On r<strong>et</strong>rouve un même procédé d'alternance dans les Variations sur Salve tu, Domine, Var. II (jeud'octaviations):<strong>Le</strong> procédé de <strong>dialogue</strong> peut être appliqué à des motifs plus longs <strong>et</strong> plus variés (Variationssur un Allegro, var. III). Jusque là, la main gauche a conservé sa fonction accompagnante; dansl'exemple suivant, son rôle est réellement mélodique, comme la main droite. On en arrive à desvariations contrapuntiques très éloignées de la réalité du thème:31
C) Mise en pratique:<strong>Le</strong> lecteur aura sans doute remarqué que les motifs ci-dessus sont exposés selon un ordreprécis, où l'ornementation se fait toujours plus importante:1. d'abords les motifs qui ornent une note de la mélodie (modèle 1)2. puis ceux qui ornent une relation <strong>entre</strong> deux notes de la mélodie (modèle 2)3. enfin ceux qui englobent dans leur ornementation mélodie <strong>et</strong> accompagnement (modèles3 <strong>et</strong> 4)Lorsqu'on apprend à improviser des variations, le travail sur le thème commence par desornementations simples; peu à peu, on gagne de l'aisance, on prend conscience des pivotsmélodiques <strong>et</strong> harmoniques du thème; alors plus de libertés sont possibles. L'ordre ci-dessuscorrespond à mon propre chemin lorsque j'essaie de varier librement un thème; le même chemin,sans doute, que foule le musicien de jazz dans ses improvisations, où il est parfois si difficile pourl'auditeur de capter une ligne thématique sous les méandres de liberté.1. Première approche de la mélodie: je propose une première approche pratique laissant àl'élève le seul soin de la mélodie, l'accompagnement étant assumé par quelqu'un d'autre(typiquement l'enseignant).L'objectif est ici de se familiariser au mieux avec le suj<strong>et</strong>. <strong>Le</strong> comprendre, être à l'aisedans son exécution, l'avoir en tête 7 <strong>et</strong> pouvoir le reproduire librement, sur le clavier <strong>et</strong> enchantant, sont des exigences essentielles pour réussir un travail sur ce suj<strong>et</strong> même. Maisil faut aussi renverser la proposition: c'est en travaillant sur le suj<strong>et</strong> que l'on finit par lecomprendre. La musique n'est pas un théorème mathématique qu'on ne pourra appliquerqu'après l'avoir compris. Au contraire, sa mise en pratique fournit à mon sens lameilleure explication pour « saisir » un élément <strong>musical</strong>. C'est pourquoi, à peine l'élèveaura-t-il le thème sous les doigts, que je commence un travail de variation portant sur deséléments très simples. <strong>Le</strong>s exercices sont nombreux. A ce titre, signalons le recueild'André Locher, qui, comme premier pas vers l'improvisation, propose une série d'idéespour développer une ligne mélodique (Locher, 2000). Celles-ci sont déjà mentionnéesdans l'encadré gris de la page 19.L'exemple de Ah! Vous dirai-je, Maman est une bonne mélodie de départ, surtout si ellea déjà été travaillée par l'élève. Puis, comme nous l'avons fait avec les motifsd'accompagnement, on étendra l'exercice à d'autres mélodies familières à l'élève.2. Application des modèles 1 <strong>et</strong> 2: les motifs exposés plus haut peuvent être éprouvés surn'importe quel air du moment qu'il a été simplifié.7 <strong>Le</strong>s exercices proposés requièrent déjà une grande concentration sur le lien doigts-oreille; ajouter là-dessus la lecturede notes détournerait l'attention de l'élève vers des problèmes visuels malvenus dans un tel apprentissage.32