. Vingt-cinq autres14 La Libre Belgique - <strong>vendredi</strong> <strong>24</strong>, <strong>samedi</strong> <strong>25</strong> <strong>et</strong> <strong>dimanche</strong> <strong>26</strong> décembre <strong>2010</strong>© S.A. <strong>IPM</strong> <strong>2010</strong>. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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