François Lesueur, Ferdinando Paër, troisimportants compositeurs d’opéra dans leurtemps et, en outre, pour les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers, <strong>de</strong>smaîtres <strong>de</strong> chapelle qui ont laissé une importanteœuvre religieuse. Au bout d’un an,Gounod obtient le second prix <strong>de</strong> Rome et, àla troisième tentative, en 1839, le premiergrand prix. Il a vingt et un ans.Ses premiers ouvrages sont essentiellementreligieux. Il aimait particulièrement, pendantson séjour romain, aller écouter, dans la chapelleSixtine, la musique <strong>de</strong> Palestrina, touten contemplant les fresques <strong>de</strong> Michel-Ange,car « on dirait que ce qu’on entend est l’écho<strong>de</strong> ce qu’on regar<strong>de</strong>. » Il retrouve la foi <strong>de</strong> sonC. Gounod par Nadarenfance. Négligeant le répertoire du théâtre àRome, exclusivement consacré à Bellini, Donizetti, Mercadante, il préfèrelire les partitions <strong>de</strong> l’Alceste <strong>de</strong> Lully, <strong>de</strong>s Iphigénie <strong>de</strong> Gluck, du DonJuan <strong>de</strong> Mozart, du Guillaume Tell <strong>de</strong> Rossini.Pendant son séjour, en 1840, il rencontre Fanny Hensel, la sœur <strong>de</strong> FélixMen<strong>de</strong>lssohn qui juge le jeune homme « passionné et romantique àl’excès ». Elle l’invite à <strong>de</strong>s réunions intimes où elle joue du Bach, lessonates et le Fi<strong>de</strong>lio <strong>de</strong> Beethoven. Gounod a l’occasion d’entendre prêcherle Père Lacordaire, ancien avocat parisien entré en 1840 au couvent<strong>de</strong>s dominicains <strong>de</strong> Rome où il œuvre à la restauration <strong>de</strong> l’Ordre. Son éloquencemanque <strong>de</strong> faire abandonner au jeune compositeur la musique pourl’Église. Sous son influence, Gounod compose un Requiem et, dans le style<strong>de</strong> Palestrina, une Messe <strong>de</strong> Rome, jouée le 1 er mai 1841, à l’église Saint-Louis-<strong>de</strong>s-Français à Rome, pour la fête du roi Louis-Philippe. Elle seraredonnée, à Vienne, en 1842, alors qu’il y séjourne. Devant le succès obtenu,on lui comman<strong>de</strong> une nouvelle messe. À la fin d’avril 1843, il rencontreMen<strong>de</strong>lssohn à Leipzig qui lui fait entendre sa Symphonie écossaise etcommente une pièce <strong>de</strong> son jeune confrère en la comparant à du Cherubini.À son retour à Paris, Gounod est nommé Maître <strong>de</strong> chapelle <strong>de</strong> l’église <strong>de</strong>sMissions. De plus en plus attiré par la religion, il suit les cours <strong>de</strong> théologieà Saint-Sulpice et signe ses lettres : Abbé Gounod. Mais ne pouvant sepasser <strong>de</strong> son art, il revient à la musique, essentiellement religieuse, pourlaquelle il se croit doué et il continue à écrire messes et autres pages liturgiques.Jusqu’en 1850, Gounod n’a écrit en fait que <strong>de</strong> la musique religieuse.8
Les débuts <strong>lyrique</strong>sEn 1849, il retrouve Pauline Viardot, fille du fameux ténor Manuel Garciaet sœur ca<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> la Malibran, dont il a fait connaissance à Rome, en 1840,alors qu’elle y passait son voyage <strong>de</strong> noces. Musicienne consommée,excellente pianiste et compositrice <strong>de</strong> talent, célèbre cantatrice elle-même,dont la voix s’étendait du Sol grave au Si aigu, elle prend le jeune compositeursous sa protection. Elle jouera un rôle certain dans sa vocation<strong>lyrique</strong> en le mettant en relation avec <strong>de</strong>s personnes qui le pousseront versle théâtre, et en l’aidant à surmonter ses scrupules religieux. Il obtient ainsiune comman<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Opéra pour une œuvre <strong>de</strong> lever <strong>de</strong> ri<strong>de</strong>au en <strong>de</strong>uxactes, sur un livret d’Émile Augier, Sapho. Ce premier opéra connaît unaccueil mitigé à sa création en 1851, malgré la présence <strong>de</strong> la Viardot dansle rôle titre. La partition parut prometteuse mais encore maladroite, si l’onen croit Berlioz lui-même : « C’est une large et poétique conception. Si les<strong>de</strong>ux premiers actes étaient égaux en valeur au III e acte, M. Gounod eûtdébuté par un chef d’œuvre. » Malgré les fameuses Stances qui closentl’ouvrage et dont la ligne mélodique pure et noble, suscite l’émotion, cetteécriture déroute les auditoires habitués au style italien ou à l’emphase <strong>de</strong>Meyerbeer. Il paraît trop sérieux, trop savant, trop symphoniste. Le livret,pauvre en action, confrontant sacré et profane, paraît ennuyeux. La partitionachevée pendant l’été 1850, alors qu’il vient <strong>de</strong> perdre son frère aîné,et créée à l’Opéra <strong>de</strong> Paris, bien que dépourvue <strong>de</strong> ballet, le 16 avril 1851,ne fait pas grand bruit et sa reprise à Londres le 8 août est catastrophique.L’héroïne est la synthèse entre la poétesse saphique <strong>de</strong> l’Antiquité et laSapho, amante malheureuse qui, <strong>de</strong> désespoir, se jeta du haut d’un rocher.Le sujet choqua la censure et on supprima les couplets d’Alcée où passaientles accents <strong>de</strong> la Marseillaise. Notons l’existence d’un personnagecomique, Pithéas dont le cynisme annonce celui <strong>de</strong> Méphistophélès.L’ensemble relève <strong>de</strong> l’opéra-comique avec <strong>de</strong>s passages d’un genre plusélevé.Le 20 avril 1852, Gounod épouse la fille du professeur <strong>de</strong> piano duConservatoire, Anna Zimmermann. Il est nommé directeur <strong>de</strong> l’Orphéon<strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Paris <strong>de</strong>stinée à la distraction <strong>de</strong> la classe ouvrière. Il y restehuit ans, composant, outre l’air national du second Empire, <strong>de</strong> nombreusesœuvres chorales dont le savoir-faire se retrouve dans Faust. Il écrit également<strong>de</strong>s musiques d’accompagnement pour les pièces créées à laComédie-Française. À ce titre, il fut joué par Jacques Offenbach, alors chefd’orchestre attitré du lieu. Gounod gagne une certaine notoriété. On luiconfie le livret <strong>de</strong> La Nonne sanglante, tiré par Scribe et Delavigne d’un9
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FaustOpéra en cinq actes de Charle