12.07.2015 Views

charles gounod - cercle lyrique de metz

charles gounod - cercle lyrique de metz

charles gounod - cercle lyrique de metz

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Barbier (1825-1901), qui fut un collaborateur régulier <strong>de</strong> Carré, obtint <strong>de</strong>ce <strong>de</strong>rnier le droit d’utiliser son texte dont il conserva la structure et dontil réduisit les dimensions, en éliminant ou en regroupant les personnages etles événements, pour qu’elles puissent convenir au rythme plus lent <strong>de</strong>l’opéra. Il étoffa l’histoire <strong>de</strong> Marguerite, incarnation <strong>de</strong> l’innocence trahie,et finalement rachetée, en empruntant certains éléments à l’œuvre <strong>de</strong>Goethe. La scène <strong>de</strong> la prison et l’apothéose finale, qui ne figuraient pasdans l’œuvre <strong>de</strong> Carré, furent rajoutées, <strong>de</strong> même que la mort <strong>de</strong> Valentindont il renforça le rôle, ainsi que celui <strong>de</strong> Siébel. Parmi les personnagessurnaturels, seuls Méphistophélès et quelques démons furent retenus. Lapsychologie complexe <strong>de</strong> Faust se réduisit à une lutte entre le désir charnelet l’amour pur.Le début <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> Gounod avait coïncidé avec la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissanceet <strong>de</strong> stabilité créée par la politique du Second Empire, qui avait provoqué,dans la capitale, une soif <strong>de</strong> distractions. Ce que comprit et exploitaparfaitement Jacques Offenbach. La vie musicale se partageait alorsentre cinq salles. Les grands chefs-d’œuvre <strong>de</strong> Meyerbeer, Halévy etRossini, populaires <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies, tenaient toujours le haut <strong>de</strong>l’affiche à l’Opéra ou au Théâtre-Italien. Mais, d’autres conception<strong>lyrique</strong>s se faisaient jour. En 1856, l’imprésario Léon Carvalho (1825-1897) avait pris la direction du Théâtre-Lyrique, fondé une dizaine d’annéesplus tôt, et en rehaussa le niveau <strong>de</strong> qualité. Personnage passionné,intransigeant et envahissant, il lança Bizet, créa Les Troyens <strong>de</strong> Berlioz,ainsi que les grands succès <strong>de</strong> Gounod, Faust, Mireille, et Roméo etJuliette.Début 1856, Gounod avait reçu une nouvelle comman<strong>de</strong> pour un opérahistorique intitulé Ivan le terrible qu’il finit par abandonner (et qui futrepris, avec beaucoup <strong>de</strong> modifications, par Bizet). Gounod s’attèle àFaust, en songeant à l’Opéra, puisque <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses œuvres y avaient étédéjà montées, fait remarquable pour un compositeur inconnu. PaulineViardot n’y était sans doute pas pour rien. Dès 1856, Barbier et Gounodauraient proposé Faust à l’Académie Nationale <strong>de</strong> Musique, ce qui impliqueraitl’existence <strong>de</strong> récitatifs, et non <strong>de</strong> dialogues parlés, ainsi que d’unballet, obligatoires pour cette scène. Mais, c’est le Théâtre-Lyrique, quiaccepte, la même année, l’idée <strong>de</strong> produire un nouveau Faust : le nom <strong>de</strong>Gounod est connu, Michel Carré et Jules Barbier sont déjà <strong>de</strong> célèbreslibrettistes. De plus, l’empressement <strong>de</strong> Léon Carvalho s’explique sansdoute, en partie, parce qu’il y voyait une occasion <strong>de</strong> donner à son théâtreplus <strong>de</strong> prestige artistique et parce que sa femme, Marie Miolan Carvalho,<strong>de</strong>vait y tenir le premier rôle, d’où l’importance accordée à Marguerite17

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!