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Féminisme et enseignement

pour une égalité filles garçons

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tations du monde, à son identité de femme ou d’homme.

En outre, il n’est pas valorisé, socialement, de traiter ces questions qui sont, pour beaucoup,

des « histoires de bonnes femmes » 273 . En effet, traiter des inégalités auxquelles sont confrontées

les filles, reste associé à l’univers « féminin », souvent stigmatisé face au « masculin » 274 .

3. Quelques pistes d’action

Nous avons vu que les principales résistances face aux inégalités femmes/hommes sont liées

au fait qu’elles sont invisibles et qu’il ne semble pas nécessaire pour les acteur/trice-s de l’éducation

de s’y attarder. Quels dispositifs, alors, mettre en place pour les rendre perceptibles ?

Et comment les résorber ? Voici quelques pistes d’action, qui nous paraissent particulièrement

pertinentes, proposées par différentes actrices de terrain.

3.1. Faire connaitre le concept de « genre »

« Le sexisme exige de l’expertise pour être débusqué et opposé, ce qui suppose l’acquisition de savoirs

et de savoir-faire dans le domaine du genre et suppose une évaluation régulière de la pratique

enseignante. 275 »

Pour la Commission enseignement du Conseil des Femmes Francophones, il est fondamental

de s’appuyer sur l’outil « genre » pour appréhender et lutter contre ces inégalités, et cela, à

deux niveaux :

- dans la réflexion et l’action de la communauté éducative à tous ses niveaux (depuis l’accueil

des bébés jusqu’à la formation continuée des adultes),

- dans la conception, la mise en œuvre et l’évolution des politiques éducatives 276 .

Les féministes disent, communément, qu’il faut chausser les « lunettes de genre »: il faut apprendre

à regarder le monde différemment, en prenant progressivement conscience des inégalités

qui semblent apparemment normales. Il s’agit d’un travail de déconstruction individuel

des normes établies, dans l’objectif de construire d’autres rapports.

Pour le Conseil des Femmes Francophones de Belgique, la prise en compte des rapports

sexués, « est une perspective efficiente et pertinente qui doit s’articuler à la prise en compte

des inégalités, données sur l’origine ethnique et culturelle et sur le milieu social : cela signifie la

prise en compte de l’existence de ces rapports inégaux dans l’élaboration et la transmission des

savoirs, dans l’apprentissage et la gestion du vivre ensemble aussi bien que dans la conception,

la mise en œuvre et l’évaluation des politiques menées en matière d’éducation. »

3.2. Apprendre à critiquer les stéréotypes sexistes

Selon Nicole Mosconi, « les enseignant-e-s peuvent apprendre aux élèves ce que sont les stéréotypes

de sexes. » En effet, il paraît intéressant d’interroger, avec les élèves, ces stéréotypes,

et de démontrer que les rôles peuvent être inversés :

- au niveau des professions : prendre l’exemple de navigatrices, de pères au foyer, de

femmes conductrices de poids lourds, d’hommes sages-femmes etc. Ceci afin de montrer

aux élèves que « les rôles ne sont pas figés » 277 ,

- au niveau des activités : les filles peuvent jouer au foot, les garçons faire de la danse classique

etc. ;

273 Nadine PLATEAU, entretien

274 Voir partie sur les stéréotypes sexistes dans les contenus et les interactions élève/enseignant-e.

275 Égalité filles/garçons, femmes/hommes dans le système éducatif, op.cit.

276 Ibidem

277 Nicole MOSCONI, op.cit.

étude

Le féminisme et l’enseignement, pour une égalité é filles/garçons

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