25.01.2016 Views

LES NOUVELLES TRAJECTOIRES

1S9nnT6

1S9nnT6

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’intérêt d’organiser la production sous la forme d’une d’entreprise repose<br />

traditionnellement sur le fait qu’une organisation hiérarchique des tâches en interne coûte<br />

moins cher que l’achat de biens ou de services à l’extérieur. De ce point de vue l’uberisation<br />

peut désigner une réorganisation possible de la division externe et interne du travail portée<br />

par les nouveaux entrants :<br />

-! Une hyper-spécialisation de l’entreprise sur les tâches d’optimisation de l’appariement<br />

offre/demande, par la maîtrise de technologies sophistiquées et la constitution d’une<br />

large base d’utilisateurs ;<br />

-! La possibilité accrue de faire appel à des ressources externes sous utilisées (temps et<br />

compétences), auprès de particuliers, d’entrepreneurs ou d’autres entreprises ; y<br />

compris pour externaliser des fonctions qui constituaient jusqu’alors le cœur de métier<br />

du secteur. Par exemple, Booking et Airbnb ne possèdent pas d’hôtels. L’enjeu pour les<br />

acteurs qui n’internalisent par la production et la prestation de service est alors de ne<br />

pas aboutir à une qualité inégale et une fidélité moindre chez leurs prestataires<br />

extérieurs ; quand des coûts du travail plus élevés pourraient permettre d’assurer un<br />

meilleur service 83 .<br />

Pour certains contributeurs, l’hypothèse d’une offre assurée uniquement par des<br />

entrepreneurs individuels ou des particuliers ne peut s’appliquer pour des activités à haut<br />

niveau de capitalisation. Dans ce cadre, les difficultés prospectives vis à vis de l’uberisation<br />

rejoignent celles qui portent sur l’impact de l’automatisation : peut-on imaginer que la<br />

numérisation de l’économie porte la disruption jusqu’à une reconfiguration des industries ?<br />

Commercialisera-t-on demain des voitures à la fois conçues par des équipes projets<br />

d’ingénieurs géographiquement dispersés et coordonnées grâce au numérique, puis<br />

fabriquées par des individus à l’aide d’imprimantes 3D ? L’industrie sera-t-elle plutôt tirée<br />

par de grandes entreprises capables d’automatiser l’ensemble des fonctions, primaires,<br />

tertiaires et secondaires (controverse 1) ?<br />

Plateformes vs. TPE et artisans<br />

Certains contributeurs mettent en avant le fait que le numérique peut favoriser les artisans et<br />

petites entreprises en abaissant les coûts de transaction et de coordination. Les hôteliers qui<br />

intègrent le système d’information de Booking ou les créateurs présents sur Etsy ont ainsi<br />

accès à un service permettant la rencontre d’une clientèle potentiellement internationale. Les<br />

plateformes peuvent aussi permettre de se rendre plus visibles auprès des consommateurs<br />

recherchant une offre produite localement ou une qualité et un savoir-faire supérieurs. De<br />

même, les restaurateurs peuvent optimiser leur flux de réservations grâce au système<br />

d’information de LaFourchette ; ou se reposer sur l’infrastructure de Deliveroo pour la<br />

livraison des repas. Ce faisant, l’uberisation et la numérisation de l’économie pourraient donc<br />

aussi signifier la démocratisation de services et d’outils de gestion autrefois réservés aux<br />

grands groupes, et donc l’accès de plus d’acteurs aux économies d’échelles.<br />

La controverse peut alors se déplacer sur le terrain plus vaste de l’équilibre économique des<br />

relations avec l’intermédiaire ou le fournisseur, qu’il soit un acteur numérique ou traditionnel<br />

: politique de référencement, licences d’utilisation, commissions pratiquées, délais de<br />

paiement, chaînes de responsabilités… (voir plus haut).<br />

83<br />

Voir notamment “Workers on Tap: The rise of the on-demand economy poses difficult questions<br />

for workers, companies and politicians, - The Economist”, Dossier spécial, Janvier 2015<br />

http://www.economist.com/news/leaders/21637393-rise-demand-economy-poses-difficultquestions-workers-companies-and<br />

Le magasine relève ainsi qu’aux Etats-Unis, la plupart des<br />

conducteurs d’Uber sont également conducteurs pour le concurrent Lyft.<br />

59

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!