3TROISIÈME PARTIE
TROISIÈME PARTIE : Quelle égalité hommes/femmes dans l’enseignement ?« Tout le travail féministe consiste alors dans un premier temps à faire apparaître comme inacceptablece qui semble aller de soi et donc à déconstruire les évidences pour rendre visibles les discriminationsqui frappent les filles et les femmes. » 174On se souvient, il y a peu, en France, de la forte mobilisation des féministes via les réseauxsociaux, suite à la parution du « Dictionnaire numérique des écoliers », élaboré sous l’impulsionde la Direction générale de l’enseignement scolaire 175 . Retiré quelques heures seulement aprèssa mise en ligne, cet outil, conçu par des écoliers sous l’égide de leurs professeurs, regorgeaitde définitions sexistes,dont voici quelques exemples :- « Père : C’est le mari de la maman, sans lui la maman ne pourrait pas avoir d’enfants. C’estle chef de famille parce qu’il protège ses enfants et sa femme.- Femme : Elle peut porter des bijoux, des jupes et des robes. Elle a de la poitrine. Miss Franceest la plus belle femme de France.- Mère : Ma mère repasse les affaires de toute la famille. »Qu’un tel outil ait pu être agréé illustre parfaitement, d’une part, le fait que les enfants ont déjàintégré les stéréotypes sexistes omniprésents dans nos sociétés, et, d’autre part, le fait que lesenseignants, ayant validé ce type de définitions, sont, eux-mêmes,empreints de préjugés, aumême titre que les instances décisionnaires qui ont initié le projet.La question des stéréotypes sexistes au sein de l’enseignement se pose aussi en Belgique etc’est dans cette perspective que la Direction de l’Égalité des Chances de la Fédération WallonieBruxelles a édité, en octobre 2012, une brochure intitulée « Sexes et manuels 176 », dont l’objectifest d’aider les acteurs de l’éducation à détecter les stéréotypes sexistes dans les supportspédagogiques.Les stéréotypes sexistesDans la brochure précitée, la Direction de l’Égalité des Chances propose une définition desstéréotypes sexistes, les qualifiant comme étant « toute représentation (langage, attitude oureprésentation) péjorative ou partiale (explicite ou implicite) de l’un ou l’autre sexe, tendant àassocier des rôles, comportements, caractéristiques, attributs ou produits réducteurs et particuliersà des personnes en fonction de leur sexe, sans égard à leur individualité ». La revuetrimestrielle Faits & Gestes, intitulée « Filles-garçons, égaux dans l’enseignement ? 177 , établit,de son coté, un tableau qui regroupe les différents stéréotypes associés à l’un et l’autre sexe,résultat de diverses recherches effectuées sur le thème.On perçoit nettement, à la fois une bipolarité des comportements, mais aussi une forte hiérarchisation,au détriment du sexe féminin. En effet, les qualités associées aux hommes/garçons,telles que « créativité, prise de pouvoir, rationalité etc. », appartiennent aux attitudes globalementvalorisées dans nos sociétés quand les qualités dites « féminines », telles que « passivité,intuitivité, conditionnement », le sont beaucoup moins. Des expressions comme « Ne fais pasta fillette !» ou « garçon manqué » marquent bien cette dévalorisation générale de ce qui a traitau « féminin ».174 Nadine PLATEAU, Filles-garçons, une même école, communication au Colloque co-organisé les 12 et 13 novembre 2009par Espace MARX, Transform ! et L’IUFM d’Aquitaine/Université Montesquieu-Bordeaux4.175 La Direction générale de l’enseignement scolaire élabore la politique éducative et pédagogique ainsi que les programmesd’enseignement des écoles, des collèges, des lycées et des lycées professionnels. www.education.gouv.fr/cid978/la-direction-generalede-l-enseignement-scolaire.html176 Sexes et Manuels, Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Direction de l’Égalité des Chance, p.11.177 La revue résume les résultats issus de sept études sur le genre portant sur les inégalités entre filles et garçons dansl’enseignement de la Communauté française de Belgique.49
- Page 1: de l’Enseignementet de l’Éduca
- Page 5 and 6: TABLE DES MATIÈRESINTRODUCTION GÉ
- Page 7 and 8: • Le biologique comme croyance p.
- Page 9 and 10: INTRODUCTION GÉNÉRALE« Le machis
- Page 11 and 12: Dans la dernière partie, nous nous
- Page 13 and 14: PREMIÈRE PARTIE : quelques défini
- Page 15 and 16: - une dimension constructiviste par
- Page 17 and 18: Repérer le backlash (ou retour de
- Page 19 and 20: DEUXIÈME PARTIE : historique des m
- Page 21 and 22: d’enfant d’un certain âge 35 ,
- Page 23 and 24: demandes sont en adéquation avec l
- Page 25 and 26: l’indépendance économique des f
- Page 27 and 28: Mais la question du travail des fem
- Page 29 and 30: Pourtant, toutes les féministes se
- Page 31 and 32: Après la Deuxième Guerre mondiale
- Page 33 and 34: 2. La deuxième vague ou néo fémi
- Page 35 and 36: Autonomie et pouvoir de chacune« L
- Page 37 and 38: de la sécurité sociale, à l’ap
- Page 39 and 40: milieux sociaux, jouant ainsi un r
- Page 41 and 42: mesures sociales. Le groupe continu
- Page 43 and 44: L’individualité de chaque femme
- Page 45 and 46: publique, de la Commission du trava
- Page 47: une difficulté d’accès aux post
- Page 51 and 52: représentait, tout d’abord, l’
- Page 53 and 54: Graph. 2 : Répartitions F/G selon
- Page 55 and 56: teractions en classe. Le rappel de
- Page 57 and 58: - « les pratiques éducatives des
- Page 59 and 60: femmes 225 , Anne Morelli, historie
- Page 61 and 62: Enfin, elles seront plus souvent mi
- Page 63 and 64: ne s’autorisent pas l’intégrat
- Page 65 and 66: dans son fonctionnement, empêche d
- Page 67 and 68: a pour objectif spécifique la pris
- Page 69 and 70: - au niveau des comportements : les
- Page 71 and 72: formation sociologique et psychosoc
- Page 73 and 74: projet égalitaire pour l’école
- Page 75 and 76: Pour commander (gratuitement) : sec
- Page 77 and 78: 1986, s’est réduit à 14% en 200
- Page 79 and 80: Formateur-rice-s : une équipe mixt
- Page 81 and 82: Le Photo-langageLe photo-langage se
- Page 83 and 84: CONCLUSION GÉNÉRALE« Quand une f
- Page 85 and 86: Ouvrages- ADRIAENSSENS Alexandra, G
- Page 87 and 88: 8705/11/2012, www.lesnouvellesnews.
- Page 89 and 90: Femme Enseignement Recherche Univer