dans la partition.En réalité, la collaboration <strong>de</strong> ces quatre personnalités ne sera pas toujoursfacile et les répétitions ne commenceront que trois ans après. En février1857, après avoir rédigé trois actes, Gounod renonce à son sujet parce queCarvalho soutenait qu’il ne pouvait continuer à le produire en raison <strong>de</strong> laconcurrence d’un spectacle sur Faust, d’Adolphe d’Ennery, -en fait il y eneut trois cette même année-, au Théâtre <strong>de</strong> la Porte Saint-Martin. Cet établissement,surnommé « l’opéra du peuple », cherchait à répondre auxgoûts du public pour les machines à grand spectacle : le Théâtre-Lyrique,<strong>de</strong> création plus récente, ne pouvait s’offrir <strong>de</strong>s mises en scène colossalesou <strong>de</strong>s fééries. Sacrifiant à la mo<strong>de</strong> du temps pour les éruptions volcaniques,cette pièce transportait l’action en l’an 79, à Pompéi, et Faust, exotismeoblige, apparaissait dans une scène habillé en maharajah indien !Aussi Gounod et Carvalho décidèrent pru<strong>de</strong>mment d’adapter un autresujet, avec Barbier et Carré, tiré du Mé<strong>de</strong>cin malgré lui <strong>de</strong> Molière. Ceprojet fut près d’échouer. Cette fois, le problème venait d’un jugementadministratif qui stipulait que le texte <strong>de</strong> Gounod et ses collaborateursempiétait sur le privilège <strong>de</strong> la Comédie-Française parce qu’il était tropproche <strong>de</strong> l’original <strong>de</strong> Molière. Seule l’intervention <strong>de</strong> la nièce <strong>de</strong>Napoléon I er , la princesse Mathil<strong>de</strong>, en faveur <strong>de</strong> Gounod sauva la situation.Même si Le Mé<strong>de</strong>cin fut loin <strong>de</strong> conquérir Paris après sa création le15 janvier 1858, et si Bizet se scandalisa qu’une musique qui lui rappelaitles meilleures pages <strong>de</strong> Grétry soit si peu goûtée du public, Gounod leconsidéra comme son premier succès dans le domaine <strong>de</strong> l’opéra et réussità le vendre à un éditeur.En 1858, Carvalho accepte <strong>de</strong> reprendre Faust car le spectacle, au Théâtre<strong>de</strong> la Porte Saint-Martin, n’a pas rencontré le succès. Gounod termine sonopéra à l’automne et les répétitions commencent. Il fallut encore reporterla première car le ténor <strong>de</strong>vant chanter Faust, <strong>de</strong>vint aphone lors <strong>de</strong> la généraleet il dut être remplacé. Il fallut également omettre la scène <strong>de</strong> l’église,comme ce fut souvent le cas pendant un certain temps, du fait que la Francevoulait éviter <strong>de</strong> se brouiller avec le Vatican, à une époque où l’unification<strong>de</strong> l’Italie semblait proche. Jusqu’au jour <strong>de</strong> la première, les remaniementsincessants du livret et <strong>de</strong> la partition font peser les plus gran<strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>ssur la réussite <strong>de</strong> cet opéra. En témoignent les écrits <strong>de</strong> Carvalho à cesujet. L’histoire <strong>de</strong> la genèse et <strong>de</strong>s représentations <strong>de</strong> cet opéra est un longet complexe cheminement, semé <strong>de</strong> nombreux et grands malentendus. Ontente, aujourd’hui, <strong>de</strong> retrouver ce qui correspond le plus exactement àl’idée d’origine <strong>de</strong> Charles Gounod. Pour comprendre les métamorphoses<strong>de</strong> l’œuvre, il faut rappeler comment elle se présente, généralement,aujourd’hui.18
ARGUMENTIntroductionActe 1. Le cabinet <strong>de</strong> Faust.Le vieux docteur Faust (ténor), lassé par une vie <strong>de</strong> vaines recherches et nepouvant plus goûter à ses plaisirs, songe au suici<strong>de</strong> (Salut ! ô mon <strong>de</strong>rniermatin). Au moment où il s’apprête à boire un poison, les chants <strong>de</strong> jeunesvillageois, célébrant la Nature et le Créateur, arrêtent le désespéré.Repoussant ces « vains échos <strong>de</strong> la joie humaine », Faust invoque l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>Satan qui apparaît aussitôt sous les traits <strong>de</strong> Méphistophélès (basse, Mevoici), disposé à exaucer ses vœux. Le vieillard repousse ses offres <strong>de</strong>richesse, <strong>de</strong> gloire et <strong>de</strong> puissance pour <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r la jeunesse (À moi lesplaisirs). Méphistophélès met une condition pour le satisfaire : Faust <strong>de</strong>vrale servir dans l’autre mon<strong>de</strong>. Le docteur hésite mais accepte le marchéquand Méphistophélès lui montre Marguerite à son rouet. Transformé enfringant jeune homme, Faust suit son infernal compagnon pour s’élancer àla conquête <strong>de</strong> la jeune fille.Acte II. Une kermesse aux portes <strong>de</strong> la ville.Devant un cabaret à l’enseigne <strong>de</strong> Bacchus, un chœur joyeux d’étudiants,<strong>de</strong> soldats et <strong>de</strong> bourgeois boivent (Vin ou bière), et cherchent à attirerl’attention <strong>de</strong>s jeunes filles, surveillées par les matrones. Entre Valentin(baryton), tenant à la main une médaille donnée par sa sœur Margueritepour le protéger <strong>de</strong>s dangers <strong>de</strong>s combats : sur le point <strong>de</strong> partir à laguerre, il confie la jeune fille à la Provi<strong>de</strong>nce et à ses amis, dont fait partieSiébel (Avant <strong>de</strong> quitter ces lieux). Méphistophélès apparaît et interromptcavalièrement la chanson <strong>de</strong> Wagner (baryton) pour proposer <strong>de</strong> divertir lacompagnie avec le rondo du Veau d’or. Provocateur, il prédit à Wagner età Valentin leurs morts prochaines, et à Siébel qu’il ne pourra plus toucherune fleur sans qu’elle se fane. Dédaignant le vin qu’on lui a offert, il en faitjaillir un meilleur qu’il propose <strong>de</strong> boire en portant un toast à la santé <strong>de</strong>Marguerite. Valentin, offensé, tire son épée mais son fer « ô surprise, dansles airs se brise ! ». Devant ce maléfice, Valentin et ses compagnons brandissentles pommeaux en forme <strong>de</strong> croix <strong>de</strong> leurs épées (De l’enfer), ce quifait reculer Méphistophélès. Faust arrive, impatient <strong>de</strong> voir Marguerite. Lavoici sortant <strong>de</strong> l’église, alors qu’un groupe <strong>de</strong> villageois dansent sur unrythme <strong>de</strong> valse (Ainsi que la brise légère). Faust lui offre son bras. Elle19
- Page 1: 2011-2012CERCLE LYRIQUEFaustDE METZ
- Page 5: SOMMAIRECharles Gounod (1818-1893)
- Page 8 and 9: Méphisto apparaissant à Faust dan
- Page 10 and 11: François Lesueur, Ferdinando Paër
- Page 12: oman de Lewis, Le Moine, et success
- Page 15 and 16: lant la mer. Plus étonnant, Faust
- Page 17 and 18: GOUNOD ET FAUSTUn sujet dans l’ai
- Page 19: Barbier (1825-1901), qui fut un col
- Page 23 and 24: Tandis que ce dernier s’élance v
- Page 25 and 26: disposait pas de danseurs adéquats
- Page 27 and 28: sous prétexte de décence, le chas
- Page 29 and 30: à l’action et son flux musical.C
- Page 31 and 32: Faust - production PE Fourny - Opé
- Page 33 and 34: province et à l’étranger. Ces p
- Page 35 and 36: suspendent l’action, alternent av
- Page 37 and 38: Ces variations ne sont jamais gratu
- Page 39 and 40: signe un pacte avec le diable, c’
- Page 41 and 42: protecteurs à Siébel. Mais elle s
- Page 43 and 44: L’opéra occupe le mitan du XIX e
- Page 45 and 46: turgique afin qu’il ne soit pas u
- Page 47 and 48: jamais.À partir de l’avènement
- Page 49 and 50: En 1948, Beecham grave, dans un Lon
- Page 51 and 52: À VOIROn peut retrouver Alfredo Kr
- Page 53 and 54: Ses enregistrements discographiques
- Page 55 and 56: Wozzeck d’Alban Berg. Elle a beau
- Page 57 and 58: d’opéra au Concours Flame, Rév
- Page 60: FaustOpéra en cinq actes de Charle