EconomieÉpingléLe trafic reprendà HeathrowTourismeVos droits en cas deAprès plusieurs jours de chaosprovoqué par la neige, le traficrevenait jeudi à la normale àl’aéroport londonien d’Heathrow<strong>et</strong> pour les trains transmanche del’Eurostar. Selon les autorités del’aéroport d’Heathrow, un des plusimportants d’Europe, seuls quelquesvols seraient annulés our<strong>et</strong>ardés jeudi. La veille, toutes lespistes ont été rouvertes pour lapremière fois depuis <strong>samedi</strong>. Desmilliers de voyageurs bloqués ontpassé plusieurs nuits dans lesaérogares à même le sol en attentede leur vol. La circulation desEurostar a repris entre l’Angl<strong>et</strong>erre,la France <strong>et</strong> la Belgique,avec un “service presque normal”pour la journée, après plusieursjours de perturbation. Par contre,les chemins de fer risquent deréduire la fréquence des trainsd’environ <strong>25</strong>% à cause du froid enAngl<strong>et</strong>erre.Votre compagnie ne peut pas vous laisser à l’abandon, à la suite de l’annulation d’un vol, pour autant que le vol parte d’un pays européen ou qu’lalibre.beL’INFO EN CONTINUSuivez l’actualité économique<strong>et</strong> financière en continu surnotre site Intern<strong>et</strong>.P La compagnie aériennevous doit aide <strong>et</strong> assistance,même si elle n’est pas fautive.P Des indemnisations sontégalement prévues s’il n’y apas eu de force majeure.Le volcan islandais au printemps,la grève des contrôleurs aériensfin septembre ou encore de forteschutes de neige, autant de raisons quiont sérieusement perturbé au coursdes derniers mois le trafic aérien, entraînantl’annulation de très nombreuxvols. Pour le candidat au départ,le parcours du combattant peut alorsdébuter…L’annulation d’un vol entraîne,fautil le rappeler, des obligations de lapart du prestataire de services, à savoirla compagnie aérienne ou le touropérateur,même si elle n’est pas responsabledu nuage de cendres dégagé par levolcan islandais ou encore des capriceshivernaux de la météo. Un règlementeuropéen de 2004 y veille.Vous avez, par exemple, ach<strong>et</strong>é unvol “sec”. En premier lieu, votre compagnieaérienne doit vous proposerd’être dérouté vers un autre vol oud’être remboursé du bill<strong>et</strong> d’avion,mais uniquement du prix du vol aller!Si vous optez pour un autre vol <strong>et</strong>restez entretemps bloqué à l’aéroport,la compagnie devra en plus vousoffrir une multitude de services.Ainsi, elle doit vous fournir de quoivous restaurer (nourriture <strong>et</strong> boissons),vous loger dans un hôtel <strong>et</strong>, lecas échéant, financer le transport versl’hôtel s’il n’est pas accessible directementdepuis l’aéroport, rappelle leCrioc, le Centre de recherche <strong>et</strong> d’informationdes organisations de consommateurs.Vous avez également ledroit d’effectuer deux communicationstéléphoniques gratuites.Mais attention, la règle n’est pas totale.Elle est uniquement valable pourles vols effectués au départ d’un aéroporteuropéen ou par une compagnieaérienne européenne.Quelques exemples. Vous partez ceweekend en Egypte ou aux EtatsUnis<strong>et</strong> votre vol est annulé: les règles précédentessont applicables.Au r<strong>et</strong>our, votre avion à destinationde Bruxelles est bloqué car l’Europe estsous la neige. Les règles d’assistance serontappliquées si vous volez avec unecompagnie aérienne européenne.En d’autres termes, si vous revenezde New York avec une compagnie aérienneaméricaine, aucune indemniténe sera due car la directive européennene s’applique pas. Même chose si vousrevenez d’Egypte sur un vol Egyptair.Dans ce cas, la protection juridiquedu voyageur sera différente <strong>et</strong> l’ontiendra généralement compte de la législationdu pays où est basée la compagnieaérienne.Si vous avez, par contre, ach<strong>et</strong>é un citytrippour Prague avec Neckermann<strong>et</strong> que le vol est assuré par BrusselsAirlines, “c’est le touropérateur <strong>et</strong> non lacompagnie aérienne qui doit assistancesur place”, précise Christian Boiteke,juriste au Crioc.22 La Libre Belgique - <strong>vendredi</strong> <strong>24</strong>, <strong>samedi</strong> <strong>25</strong> <strong>et</strong> <strong>dimanche</strong> <strong>26</strong> décembre <strong>2010</strong>© S.A. <strong>IPM</strong> <strong>2010</strong>. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
vol annuléBest Tours a déposé ses bagagesP Les voyages réservés seront exécutés par Escape.il soit assuré par une compagnie européenne.Si vos vacances sont écourtées, vousaurez droit au remboursement desjours durant lesquels vous n’avez pubénéficier du chaud soleil méditerranéen.Reste à évoquer la notion de forcemajeure. La force majeure, c’est, dansle cas présent, une situation dont lacompagnie aérienne ne peut être tenueresponsable: le volcan islandaisou encore de fortes chutes de neige. Laforce majeure ne la dispense donc pasde l’assistance.S’il n’y a pas de force majeure, lacompagnie aérienne devra alors verserdes compensations au passager, del’ordre de plusieurs centaines d’euros.“La notion évolue”, explique ChristianBoiteke. L’overbooking n’est pas, parexemple, un cas de force majeure.L’annulation d’un vol endéans lesquinze jours à dater du départ ne l’estpas non plus. De même, une panne demoteur empêchant l’avion de décollerne peut être considérée comme un casde force majeure, selon une décisionjuridique européenne.P.D.-D.PETER DECONINCK/BELGAEn cas de glissadesur la route…P L’assurance annulation,parade aux couacsde dernière minute.Que se passetil si vous avez uncouac en vous rendant à l’aéroportou sur la route des vacances deneige?L’assurance annulation peutelle,dans ce cas, intervenir?C’est le cas, par exemple, si vous avezcontracté une assurance “annulationde voyage” auprès d’Ethias, dont lechamp d’action est assez large.Ce n’est pas le cas avec toutes lesassurances annulation, dont la couvertureévolue en fonction du montantde la prime. Logique.“La législation est claire à ce suj<strong>et</strong>. Ilappartient au client de partir suffisammenttôt de chez lui pour être àtemps à l’aéroport. S’il a un accidentsur le chemin ou est pris dans unembouteillage, l’assurance annulationn’intervient pas”, explique Baptistevan Outryve, porteparole chezNeckermann.Mais cela ne veut pas dire que leclient de Neckermann aura toutperdu si un accident l’empêched’être à temps <strong>et</strong> à heure à l’embarquement.“Si quelque chose se produiten cours de route, il faut toujoursnous contacter. On peut alors voir sion peut éventuellement voir s’il n’estpas possible de r<strong>et</strong>arder le checkin. Leservice d’un touropérateur est d<strong>et</strong>rouver une solution. Dans ce caslà,nous faisons un geste commercial”,ajoute encore Baptiste van Outryve.Le client se verra, par exemple,proposer de nouvelles dates dedépart ou un bill<strong>et</strong> d’avion à prixréduit.Les assurances annulation, quoi qu’ilen soit, ne sont pas obligatoires.Chez Neckermann, environ 7,5% desclients y souscrivent. Chez ThomasCook, elle est incluse dans le prix duvoyage, mais ne couvre pas tout. Descompagnies d’assurance proposentaussi des produits spécifiques.Globalement, une telle assuranceintervient en cas de maladie, dedécès dans la famille ou d’événementsliés à votre emploi –congésannulés à la dernière minute– ou àl’enseignement –une deuxièmesession de l’un de vos enfants.Des plafonds d’indemnisation sontégalement prévus.P.D.-D.La faillite du touropérateur (TO) belgeBest Tours, n°3 du secteur derrière J<strong>et</strong>air<strong>et</strong> Thomas Cook, a été prononcée jeudipar le tribunal de commerce de Bruxelles.Un curateur a été désigné. Il s’agit dusecond grand TO qui rencontre, c<strong>et</strong>teannée, des problèmes de liquidité, aprèsMediterra/Sunworld, en août.Les causes? “Il y a, avant tout, le fait queles clients réservent de plus en plus tard.Or, sur le last minute, la concurrence estardue, avec pression sur les marges,indique Frank Bosteels, le porteparolede Best Tours. Ce phénomène date deseptembre 2008 <strong>et</strong> des problèmes de Fortis.On a essayé de renverser la tendance, maissans y parvenir. Parallèlement, les banquesse sont avérées moins prêteuses <strong>et</strong> lesfournisseurs (compagnies aériennes,hôtels…) moins patients. L’un dans l’autre,les problèmes de liquidité se sont amplifiés.”Auxquels s’est ajoutée une successionde situations difficiles pour lesecteur du tourisme en général, <strong>et</strong> pourBest Tours en particulier: éruption duvolcan en Islande, problèmes politiquesen Thaïlande, grippe mexicaine…C<strong>et</strong>te faillite concerne une cinquantained’employés (35 en Belgique, une quinzaineà l’étranger) <strong>et</strong> 5600 clients, dontle voyage (circuit ou séjour) sera pris encharge par le fonds de garantie. “Quandon a vu que la situation était irréversible,on a pris contact avec le fonds de garantiedont on est membre <strong>et</strong> ensemble, on aévalué la situation.” Le fonds a ainsimandaté le TO Escape, filiale du groupeLiberty TV, pour gérer les contrats, avecle personnel de Best Tours, jusqu’àexécution du programme prévu. Tousles voyages réservés seront donc organisés<strong>et</strong> menés à leur terme. Si tel est, entous les cas, la volonté des consommateursqui, “en vertu de la loi sur les contratsde voyage à forfait, gardent le choixentre l’exécution du contrat <strong>et</strong> le remboursementtotal”, indique TestAchats dansun communiqué envoyé jeudi.Le patron de Liberty TV <strong>et</strong> d’Escape,Lofti Belhassine, a par ailleurs fait partde son intention de rach<strong>et</strong>er Best Tours.“Pour le personnel <strong>et</strong> le secteur voyagiste,c’est une bonne nouvelle”, a indiquéFrank Bosteels. D’autres entreprisesauraient également manifesté leurintérêt, mais moins publiquement.A noter que Best Tours France, filiale à100% de Best Tours Belgique, présentedans l’Hexagone depuis quinze ans,n’est pas concernée par la liquidation.C<strong>et</strong>te faillite émeut aussi parce que BestTours, entreprise familiale crééeen 1974 par le père de Frédéric <strong>et</strong> StéfanBoone, les actuels dirigeants, avec l’Espagneen ligne de mire, était un acteurde niche attachant <strong>et</strong> original. “Il affrétaitdes autocars comme aujourd’hui unTO affrète des avions”, nous racontaientses fils, il y a quelques années. En 1991,étant n°1 belge sur l’Espagne (avecl’antenne qui sera plus tard baptisée“Viva España”), le voyagiste s’est cherchéd’autres débouchés. Ce sera lescircuits lointains à prix démocratiques;vers la Thaïlande, d’abord (“un véritablecoup de foudre”, disaientils), le Mexiqueensuite, puis l’Inde, l’Indonésie…En 2006, il s’était à nouveau diversifiéen lançant Iva Oa, des circuits très hautde gamme (hôtels d’exception, expériencesinattendues, visites exclusives…).Une originalité que TestAchats n’a pasmanqué de souligner. Dans son communiqué,l’organisation de défense desconsommateurs indique que la faillitede Best Tours “n’est certainement pasune bonne affaire pour le consommateur,mais aussi pour le secteur dans sonentièr<strong>et</strong>é”. Le marché de l’organisationde voyages sera encore plus concentré“puisque déjà ultradominé à plus de 85%par les deux grands groupes (TUI/J<strong>et</strong>air <strong>et</strong>Thomas Cook/Neckermann), avec leurstructure verticalement intégrée”. “BestTours jouissait d’une bonne réputation <strong>et</strong>présentait la plupart du temps un bonrapport qualité/prix, poursuit TestAchats. Il travaillait principalement avecdes prix fixes sans suppléments contrairementaux deux grands groupes qui multiplientles suppléments en tout genre.” BestTour ne travaillait pas comme lesautres, en direct avec le consommateurvia Intern<strong>et</strong>, “mais faisait appel àun réseau d’agents de voyages, le plussouvent indépendants <strong>et</strong> compétents”,complète encore TestAchats.Charlotte MikolajczakBERT VAN DEN BROUCKE/PHOTO NEWS<strong>vendredi</strong> <strong>24</strong>, <strong>samedi</strong> <strong>25</strong> <strong>et</strong> <strong>dimanche</strong> <strong>26</strong> décembre <strong>2010</strong> - La Libre Belgique23© S.A. <strong>IPM</strong> <strong>2010</strong>. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable <strong>et</strong> écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.