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vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 décembre 2010 - IPM

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La phrase“Je penche pour une vengeance.”L’ex-ministre François LéotardA Karachi en 2002, onze Français, agents des Constructionsnavales, avaient péri dans un attentat. Commis par qui?L’ex­ministre de la Défense avait déclaré au Parlementsonger à un acte de représailles, commandité par des “personnesn’ayant pas touché leur part de commissions” occultesen marge de la vente de sous­marins français au Pakistan.lalibre.beRÉACTIONSR<strong>et</strong>rouvez tous nos dossiers<strong>et</strong> réagissez­y sur notre sitewww.lalibre.be.“Corruptionkaki”, bis ?sont blessées.ATHAR HUSSAIN/ASSOCIATED PRESSP Citée à présent dansle Karachigate, la Directiondes constructions navales fut,à la fin des années 90, mouilléedans un scandale tentaculaire.P Qui fit trembler la marine.Évocation Bernard DelattreCorrespondant permanent à Parisdepuis, a été un peu oubliée.Mais à l’époque, elle fit du bruit.L’affaire,Donna des sueurs froides à la hautehiérarchie de l’armée française <strong>et</strong> du ministèrede la Défense. Et illustra ce que l’onappelle depuis “la corruption kaki”: danslaquelle sont impliqués des militaires.Le scandale éclata en avril 2001.Quand, fruit d’années d’enquêtes de lagendarmerie maritime, fut mis en examen,pour complicité de prêt illégal demain­d’œuvre, rien moins que le n°3 de laDéfense, après le ministre <strong>et</strong> le chef d’Etatmajor des Armées. Associé­gérant à labanque Lazard, il dirigeait auparavant laDirection des constructions navales(DCN). Ce département de la Défense estchargé des programmes d’armement : ilconstruit, répare <strong>et</strong> supervise le fonctionnementdes équipements militaires navals,en France <strong>et</strong> à l’étranger.En cause, 1200 salariés d’entreprises extérieuresqui, dans les années 90, travaillaientavec la DCN dans le cadre decontrats “d’assistance technique”. En fait, laDCN payait des commandes fictives encontrepartie du prêt de ces salariés. Sous lecouvert, par exemple, de l’urgence de certainschantiers, de réparation notamment,à effectuer pour la marine, étaient facturésdes travaux jamais effectués <strong>et</strong> des piècesjamais livrées. Un système de malversationssimilaire fut découvert dans les marchésd’informatique <strong>et</strong> de documentationde la marine. Furent également mis enexamen, dans ce dossier tentaculaire, euxen plus pour escroquerie en bande organisée,l’ex­n°2 de la DCN ainsi que deux ingénieursgénéraux de l’armement.Corruption d’agents publics, via des enveloppesd’argent liquide ou des cadeauxen nature: tables ouvertes dans des restaurantsgastronomiques, voyages d’agrémentdans des pays exotiques, <strong>et</strong>c. Détournementsde fonds. Abus de biens sociaux.Fausses factures. Favoritisme. Marchés truqués.Trafic d’influences. Banqueroutesfrauduleuses. Tout d’un coup, étaient misesau jour des dizaines d’années de gabegiesà la DCN. Pendant l’enquête, on découvritmême, dans l’Arsenal de Toulon,des caisses censées contenir des moteursflambant neufs –qui avaient été facturéscomme tels–, mais qui ne renfermaient enfait que de la ferraille. On s’aperçut aussique, pour justifier les fausses factures, desphotocopies couleur avaient été facturées…jusqu’à 20 euros pièce.Ces malversations, fut­il alors calculé,coûtèrent au minimum entre 1 <strong>et</strong> 2 milliardsde FF de l’époque à l’Etat sans compterle préjudice causé à l’image de l’arméefrançaise. Tout cela car, “dans un but de cupidité”,dénonça à l’époque un procureur,des individus sans scrupule “se servirentsur la vache à lait appelée le DCN de Toulon”.Toulon où, fut­il constaté au procès, uneseule règle valait : “Sans cadeaux, pas decommandes.”Au final, 40 militaires furent renvoyés encorrectionnelle. Le procès aboutit à denombreuses condamnations, mais aussi àla relaxe de la haute hiérarchie de la DCN,dont on ne put jamais prouver qu’elle avaitcautionné ni profité des malversations.Dans le vol<strong>et</strong> civil du dossier, 39 particuliers(chefs d’entreprises privées <strong>et</strong> cadresou ouvriers de la DCN) furent jugés <strong>et</strong> condamnésen majorité à des peines de prison<strong>et</strong> à de lourdes amendes.Le scandale précipita la réforme de laDCN. En 2003, elle fut transformée en sociétéde droit privé, un statut censé simplifierles procédures de passation des marchés.Et se vit adjoindre les services d’unebatterie d’une centaine de cadres expertsdans le contrôle de gestion.<strong>vendredi</strong> <strong>24</strong>, <strong>samedi</strong> <strong>25</strong> <strong>et</strong> <strong>dimanche</strong> <strong>26</strong> décembre <strong>2010</strong> - La Libre Belgique15© S.A. <strong>IPM</strong> <strong>2010</strong>. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

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