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L’Américain Jose Galindo<br />
se fait sortir en finale de<br />
la catégorie poids lourds.<br />
sionnel, vous connaissez tous les mouvements. Eux viennent de<br />
sports différents, comme le judo, et vous ne savez pas comment<br />
ils vont bouger. » Il hausse les épaules. « Mais je m’y ferai. »<br />
Reborn in the USA<br />
Si les anciens pros se sentent au top, il y a toute une flopée de<br />
lutteurs américains désireux de se faire un nom. Originaire de<br />
Californie, le poids léger Andrew McKnight est un gars nerveux<br />
qui ne tient pas en place. « J’ai toujours fait de la lutte, et le sumo<br />
est venu naturellement, raconte-t-il. Je pense que beaucoup de<br />
gars espèrent devenir boxeurs professionnel ou combattants de<br />
MMA, mais une fois que vous avez accepté le fait que cela n’arrivera<br />
jamais, c’est un bon compromis. »<br />
Ayant trouvé l’inspiration il y a environ un an, McKnight a<br />
construit son propre ring dans son jardin et pratique le sumo<br />
avec ses colocataires. Ce sera sa première compétition. « J’adore<br />
le côté traditionnel de ce sport, ajoute-t-il. Le sumo, c’est un peu<br />
comme la lutte professionnelle américaine : un vrai spectacle.<br />
C’est bon de voir un endroit où les traditions sont respectées,<br />
même si elles n’ont plus tellement de sens aujourd’hui. »<br />
Luttant dans la catégorie poids lourds, Jose Galindo a découvert<br />
le sumo en regardant une vidéo YouTube de Byambajav<br />
Ulambayar qui balayait son adversaire.<br />
Né et ayant grandi dans l’Utah et à Los Angeles, Jose Galindo<br />
était joueur de football semi-pro. Il exerce à présent le métier de<br />
chiropracteur et fait son apparition pour la pesée avec des traces<br />
rouges de ventouses sur tout le corps.<br />
Comme Andrew McKnight, ce sera sa première compétition.<br />
« J’ai commencé il y a un mois et demi », explique-t-il. Il a rempli<br />
le formulaire d’inscription et payé les 30 dollars de frais. Et<br />
voilà ! « C’est un baptême du feu », reconnaît Jose Galindo.<br />
Cependant, les concurrents américains ne sont pas tous des<br />
débutants. Le poids lourd Kelly Gneiting est une légende dans ce<br />
sport : il a remporté cinq fois le championnat des États-Unis.<br />
Avec ses 197 kg, il est arrivé dans cette discipline après avoir<br />
dépassé le poids de compétition maximal autorisé pour la lutte<br />
gréco-romaine. Âgé de 48 ans, il est le seul concurrent à avoir<br />
participé au tout premier US Sumo Open en 2001.<br />
« Les plus grandes vérités sont cachées, philosophe-t-il. Le<br />
sumo est le sport le plus dur au monde. C’est de la brutalité à<br />
l’état pur. » Pendant l’un de ses combats à Tokyo en 2004, il a pris<br />
une main dans l’œil. « Vous ne faites pas ça au sumo, dit-il.<br />
C’était comme si l’évier de la cuisine m’était tombé sur la tête.<br />
Des choses qu’on ne tolérerait pas aux États-Unis ou au<br />
Royaume-Uni sont parfaitement normales au Japon. » Selon lui,<br />
l’équipe japonaise adverse ne voulait pas d’un étranger dans son<br />
sport. Une attitude courante dans l’univers du sumo professionnel<br />
à cette époque, d’après lui. Il pense cependant que les Japonais<br />
ont appris à lâcher du lest au fil des ans.<br />
Andrew Freund est le fondateur et l’organisateur de l’US<br />
Sumo Open, et on voit en lui l’énergie frénétique des personnes<br />
privées de sommeil. Après avoir vécu au Japon au début des<br />
années 1990, Andrew Freund a commencé à organiser des tournois<br />
de sumo en Californie pour le fun, puis il a créé le premier<br />
THE RED BULLETIN 77