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Golf_2017_10_fr.downmagaz.com

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Première saison sur le circuit<br />

européen et déjà un coup<br />

d’éclat avec une 3 e place<br />

à l’Open d’Écosse qualificatif pour<br />

le British Open et qui vous assure<br />

votre carte pour 2018. Surpris ?<br />

Surpris, non, soulagé, oui, parce que<br />

sécuriser ma carte aussi tôt est une<br />

vraie respiration. Je ne m’étais pas<br />

vraiment arrêté depuis un an et je suis<br />

donc parti en vacances l’esprit libéré.<br />

En arrivant en Écosse, je savais que je<br />

jouais bien et les conditions venteuses<br />

m’ont parfaitement convenu. Petit regret<br />

au British Open, mon premier<br />

Majeur, qui s’est révélé une sorte de<br />

cadeau empoisonné, car j’étais fatigué<br />

après avoir enchaîné les Opens<br />

de France, d’Irlande et d’Écosse. Mais<br />

quelle expérience, même si je n’ai pas<br />

<strong>fr</strong>anchi le cut.<br />

Qu’est-ce qui vous a le plus<br />

marqué pendant le British Open ?<br />

La foule, si énorme et tellement vibrante<br />

pour nous. C’était vraiment inédit pour<br />

moi. J’ai eu aussi la chance de jouer avec<br />

l’Américain Tony Finau, un super gars<br />

avec qui j’ai pu échanger. À ses côtés,<br />

j’ai constaté qu’il avait plus de maturité<br />

que moi. Il me faut apprendre à dompter<br />

ma fougue… (Sourire)<br />

Comment avez-vous jugé<br />

vos premiers pas sur le circuit<br />

européen avant l’Écosse ?<br />

Ce n’était pas mal. Il y a toujours matière<br />

à se dire qu’il était possible de<br />

faire mieux, mais je trouvais que je<br />

ne m’en étais pas trop mal tiré en me<br />

plaçant sur une bonne trajectoire pour<br />

la suite de la saison. Je m’attendais à<br />

un petit temps d’adaptation et il a eu<br />

lieu parce que les parcours ne sont pas<br />

préparés <strong>com</strong>me sur le Challenge Tour.<br />

Les roughs sont plus épais, les greens<br />

plus fermes et plus rapides. Passé ce<br />

moment, j’ai trouvé une forme de sérénité<br />

et même d’autorité en constatant<br />

que je n’étais pas du tout décalé au<br />

sein de cette « première division » du<br />

golf européen. Cela s’est vu en Écosse.<br />

Avez-vous ressenti une forme<br />

de stress en attaquant<br />

cette nouvelle<br />

phase de votre carrière ?<br />

En fait, je n’avais aucune inquiétude.<br />

Je ne m’étais fixé aucun objectif sauf<br />

celui de faire évoluer mon jeu au jour<br />

le jour. À partir du moment où vous<br />

décrochez deux ou trois bons résultats,<br />

vous levez forcément une hypothèque<br />

sur le lendemain et vous pouvez jouer<br />

plus relâché. En terminant 3 e à l’Open<br />

du Portugal, et surtout 6 e en Suède<br />

[NDLR : Nordea Masters], dans un<br />

champ très relevé, j’avais créé un bon<br />

environnement pour être plus libéré<br />

sur le plan mental. De toute façon, je<br />

sais que je joue toujours très bien avant<br />

l’été. (Sourire)<br />

Est-il possible de parler de forme<br />

saisonnière à votre sujet ?<br />

Oui, c’est une vraie tendance. Au milieu<br />

ou vers la fin du printemps, je suis toujours<br />

performant. (Sourire) J’ai souvent<br />

obtenu mes meilleurs résultats à cette<br />

période. C’est le cas depuis quatre ans et<br />

c’est peut-être aussi parce que ma préparation<br />

a été exactement la même depuis<br />

quatre ans. En Suède, où la concurrence<br />

était très solide, j’ai maîtrisé pas mal<br />

de paramètres, à <strong>com</strong>mencer par la<br />

patience. Je ne me suis jamais énervé.<br />

J’étais très bien. J’ai attendu mon heure.<br />

En fait, cette semaine-là, la place n’a pas<br />

été la chose la plus importance au terme<br />

du week-end. La vraie ré<strong>com</strong>pense était<br />

d’être persuadé de pouvoir rééditer rapidement<br />

ce type de performance avec,<br />

cette fois, la possibilité de gagner en<br />

gommant les deux ou trois erreurs qui<br />

m’ont coûté la victoire. J’ai découvert<br />

cette certitude. Et elle a éclaté en Écosse.<br />

Lors d’une première année<br />

sur le circuit européen, un rookie<br />

peut limiter ses ambitions<br />

au fait de réussir à garder<br />

sa carte. Était-ce votre cas ?<br />

Je n’ai pas <strong>com</strong>mencé l’année en ayant le<br />

sentiment d’avoir une épée de Damoclès<br />

au-dessus de la tête. Depuis deux ou<br />

trois ans, je suis plus ambitieux que je<br />

n’ai pu l’être dans le passé. J’ai eu de la<br />

chance, il est vrai, en ne perdant pas de<br />

temps entre l’Alps Tour, le Challenge<br />

Tour et le circuit européen. J’ai <strong>fr</strong>anchi<br />

les deux premières étapes sans trop<br />

piétiner. Le déclic est venu en gagnant<br />

très vite un tournoi dès ma première<br />

année sur l’Alps Tour [NDLR : Open<br />

de Rebetz en 2014]. Dans le même<br />

temps, Benoît Ducoulombier est arrivé<br />

dans ma vie et, d’emblée, il m’a accordé<br />

toute sa confiance. Pour lui, je valais<br />

mieux que l’Alps Tour, et ce message<br />

a été déterminant pour moi.<br />

L’Alps Tour est un passage obligé.<br />

Le plus dur ?<br />

Oui, parce qu’il faut se battre en permanence<br />

face à une concurrence de très bon<br />

niveau, alors que cinq joueurs seulement<br />

sont admis au sein du Challenge Tour<br />

l’année suivante. C’est la guerre. (Sourire)<br />

J’ai des copains qui y sont toujours et je<br />

sais très bien qu’ils auraient tout à fait<br />

leur place sur le Challenge Tour sans<br />

vrai risque de redescendre.<br />

En 2015, pour 4,30 € seulement,<br />

vous avez manqué l’accession<br />

directe pour le Challenge Tour<br />

en finissant 6 e de la « money list ».<br />

Qu’avez-vous appris<br />

de cette mésaventure ?<br />

Je pourrais sortir une expression un peu<br />

vulgaire, mais résumons par une formule<br />

plus diplomatique : « Il faut tout<br />

donner pour aller jusqu’au bout ». (Sourire)<br />

J’étais bien placé et je me suis montré<br />

trop timide au moment décisif. J’ai été<br />

trop « conservateur ». Mais au lieu de me<br />

laisser abattre par ce coup du sort, j’y ai<br />

puisé matière à m’endurcir. Mélissa, ma<br />

<strong>com</strong>pagne, a eu des mots très forts à ce<br />

moment-là. Elle m’est un peu rentrée<br />

dedans. Sans elle, je ne serais pas là où<br />

je suis aujourd’hui. Elle ne connaît pas<br />

grand-chose au golf – elle est responsable<br />

d’un restaurant –, mais elle m’a<br />

fait grandir et avancer. Elle a toujours les<br />

paroles justes, y <strong>com</strong>pris lorsqu’il s’agit de<br />

me remettre en cause, même durement.<br />

Elle voyage avec vous ?<br />

Non, très peu. Mais j’espère gagner assez<br />

vite suffisament d’argent pour réussir<br />

à nous of<strong>fr</strong>ir ce luxe à tous les deux.<br />

Le chèque que j’ai empoché en Écosse<br />

[NDLR : 390 000 €] va nous aider à acheter<br />

notre maison, même si la moitié part<br />

aux impôts.<br />

Comment vous définissez-vous<br />

en tant que golfeur auprès de gens<br />

qui ne vous connaissent pas ?<br />

Je suis bagarreur. J’aime prendre des<br />

risques. La sécurité, ce n’est pas toujours<br />

mon truc, parce que j’aime faire des<br />

birdies. (Sourire) Mes cartes reflètent<br />

généralement ce tempérament. Je suis<br />

du genre à faire sept ou huit birdies et,<br />

en même temps, quatre ou cinq bogeys.<br />

J’aime le golf « champagne ». J’adore tenter<br />

des coups impossibles qui peuvent<br />

surprendre des spectateurs qui vont<br />

penser : « Il est fou, il n’y arrivera pas ! ».<br />

INTERVIEW<br />

« Au milieu ou à la fin<br />

du printemps, je suis<br />

toujours performant.<br />

J’ai obtenu mes<br />

meilleurs résultats<br />

à cette période »

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