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vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 décembre 2010 - IPM

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ait Hollywoodl ConcertUne découverte peuten cacher une autreJean-Léon Gérôme, “Bain turc” ou “Bain maure”.ÉpingléUn étonnant trio à ParisNoël. Pour les fêtes, le visiteur à Paris, peut s’offrir trois expositions importantes<strong>et</strong> bien différentes: Mon<strong>et</strong> au Grand Palais (mais attention aux files),Mondrian <strong>et</strong> de Stijl au Centre Pompidou (lire à la page précédente) <strong>et</strong> Gérômeau musée d’Orsay. On peut ainsi redécouvrir trois époques très contrastées del’histoire de l’art <strong>et</strong> trois destins faits de hauts <strong>et</strong> de bas. Gérôme, adulé de sontemps, est tombé aux enfers. Mon<strong>et</strong>, fêté dans sa tanière de Giverny, tombadans un relatif oubli avant de r<strong>et</strong>rouver la gloire au lendemain de la guerre,pour être ensuite un peu boudé par les élites françaises <strong>et</strong> de revenir maintenanten force. Et Mondrian, qui influença tout l’art contemporain, semble subirmaintenant une sorte de r<strong>et</strong>our de flamme, à voir l’art actuel r<strong>et</strong>rouver lechemin d’un réalisme <strong>et</strong> d’une narration qu’il vouait aux gémonies.Si Gérôme, aussi intéressant soit-il, tient plus difficilement la route face à nosyeux contemporains que des géants comme Mon<strong>et</strong> <strong>et</strong> Mondrian, c’est peut-êtrelui qui a le mieux anticipé la culture populaire d’aujourd’hui. La radicalitéreligieuse de Mondrian reste réservée à une élite. Gérôme, lui, avait comprisles ressorts du “people”, l’envie d’avoir des images, la littérature de gare bienfaite, le film de péplum, les grandes productions de Cameron, la nécessitéd’avoir des agents commerciaux pour envahir le marché. S’il vivaitaujourd’hui, Gérôme organiserait de grands shows à Las Vegas <strong>et</strong> l’ouverturedes J.O. à Pékin. G.Dt© <strong>2010</strong> MUSEUM OF FINE ARTS, BOSTONP Face à une Vivica Genauxsouveraine, les Agrémens àla traîne.Mercredi soir, la salle M du palaisdes Beaux­Arts avait exceptionnellementouvert sesportes à la musique. On y donnait lacréation mondiale de deux airs manuscritsconsidérés comme perdusd’Antonio Vivaldi (r<strong>et</strong>rouvés dans lesarchives de la famille Arenberg), avecl’orchestre les Agrémens <strong>et</strong> la mezzoaméricaine Vivica Genaux, placéssous la direction de Guy Van Waas.L’occasion faisant le larron, le concertfêtait également la fin de la présidencebelge de l’Union européenne.Scientifiques, mélomanes <strong>et</strong>politiques s’y étaient donc donnérendez­vous, jusque sur la scène, oùEtienne Davignon (président du CAde Bozar), Mark Eyskens (converti enporte­drapeau de la musique <strong>et</strong> desarts) <strong>et</strong> Marie Cornaz (celle par qui lemiracle est arrivé, aujourd’hui conservatricedu département musiquede la Bibliothèque nationale) se succédèrentau micro.Il s’en fallut pourtant de peu que lamontagne accouchât d’une souris.On sait que l’acoustique de la salle M(destinée au cinéma <strong>et</strong> à la musiqueamplifiée) est ingrate pour la musiqueinstrumentale, mais cela n’expliquepas tout. Le brillant concertopour deux tromp<strong>et</strong>tes RV 537 de Vivaldiavait d’ailleurs bien commencé,les deux solistes – Jean­François Madeuf<strong>et</strong> Joël Lahens – avaient fière allure,se faisant face de part <strong>et</strong> d’autrede la scène, la main droite sur la hanche,<strong>et</strong> jouant de mémoire, mais dèsle largo, les accrocs se multiplièrent,déstabilisant l’orchestre (à moinsque ce ne fût le contraire) <strong>et</strong> créant lemalaise. L’arrivée de Vivica Genauxrelança la bonne humeur : silhou<strong>et</strong>tede rêve dans sa robe de soie couleurmiel, sourire glamour <strong>et</strong> talent enrapport, la mezzo américaine fitpreuve tout au long du concert d’unegénérosité <strong>et</strong> d’une sûr<strong>et</strong>é artistiquesqui justifièrent amplement le battagefait autour de sa personne tout enconsolant de nouveaux ratés dans lespièces instrumentales dont c<strong>et</strong> “Inverno”extrait des “Quattro Stagioni”(de Vivaldi) conduit par le premierviolon, Flavio Losco, de façon imaginative,certes, mais impulsive <strong>et</strong> décousue,avec eff<strong>et</strong>s de bords sur l’ensembledes cordes. L’impression futheureusement corrigée, un peu plustard, par la Sinfonia en si mineur,RV 169, “Al santo Sepolcro”, pleinede mystère <strong>et</strong> de recueillement.Et c<strong>et</strong>te “Incroyable découverte” ?Dans les deux airs concernés, on entenditdu joli Vivaldi, défendu avecpanache par la fée du jour – avec, aucontinuo, l’archiluth <strong>et</strong> parfois laguitare de Nicolas Achten, visiblementaux anges – mais sans comparaisonavec les airs, également inédits,de deux compositeurs beaucoupmoins connus, GeminianoGiacomello (1692­1740) <strong>et</strong> GiovanniBattista Pesc<strong>et</strong>ti (1704­1766), quiprovoquèrent la surprise par leur richessed’écriture <strong>et</strong> leur pouvoir expressif,en particulier l’air de Pesc<strong>et</strong>ti,héroïque <strong>et</strong> raffiné, où mêmeles tromp<strong>et</strong>tes trouvèrent leurs marques(enfin…). Notons qu’un autreinédit fut également “créé”, de JohannAdolf Hasse (1699­1783), extraitde “Catone in Utica”. Et que VivicaGenaux offrit en bis un dernierair de Vivaldi, le plus éblouissant d<strong>et</strong>ous, qui lui valut une nouvelle <strong>et</strong>longue ovation.Martine D. MergeayLa mezzo Vivica Genaux était en concert à Bozar avec l’orchestre les Agrémens.D.R.<strong>vendredi</strong> <strong>24</strong>, <strong>samedi</strong> <strong>25</strong> <strong>et</strong> <strong>dimanche</strong> <strong>26</strong> décembre <strong>2010</strong> - La Libre Belgique49© S.A. <strong>IPM</strong> <strong>2010</strong>. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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