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charles gounod - cercle lyrique de metz

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signe un pacte avec le diable, c’est d’abord par soif <strong>de</strong> connaissances. Cen’est que dans un <strong>de</strong>uxième temps qu’il tombe amoureux <strong>de</strong> Marguerite.Faust est le prototype du savant mo<strong>de</strong>rne qui place très haut le niveau <strong>de</strong>sa réflexion. Celui <strong>de</strong> Carré et Barbier est un vieil homme découragé quidésire mettre fin à une vie qu’il juge inutile. Il fait appel à Satan pour<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> recouvrer la jeunesse. Faust est ramené à une banale conditionhumaine. Quand Méphisto lui fait voir Marguerite, Faust signe aussitôt.D’entrée, musicalement parlant, il est dans la supplique et la révolte,qui <strong>de</strong>viendront exaltation à la fin du premier acte. Le ton tendu entre aiguet grave, le définit comme un personnage instable, peu sûr <strong>de</strong> lui. Un seulmoment élégiaque interrompt cette tonalité paroxystique, celui <strong>de</strong> l’apparition<strong>de</strong> Marguerite : « Ô merveille ! », qui exprime, dans un souffle, sonextase. On peut dire que toute la partition qui lui revient, répète ces données,l’élégie étant à son apogée dans la scène du jardin, le ton brutal caractérisanttous ses échanges avec son mentor. La <strong>de</strong>rnière scène avecMarguerite va mêler tendresse et âpreté du désespoir. C’est Marguerite quiprononce le <strong>de</strong>rnier mot, « horreur », celui <strong>de</strong> Méphisto, « Jugée », étantimmédiatement corrigé, donc nié, par le chœur céleste, « Sauvée ». Faustreste muet, signe <strong>de</strong> son échec définitif. Faust a finalement une partitionplus conventionnelle, même si la célèbre cavatine, qui <strong>de</strong>viendra un modèlepour les opéras à venir, ne correspond pas exactement au modèle canonique.Il n’y a que dans la scène du jardin que la ligne mélodique, qui luiest propre, se libère vraiment et épouse ses moindres émotions. Son cœurest déchiré entre le charme <strong>de</strong> Marguerite, et celui, au sens sorcellerie duterme, qu’exerce Méphisto sur son esprit. Il ne choisit vraiment jamais.Valentin, on l’a dit, s’exprime toujours dans le ton <strong>de</strong> la ferveur, qu’ils’agisse <strong>de</strong> sa sœur, <strong>de</strong> Dieu, <strong>de</strong> son honneur <strong>de</strong> soldat ou face à Méphisto.Il incarne l’homme du <strong>de</strong>voir, ce qui le fait tant haïr par une certaine critiqued’aujourd’hui, alors qu’il correspond à la norme du temps (du récitou <strong>de</strong> la création) par rapport au dérèglement incarné par l’irruption duDiable. Il n’y a aucune raison pour que sa ligne mélodique bouge. Gouno<strong>de</strong>t ses librettistes ont beaucoup gommé l’aspect rustre du personnage <strong>de</strong>Goethe. Cela tient, en partie, à la suppression <strong>de</strong> la chanson <strong>de</strong> Valentin« Chaque jour, nouvelle affaire », d’un ton assez matamore, où il cherchaità tirer profit <strong>de</strong> la bonne réputation <strong>de</strong> sa sœur. Elle fut remplacée par lechœur <strong>de</strong>s soldats. L’introduction <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier tiendrait à une réunion quiprécéda la première, chez Gounod. Il fut prié <strong>de</strong> jouer un extrait <strong>de</strong> soninfortuné Ivan le Terrible. L’effet produit fut tel que l’assistance, dontCarvalho et Ingres, lui <strong>de</strong>manda <strong>de</strong> l’utiliser dans Faust. C’est ainsiqu’une marche nuptiale <strong>de</strong>vint militaire. Plus tard, avec l’ajout d’« Avant37

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