You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
représentait, tout d’abord, l’accès pour tous à l’école, défendu par les progressistes aux 18 e
et 19 e siècles ; puis, la volonté d’instaurer un même traitement pour tous les élèves, traduite
par la mise en place de l’enseignement rénové ; on parle aujourd’hui « d’égalité des chances »,
notion qui « vise une probabilité égale, pour les membres de groupes différents, d’accéder aux
diplômes scolaires ». La notion d’égalité des chances reconnaît alors l’importance de mesures
d’équité dont l’objectif est la « distribution des ressources de manière inégale pour pallier des
situations inégales ». Ainsi, l’égalité des chances « renvoie, non pas à l’organisation du système
scolaire, mais aux résultats des élèves à la sortie de l’école (résultats égaux) ». Il s’agit alors à
partir des résultats, de comprendre les facteurs qui engendrent les inégalités.
Si on évoque régulièrement les inégalités liées au contexte socio-économique 181 , les inégalités
liées au sexe sont rarement évoquées, alors que, d’après Christian Baudelot et Roger Establet,
auteurs de l’ouvrage Allez les filles 182 , « le sexe est, après l’origine de classe, la seconde dimension
de l’architecture scolaire. »
L’égalité filles/garçons dans les textes
Nous l’avons vu dans la première partie de notre étude 183 , l’accès, pour les filles, à l’éducation
était une condition sine qua non à leur émancipation, et la généralisation de la mixité filles/
garçons dans les établissements de la Communauté française, effective dans les années 1970 et
devenue obligatoire en 1997, a constitué un point fort de la lutte pour un égal accès à l’enseignement
pour tout-e-s, dans des conditions similaires. Depuis plus de vingt ans, de nombreux
textes continuent à statuer sur diverses problématiques ayant trait à l’égalité filles/garçons :
mixité du personnel enseignant, éducation affective et sexuelle dans les programmes, diversification
de l’orientation des filles, formation des filles aux nouvelles technologies, formation
initiale et continuée sur le genre pour les enseignants etc. 184 Le document Égalité filles/garçons ;
femmes/hommes dans le système éducatif, rédigé par la Commission enseignement du Conseil
des Femmes Francophones de Belgique 185 , fait état des principaux textes :
- la Résolution européenne du Conseil et des Ministres de l’Éducation de 1985 186 ,
- la Plate-forme de Pékin de 1995 187 ,
- les Avis de la Commission pour l’égalisation des chances des garçons et des filles dans l’enseigne-
181 Selon l’enquête PISA réalisée par l’OCDE en 2009, le système scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles est l’un des systèmes
les plus inégalitaires. En effet, comparé aux autres pays étudiés, l’écart en termes de réussite scolaire est le plus important entre les élèves
les plus favorisés et les moins favorisés.
182 Christian BAUDELOT et Roger ESTABLET, Allez les filles !, Paris, édition du Seuil, 2006, p. 156.
183 Voir première partie de l’étude, Les mouvements féministes : reconnaitre un héritage.
184 Concernant l’aspect légal, nous nous sommes appuyés sur les textes proposés par la Commission enseignement du
Conseil des Femmes Francophones de Belgique dans le dossier Égalité filles/garçons, femmes/hommes dans le système éducatif. 2011.
Téléchargeable : www.cffb.be/images/stories/dossier%20egalite.pdf
185 Cette commission – pluraliste dans sa composition - concerne l’enseignement tout au long de la vie : de l’encadrement de
la petite enfance aux formations continuées. Elle a pour objectif l’intégration structurelle du genre dans l’ensemble du système éducatif.
Elle travaille en collaboration avec des associations d’enseignant-e-s, de parents, des centres PMS, des syndicats, etc. Elle analyse les
décrets, réglementations et lois avec une perspective de genre et soutient les expériences pilotes dans le domaine de la formation des
enseignant-e-s. Elle organise également des rencontres, auxquelles elle invite des partenaires sociaux, comme les syndicats, ou des
représentant-e-s politiques.
186 Résolution du Conseil et des Ministres de l’Éducation, réunis au sein du Conseil du 3 juin 1985, comportant un programme
d’action sur l’égalité des chances des jeunes filles et des garçons en matière d’égalité. JO des Communautés européennes n°C1661 du
05/07/85.
187 Signataire de la Plate-forme, la Belgique est tenue d’établir annuellement un rapport comprenant les données relatives
aux mesures prises pour lutter contre les inégalités identifiées dans les douze points critiques dont celui qui nous intéresse, intitulé
« les inégalités dans les domaines de l’éducation ». Aussi, plus spécifiquement, depuis le décret du 19 décembre 2002 portant suivi
des résolutions de la conférence des Nations-Unies sur les femmes à Pékin, chaque membre du Gouvernement de la Communauté
française est tenu de transmettre, chaque année, au Parlement, les informations relatives aux objectifs stratégiques de son département
en matière d’égalité entre les femmes et les hommes, les moyens financiers y afférants, la réalisation des dits objectifs et leur évaluation,
les obstacles rencontrés et les perspectives en vue de les surmonter.
51