vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 décembre 2010 - IPM

International Actualitél JaponNoël “made in Strasbourg”l ItalieExplosions :la pisteanarchisteP Deux colis piégés adressésaux ambassades de Suisse etdu Chili font deux blessés.En organisant un marché de Noël à Tokyo, c’est l’image de l’Alsace auprès des Japonais que veulent promouvoir les Strasbourgeois.P A Tokyo, un marchéde Noël strasbourgeoisdraine les foules.P Japonais et Alsaciensy voient une belle opérationpublicitaire.Véronique LeblancCorrespondante à StrasbourgDouze chalets alsaciens au cœurde la capitale nippone, entre lequartier shopping de Ginza, lequartier impérial et la gare centrale,des illuminations, des sapins, le pèreNoël en personne et des cigognes enpeluche si “kawaii” – mignonnes – quechacun veut la sienne… Des centainesde milliers de visiteurs aussi – 700000l’année dernière – venus découvrir le“Marché de Noël de Strasbourg à Tokyo”organisé entre le 10 et le 25 décembrepour sa deuxième édition.En 2008, l’idée avait pourtant paru“saugrenue” à Jean­Jacques Gsell, présidentde l’office de tourisme, lorsqu’ellelui fut proposée par des décideursjaponais venus à Strasbourg lorsd’une “Japan week” organisée fin novembre.Le Christkindelsmärik (marchéde l’Enfant­Jésus), comme l’on ditau­delà des Vosges, y brillait alors deses premiers feux et éblouit les visiteursqui décidèrent sur le champd’organiser chez eux semblable manifestation.Ce fut fait l’année suivante.“500000€ de budget, pour moitié couvertpar les Japonais, pour moitié parnous, précise Jean­Jacques Gsell maiscette année, seuls 20 % sont à notrecharge.”La clé du succès réside, selon lui,dans “l’ambiance typiquement alsacienne”recrée au pays du Soleil­Levant.“Les mauvaises langues disentd’ailleurs que c’est plus authentique làbasqu’ici”, dit­il en souriant avantd’évoquer jouets en bois, verreries,boules de Noël, kelsch (tissu traditionnel),bredele et kugelhopfs ou bien encoreconfitures vendues quatre foisplus cher qu’en France à cause descoûts de transport et des marges bénéficiairesprises par l’incontournableimportateur japonais.Mais quel sens peut avoir Noël en Extrême­Orient? “Sur une population deplus de 135 millions d’habitants, le Japoncompte quelque deux millions et demi dechrétiens qui représentent une minoritétrès active”, explique Jean­JacquesGsell en déclarant par ailleurs que “lesbouddhistes, notamment, sont largesd’esprit et n’ont pas de problèmes avec lesreligions venues d’ailleurs”. “Le petit Jésusa sa place là­bas”, selon lui, et quantaux sapins de Noël, “on en voit de plusen plus dans les rues et les magasins”.Une culture de Noël en train de s’implanterdonc.Mais, au­delà de l’opération marketing,c’est l’image de l’Alsace auprèsdes Japonais que veulent promouvoirles Strasbourgeois. “Ce qu’il faut, c’estfaire venir des touristes chez nous”, confirmeJean­Jacques Gsell en précisantque si une augmentation des nuitées“japonaises” en Alsace sera déjà perceptibleen 2010 – la sollicitation accruedes guides bilingues en est un indicesignificatif – l’objectif qu’il s’estfixé d’en faire passer le chiffre de30000 par an à 300000 prendra plusieursannées.Le Marché de Noël à Tokyo peut ycontribuer, selon Eric Fuchsmann, directeurrégional d’Air France, partenairede l’opération. “A la fois exotiqueet authentique, il participe au rayonnementde l’Alsace”, dit­il en soulignant legrand retentissement médiatiqued’une opération largement couvertepar NHK, la plus importante chaîne detélévision publique du pays. “Economiquement,l’opération est un cheval deTroie qui peut permettre à l’Alsace de renoueravec le Japon des liens qui étaienttrès forts il y a une vingtaine d’années,poursuit Eric Fuchsmann de retour deTokyo. Son succès est impressionnant, ilfaut le voir pour le croire! L’authenticitépeut certainement donner envie de visiterla région, car elle correspond à l’imaginairede touristes japonais qui ont dépasséle stade du tour d’Europe de ville enville, à toute allure. Avec le marché deNoël, Strasbourg peut jouer la carte decapitale du rêve. Elle a tout à y gagner,pour elle et pour l’Alsace.”DANIÈLE SCHNEIDER/REPORTERS/PHOTONONSTOPLes ambassades de Rome se trouvaientjeudi en état d’alerte générale,passées au peigne fin par lesforces de l’ordre italiennes, après l’explosionde colis piégés successivement àl’ambassade de Suisse puis à celle duChili, faisant à chaque fois un blessé.“C’est un fait grave, une menace gravecontre les représentations diplomatiques”,a déclaré Franco Frattini, ministre italiendes Affaires étrangères, tout en appelant“à éviter l’alarmisme”. Selon lui,“il est vraiment trop tôt pour dire quelle estl’origine” des colis piégés. Selon les enquêteurscités par les médias italiens,ces explosifs étaient contenus dans desenveloppes jaunes identiques et les paquetsavaient la taille d’une cassette vidéo.Le parquet de Rome a ouvert uneinformation judiciaire pour “attentat àfinalité terroriste”.Selon les enquêteurs, une des pistesprincipales, à l’heure actuelle, seraitcelle des “milieux anarchistes de la mouvanceécologiste­terroriste”. Une autrepiste envisagée est celle “d’un attentatorganisé par des groupes anarchistes insurrectionnels”,en raison de l’emprisonnementen Suisse de membres de cettemouvance. Un paquet incendiaire avaitdéjà été trouvé en octobre devant l’ambassadede Suisse à Rome, demandant lalibération de “Costa, Silvia et Billy”, troisanarchistes arrêtés en avril en Suisse etsoupçonnés de préparer un attentatcontre une multinationale.Selon les premiers éléments de l’enquête,le colis aurait explosé jeudi àl’ambassade de Suisse aussitôt aprèsavoir été ouvert par un employé. Lesjours de ce dernier, blessé grièvementaux deux mains, ne sont pas en danger.Il risque toutefois une amputation. Unautre homme a été blessé au visage etaux mains dans l’explosion d’un colis àl’ambassade du Chili, dans l’après­midi.Un peu plus tôt dans la journée, il y aeu deux fausses alertes à la bombe dansdes bureaux municipaux, dont un bureauélectoral où se trouvaient 400 personnes,où un appel téléphonique anonymea signalé la présence de colis piégés.Il y a deux jours, un colis suspectavait été retrouvé dans le métro, provoquantune alerte de la police et des artificiers.L’examen du paquet a montréqu’il ne contenait que des tubes remplisde ciment. Toutefois, le maire de Rome,Gianni Alemanno, a affirmé que cesfausses alertes n’avaient aucun lien avecles paquets qui ont explosé dans les ambassades.(AFP)18 La Libre Belgique - vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 décembre 2010© S.A. IPM 2010. 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