ment disponibles n’est totalement satisfaisante. Si le quintette -ténor,soprano, baryton, basse, mezzo-, est celui du Trouvère ou <strong>de</strong> l’Aïda <strong>de</strong>Verdi, et compte non tenu <strong>de</strong>s difficultés vocales respectives <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>srôles, il sera toujours plus facile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s interprètes rompus à la prosodieet à la vocalité italiennes qu’à la prononciation et au style français.C’est le résultat regrettable d’un recul du répertoire français, non seulementsur les scènes étrangères mais surtout sur les scènes nationales. Il va<strong>de</strong> pair avec le déclin <strong>de</strong> l’école du chant français <strong>de</strong>puis quelques décennies.Cela peut expliquer, du moins partiellement, que Faust en fasse lesfrais. Le problème est moins grave pour les chefs d’orchestre, quelle quesoit leur nationalité : ils dirigent, généralement, la musique symphoniquefrançaise, ils en connaissent l’esprit qui se retrouve dans l’écriture <strong>de</strong>Gounod.SélectionsElles ont la vertu d’avoir gardé le témoignage, en studio, <strong>de</strong> chanteurs quiont fait les beau soirs <strong>de</strong> l’Opéra Garnier ou <strong>de</strong>s scènes internationales.On trouve chez Nimbus la réunion d’extraits, enregistrés entre 1906 et1911, par Enrico Caruso, Geraldine Farrar, Antonio Scotti, non francophonesmais confondants <strong>de</strong> pertinence stylistique, <strong>de</strong> beauté vocale etd’engagement, accompagnés par l’une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s basses françaises,Marcel Journet qui <strong>de</strong>vait participer 20 ans plus tard, quelques mois avant<strong>de</strong> disparaître, mais alors moins convainquant, au premier enregistrementintégral « électrique » <strong>de</strong> l’œuvre. Sa leçon <strong>de</strong> chant <strong>de</strong>vrait servir à toutapprenti Méphisto encore <strong>de</strong> nos jours.De façon peu compréhensible, il ne nous reste, chez EMI, que <strong>de</strong>s extraitsenregistrés entre 1929 et 1931, par Georges Thill dont la voix et le styleétaient ceux-là mêmes exigés pour Faust : legato, projection, timbres sontparfaits. Il est un <strong>de</strong>s rares interprètes à conclure sa cavatine sur un Ut émisen voix mixte d’un rayonnement absolu.L’année 1962 voit sortir trois sélections : chez Vega, les jeunes AlainVanzo et Robert Massard, que l’on retrouve en « live » par ailleurs et, pourle second, dans une intégrale prestigieuse chez Decca. Style, articulation,beauté vocale sont au ren<strong>de</strong>z-vous. Chez Orphée, Gustave Botiaux, à quile studio n’a jamais réussi, accompagne l’excellente Marguerite d’AndreaGuiot, si injustement absente <strong>de</strong>s studios par ailleurs, le Valentin <strong>de</strong> RenéBianco et le Méphisto <strong>de</strong> Xavier Depraz. Philips présente le célèbre, etcontroversé, Tony Poncet, la plus jeune Marguerite d’alors, au PalaisGarnier, l’Algéroise Irène Jaumillot et le Constantinois René Bianco, icidans Méphisto. Beaucoup d’amateurs d’opéra les ont aimés, la critique44
jamais.À partir <strong>de</strong> l’avènement du CD, les extraits d’opéra se font rares. Unecuriosité cependant : une version abrégée <strong>de</strong> l’intégrale <strong>de</strong> Michel Plasson,pour restituer les aigus traditionnels, impitoyablement interdits aux solistesdans l’intégrale, parue en même temps chez EMI. Cela concerne notammentle trio final.Intégrales en langues étrangèresPreuve du rayonnement international <strong>de</strong> l’œuvre à la fin du XIX e siècle, en1908, le premier enregistrement intégral <strong>de</strong> Faust paraît en langue alleman<strong>de</strong>,avec la prestigieuse Emmy Destinn, alors âgée <strong>de</strong> 30 ans, créatricerécente <strong>de</strong> Salomé et <strong>de</strong> La Fanciulla <strong>de</strong>l West, aux côtés <strong>de</strong> Caruso. UneMarguerite imposante par les moyens vocaux déployés, loin <strong>de</strong> la frêlejeune fille attendue. Carl Jörn lui tient tête avec éclat (Discophilia). En1920, la première intégrale en italien, avec les forces <strong>de</strong> la Scala, dirigéespar Carlo Sabajno, reste anecdotique (His Master Voice). A la tête d’unedistribution anglaise, neuf ans plus tard, Thomas Beecham dirige son premierFaust avec, dans le rôle titre, Heddle Nash, mozartien distingué.En allemand, le grand ténor danois, Helge Rosvaenge, enregistre plusieursfois le rôle <strong>de</strong> Faust : en 1937, sous la direction <strong>de</strong> Joseph Keilberth, puiscelle <strong>de</strong> Heinrich Steiner en 1938, à la radio berlinoise, dans un son étonnantpour l’époque. Dans ces mêmes années, il incarnait le ténor italien duRosenkavalier, Tamino dans La Flûte enchantée, mais aussi le Florestan <strong>de</strong>Fi<strong>de</strong>lio, au Festival <strong>de</strong> Salzburg et Parsifal au Festival Bayreuth ! C’estdire l’extrême souplesse d’une voix éclatante et généreuse. Difficiled’apprécier le style du célèbre chanteur avec, pour la secon<strong>de</strong> version, unedirection erratique et la présence d’un Méphisto, Michael Bohnen, dont laprestation ahurissante d’histrionisme et son indifférence aux indications <strong>de</strong>la partition, ren<strong>de</strong>nt inaudibles la plupart <strong>de</strong>s scènes. Il existe d’autrestémoignages <strong>de</strong> Rosvaenge, dont une en 1942. Il n’est pas sûr que lespublics, autres que germaniques, les trouvent indispensables ajourd’hui.Deux enregistrements, en russe, datant <strong>de</strong> 1947 (Mez-Kniga) et 1948 (Lys)ont, tous <strong>de</strong>ux sous la direction <strong>de</strong> Vassily Niebolssine, le même coupleve<strong>de</strong>tte, la soprano Yelizavieta Choumskaya et le ténor Ivan Kozlovskydont on peut ne pas aimer la voix un peu nasillar<strong>de</strong>, mais au style racé et àla quinte aiguë impeccable ; Alexan<strong>de</strong>r Pirogov, puis Mark Reizen, sontmarquants dans Méphisto, le second particulièrement. Les Britanniquesn’ayant pas renoncé à publier <strong>de</strong>s opéras dans leur langue nationale, ontrouve une intégrale en anglais, chez Chandos, en 1999, qui offre une belle45
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