JOURNAL ASMAC No 5 - octobre 2020

Perspectives
Illustration 2: Planification en trois dimensions
d’un corset de Cheneau Mesh imprimé en
trois dimensions (avec l’aimable autorisation
de l’entreprise Ortho-Team Berne).
sale avec utilisation de vis pédiculaires
sous monitorage neurologique continuel
(illustration 4). Il s’agit de la méthode actuelle
la plus efficace et la mieux établie
pour le traitement chirurgical de la scoliose.
Elle peut, comparativement aux cas
non traités, empêcher une progression
supplémentaire de la déformation. Notamment
en cas de correction chirurgicale opportune,
il est possible d’éviter une fusion
vertébrale plus étendue dans le contexte
d’une correction secondaire et stabilisation
des segments vertébraux adjacents situés
en dessus et en dessous de la courbe
principale. Dans les résultats à long terme
sur 20 ans après l’opération, les patients
rapportent une bonne qualité de vie avec
un niveau d’activité élevé et un niveau de
douleurs faible [17].
Outre l’opération de fusion conventionnelle,
on a assisté ces dernières années
au développement de procédés permettant
une correction dynamique de la courbure.
La correction dynamique de la scoliose
par voie antérieure consiste à implanter
sur le côté convexe des corps vertébraux
des vis qui sont comprimées avec une
bande flexible en polyéthylène téréphtalate
(PET) (illustration 5). La scoliose peut être
corrigée en tendant la bande. L’étendue de
la correction dépend de la flexibilité actuelle,
de l’ampleur de la courbe de la scoders
s’est établie pour évaluer le potentiel
de croissance sur la base d’une radiographie
de la main gauche. Elle comprend
huit stades, le stade étant alors combiné
avec l’angle de Cobb, ce qui montre, indépendamment
du traitement, le risque de
progression au-delà d’un angle de Cobb de
50 ° et, avec une grande probabilité, la nécessité
de procéder à un traitement chirurgical.
Les stades 1 à 5 décrivent la phase de
croissance déjà avant l’ossification de
l’apophyse de la crête iliaque (Risser 0).
Premier exemple: un patient adolescent
avec un angle de Cobb de 25 °, un stade de
Risser 0 et un stade de Sanders 2 a un
risque de 100 % (IC 92–100 %) d’atteindre
une progression de la scoliose avec un
angle de Cobb dépassant 50 °, malgré le
traitement par corset. Deuxième exemple:
un patient adolescent avec la même
courbe de 25 ° dans le stade de Risser 0,
mais avec un stade de Sanders 4 a un
risque de quasiment 0 % (IC 0–5 %) d’atteindre
une progression de la scoliose avec
un angle de Cobb dépassant 50 ° [16].
Une correction chirurgicale est recommandée
à partir d’un angle de Cobb
thoracique de 45 ° ou d’une progression
rapide dans le contexte d’un potentiel de
croissance encore important. Dans de tels
cas, on procède généralement au-delà de
l’âge de 10 à 11 ans à une spondylodèse dor-
Illustration 3a: Radiographie du rachis debout antéro-postérieure/de profil
d’une fille de 12,5 ans atteinte d’une scoliose idiopathique gauche
lombaire avec un angle de Cobb de 25 °, stade de Risser 0 et acetabulum
avec cartilage de croissance en Y pas entièrement fermé. Les cartilages de
croissance en Y se ferment généralement avant le stade de Risser 1 [14].
Illustration 3b: Radiographie du rachis debout antéro-postérieure/
de profil de la même fille que dans l’illustration 3a avec correction
suffisante de la scoliose à 8 ° d’angle de Cobb dans un corset de Cheneau
imprimé en trois dimensions, une année après le premier traitement. Stade
Risser 0, mais cartilages de croissance en Y presque entièrement fermés.
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