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charles gounod - cercle lyrique de metz

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protecteurs à Siébel. Mais elle se sauve seule et se transforme en une guerrièrechrétienne. C’est à Marguerite que le spectateur s’i<strong>de</strong>ntifie et non àFaust, personnage sans la moindre initiative ferme, parce que cette femme,en choisissant son <strong>de</strong>stin, prend figure humaine.RéceptionEntre 1859 et 1869, l’opéra gagne la Province et les pays limitrophes, etmême la Russie. En 1863, Londres et New-York (à l’Académie <strong>de</strong>Musique), l’accueillent. Cette rapi<strong>de</strong> diffusion va imposer la version avecrécitatifs, avant même l’entrée à l’Opéra <strong>de</strong> Paris. Gounod aurait souhaitéque les <strong>de</strong>ux versions cohabitent.À Londres, George Bernard Shaw se plaignait car chaque critique « doitpasser, au cours <strong>de</strong> sa vie, quelques dix années sur douze à écouter Faust.Je ne jurerais pas que la contemplation prolongée du manteau écarlate <strong>de</strong>Méphistophélès et <strong>de</strong> ses projecteurs rouges ne m’ont pas détérioré lavue. »Ce fut sans aucun doute le conformisme <strong>de</strong> l’œuvre qui emporta l’adhésionrapi<strong>de</strong> du public, ses formes musicales étant celles qui étaient familières àtout amateur d’opéra <strong>de</strong> l’époque, en particulier celles <strong>de</strong>s solos <strong>de</strong>Méphistophélès, <strong>de</strong>s couplets, c’est-à-dire avec un refrain répété, et celle<strong>de</strong> la cavatine en trois parties <strong>de</strong> Faust, « Salut, <strong>de</strong>meure chaste et pure »avec une section centrale modulante. Les rythmes <strong>de</strong> marche qui envahissentcertaines parties <strong>de</strong> la partition ne paraîtraient pas déplacés dans lesœuvres <strong>de</strong> Meyerbeer. Gounod a parfois cédé aux attentes du public : lareprise en si majeur d’« Anges purs, anges radieux », était interrompue aubout <strong>de</strong> quatre mesures par le tambour du bourreau. Cette fin était plusfrappante, mais Gounod rétablit la strophe entière dès 1862.Le style <strong>de</strong> Gounod était à l’époque aussi admiré que celui <strong>de</strong> Verdi et <strong>de</strong>Wagner. En Angleterre, on le considérait comme le successeur <strong>de</strong>Men<strong>de</strong>lssohn. Les critiques ne manquèrent pourtant pas. Les principalesfurent d’avoir trahi la dimension philosophique <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Goethe queBerlioz et Boito, plus tard, ont davantage approchée. Suivant son tempéramentet sa formation, Gounod s’intéresse plus à l’aspect moral <strong>de</strong>l’histoire : la chute <strong>de</strong> Marguerite, sa ré<strong>de</strong>mption finale par le repentir,ainsi que la tentative <strong>de</strong> Faust, vouée à l’échec, <strong>de</strong> retrouver la jeunesse ensignant un pacte avec le diable. On lui reprocha <strong>de</strong> faire moins bien queMeyerbeer.Il n’en reste pas moins que l’auteur eut droit à un timbre à son effigie. Lapublicité s’empara <strong>de</strong>s personnages, dont une pour les produits Liebig.Dernière preuve <strong>de</strong> l’immense popularité, l’invention, par Hergé, du per-39

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