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charles gounod - cercle lyrique de metz

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sonnage <strong>de</strong> Bianca Castafiore, cantatrice qui n’a que l’air <strong>de</strong>s bijoux à sonrépertoire.GOUNOD ET L’OPÉRA FRANÇAISLe compositeur et critique Alfred Bruneau définit la spécificité du langagemusical <strong>de</strong> Gounod, comme « un langage tendre d’une sensibilité infinie etd’un raffinement délicieux », alliant la « simplicité pure <strong>de</strong> Mozart » à la« poésie troublante <strong>de</strong> Schumann ». Il souligne, la tendresse créée par unlyrisme sans affectation, la délicatesse <strong>de</strong>s nuances orchestrales et un artvocal qui renonce aux effets. La musique <strong>de</strong> Gounod est française dansl’âme, par la simplicité <strong>de</strong>s accords parfaits, par les figures d’accompagnementsdélicates. Certains motifs attachés à Marguerite, ou au duo d’amour,reviennent, plus ou moins discrètement, à l’orchestre jusqu’à la scène <strong>de</strong> laprison, imprégnant l’ensemble <strong>de</strong> la partition d’une tonalité amoureusedont on se sait plus si elle s’adresse au ciel ou à la chair.A ce lyrisme, véritable signature <strong>de</strong> Gounod, qui s’épanouit au chœur <strong>de</strong>l’acte III, s’ajoute une parfaite maîtrise orchestrale qui lui permet <strong>de</strong>mettre en place le chœur complexe <strong>de</strong> la scène <strong>de</strong> la Kermesse. Preuve <strong>de</strong>l’inventivité <strong>de</strong> Gounod, Faust fourmille <strong>de</strong> mélodies qui sont <strong>de</strong>venues<strong>de</strong>s tubes, non sans raison, car elles sont parfaitement construites, en parfaitaccord avec la vérité dramatique. Verdi, qui appréciait Gounod, regrettaitcependant son manque <strong>de</strong> force dramatique. Gounod n’est pas Berliozpour ce qui est <strong>de</strong> l’innovation musicale, et il ne force pas sur les effetsgrandiloquents à la Meyerbeer, même si le choral <strong>de</strong>s épées, à l’acte II, quin’existe pas chez Goethe ni chez Carré, fait irrésistiblement penser à labénédiction <strong>de</strong>s poignards dans les Huguenots.C’est le musicien d’église qui écrit Faust (la supplique <strong>de</strong> Marguerite dansla scène <strong>de</strong> l’église vient du Dies irae du Requiem écrit à Vienne en 1842).Mais, on peut dire aussi l’inverse : sa musique religieuse est souvent théâtrale,dans l’esprit <strong>de</strong> son temps. Même si nous le percevons mal, Faustn’a rien à voir avec les « diableries » que l’on voyait sur les scènes <strong>de</strong>l’époque, <strong>de</strong>stinées à faire frémir le public à bon compte. Au contraire, ilfait comprendre que Méphistophélès ne vient pas d’ailleurs, il est parminous ; en fait, il est en nous-mêmes.L’œuvre musicale <strong>de</strong> Gounod, dans son ensemble, reflète la double postulation<strong>de</strong> son auteur qui a passé quelques <strong>de</strong>ux ans au séminaire, commeplus tard il passera sensiblement le même temps à Londres, abandonnantfemme et enfants à Paris, pour vivre auprès d’une médiocre cantatrice.40

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