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vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 décembre 2010 - IPM

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Gérôme à OrsayPremière rétrospective du peintre Gérômedepuis… 1904. Au musée d’Orsay, à Paris. Ilpeignit l’histoire réelle <strong>et</strong> fantasmée, créant unmonde d’images qui devinrent extrêmementpopulaires, anticipant les films hollywoodiens.PAGES 48-49DébatsCoincé entre la crèche <strong>et</strong> la racl<strong>et</strong>te, entrel’appel des centres commerciaux <strong>et</strong> la messede minuit, que fête­t­on? Noël a été “folklorisé”,ach<strong>et</strong>é <strong>et</strong> a perdu son âme. Croyants oupas, nous pouvons tous lui donner du sens.PAGES 54-55la beauté universelleLe plan orthonormé de Manhattan <strong>et</strong> le rythme dujazz (il voulait danser le fox­trot avec ses amies) lecharmèrent. Il utilisa, à New York, une nouvell<strong>et</strong>echnique : l’application directe de rubans de couleursur la toile. Il se plut d’autant plus à New York,que sa dernière période avait été mal reçue en Europe<strong>et</strong> que ce furent les collectionneurs américainsqui ach<strong>et</strong>èrent ses tableaux. Si, à Paris, un MichelSeuphor le soutenait, les autorités culturelles refusaientqu’on achète ses tableaux. On a parlé d’“uneséparation entre l’Etat <strong>et</strong> le génie”. Alors qu’au mêmemoment, les ach<strong>et</strong>eurs américains défilaient chezMondrian. La première fut Katherine Dreier. Et c’estaux Etats­Unis, avec Alfred Barr <strong>et</strong> le MoMa, qu’eutlieu la première expo à la gloire de Mondrian,en 1935, dans “Cubism and abstract art”.Mondrian eut une large descendance: de l’abstractiongéométrique <strong>et</strong> l’Op art (Bridg<strong>et</strong> Riley), au minimalismede Dan Flavin. L’histoire de l’art a montréque la peinture pouvait encore aller au­delà du systèmede Mondrian.liste peu évoquée au Pompidou, mais essentielle.Comme Kandinsky (qui a écrit “Du spirituel dansl’art”) ou Pollock, il est un adepte du théosophisme,un courant de pensée qui veut relier toutes les religionsentre elles <strong>et</strong> la science avec elles. Mais bientôt,il abandonne le cubisme <strong>et</strong> toute volonté de représentation.Sa seconde rupture, est plus radicale encore<strong>et</strong> va vers l’essence de l’art <strong>et</strong> de la beauté. Alorsque Picasso, aux bords de l’abstraction, fait machinearrière, Mondrian saute dans l’art abstrait. On voit àl’expo, dans sa très belle série des arbres, comment ilne garde progressivement que le rythme des branches<strong>et</strong> la musique des formes, abandonnant tout cequi rappelle l’obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> pourrait distraire de l’émotion<strong>et</strong> de la pure beauté.Participant au mouvement “De Stijl”, avec son amiTheo Van Duisburg, il va au bout du dépouillement,inventant sa gamme musicale, ne gardant que lestrois couleurs primaires (<strong>et</strong> les non­couleurs, noir,blanc, gris), les lignes droites <strong>et</strong> l’angle droit. La verticalitéest, pour lui, le principe masculin, l’arbre, <strong>et</strong>l’horizontalité, le principe féminin, la mer. PourMondrian, le véritable artiste est ému par la beautédes lignes <strong>et</strong> des couleurs <strong>et</strong> par leurs rapports mutuelsplus que par ce que le tableau représente.“Comme représentation de l’esprit humain, l’art,écrit­il, s’exprimera dans une forme esthétique purifiée,c’est­à­dire abstraite. La beauté universelle ne provientpas d’un caractère particulier de la forme, mais durythme de ses relations internes, ou bien, dans une composition,des relations réciproques de leurs formes. Lesexpressions individuelles “masquent la pure représentationde la beauté”. Son système de grilles fait éclaterles limites du tableau, l’œuvre semble continuerhors du tableau.L’art pur qu’il recherche est à l’art figuratif ce que lascience pure est à la science appliquée. Il est presqueincroyable, à voir ses premières œuvres figuratives,de deviner que Mondrian va poursuivre, jusqu’à samort, c<strong>et</strong>te réflexion avec un sens de l’inéluctable <strong>et</strong>une rigueur aussi implacablement monacale. On areconstitué à l’expo en taille réelle le p<strong>et</strong>it (35 m 2 )atelier de Mondrian, à Paris, au <strong>26</strong>, rue du Départ, oùil vécut de 1921 à 1938. Tout le mobilier <strong>et</strong> les obj<strong>et</strong>ssont dans c<strong>et</strong>te ligne “néoplasticiste” (c’est le nom desa théorie), faite de couleurs primaires <strong>et</strong> de lignesdroites. A la fin de sa vie, Mondrian partit aux Etats­Unis, pour échapper à la guerre, comme le firent Duchamp<strong>et</strong> Br<strong>et</strong>on. Il fut enthousiasmé par New York.CENTRE POMPIDOU, GEMEENTE MUSEUM DEN HAAGUn des grands atouts de c<strong>et</strong>te exposition est de situerMondrian dans le contexte du mouvement “DeStijl”. Pour la première fois, sans doute, en France, onexplique largement les théories <strong>et</strong> les réalisations dece mouvement créé en 1917 par Théo Van Duisburg.Ils prônaient l’œuvre d’art totale, clé d’un nouveaumonde, symbole prototype d’un équilibre parfait oùchaque élément s’intègre <strong>et</strong> fusionne avec l’ensembleau sein de la communauté humaine. Il n’est pasanodin que ce mouvement soit né sur les horreursde la Première Guerre mondiale. Il s’agissait de construireautre chose. Les artistes pluridisciplinairesTheo Van Doesburg, Bart van der Leck (superbepeintre <strong>et</strong> révélation de c<strong>et</strong>te partie de l’expo), GeorgesVantongerloo, Vilmos Huszar, l’architecte J.J.P.Oud, l’architecte <strong>et</strong> designer Ri<strong>et</strong>veld, faisaient partiede ce mouvement. L’expo présente leurs peintures,souvent proches de Mondrian, leurs vitraux (onr<strong>et</strong>rouve tout naturellement dans c<strong>et</strong> art décoratif,les lignes droites, les aplats de couleurs <strong>et</strong> l’angledroit chers à Mondrian) mais aussi les obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> architecturequi dérivaient des mêmes principes. C’estl’art de Mondrian en trois dimensions. “De Stijl” brisaitles différences entre art <strong>et</strong> arts appliqués, annonçantce que fera ensuite le Bauhaus.On r<strong>et</strong>rouve ainsi la célébrissime chaise de Ri<strong>et</strong>veldfaite de planches de couleurs vives. Il avait fait, selonle même principe, une table <strong>et</strong> une voiture d’enfants.Il y eut aussi de magnifiques proj<strong>et</strong>s architecturauxcomme l’Aub<strong>et</strong>te, bar dancing de Strasbourg imaginépar Théo Van Duisburg <strong>et</strong> Sophie Taeuber­Arp.Un art qui, comme le voulait Mondrian, “apaise <strong>et</strong>satisfait à la fois l’œil <strong>et</strong> l’esprit”.UMondrian/“De Stijl”, au Centre Pompidou, à Paris,jusqu’au 21 mars. Fermé le mardi. Paris avec Thalys,en 1h20 seulement, plus de <strong>25</strong> traj<strong>et</strong>s par jour.<strong>vendredi</strong> <strong>24</strong>, <strong>samedi</strong> <strong>25</strong> <strong>et</strong> <strong>dimanche</strong> <strong>26</strong> décembre <strong>2010</strong> - La Libre Belgique47© S.A. <strong>IPM</strong> <strong>2010</strong>. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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