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AUTO TRENDS 299 FR_BR

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centaine de plus. Mais bon, à un tel niveau, on n’est<br />

plus vraiment à ça près. 630 chevaux dans une<br />

voiture de moins d’une tonne et demie, cela permet<br />

quand même d’accélérer de 0 à 100 en moins de 3<br />

secondes, et de pointer à 326 km/h. OK, on y va !<br />

LA BONNE APPROCHE<br />

Un autre pilote d’essai m’accompagne pour ma<br />

découverte de la MC20 sur circuit. Heureusement,<br />

ndrea l’a briefé : j’ai l’autorisation d’attaquer.<br />

Mais faisons d’abord connaissance avec la bête.<br />

Tout d’abord, elle est splendide. Spectaculaire<br />

mais élégante. Une ligne unique, qui correspond<br />

parfaitement à l’idée que je me fais d’une Maserati,<br />

sans ostentation mais avec une force de caractère<br />

évidente. L’ouverture des portes vers le haut<br />

contribue à faire comprendre que l’on a affaire à<br />

un véhicule d’exception. Pénétrer dans la coque en<br />

carbone développée en collaboration avec Dallara<br />

n’est toutefois pas trop compliqué. Et on trouve<br />

tout de suite une position de conduite idéale. Tout<br />

tombe sous la main et l’élégance est également au<br />

rendez-vous, même du côté du grand écran central.<br />

L’ergonomie est « normale » : pas de commandes de<br />

clignotants sur le volant comme chez Ferrari ou de<br />

bizarreries compliquées à appréhender comme chez<br />

McLaren. Un très bon point car pourquoi vouloir réinventer<br />

la roue alors que nous sommes désormais<br />

tous habitués à une certaine standardisation ergonomique,<br />

et qu’aller à l’encontre de ces habitudes se<br />

révèle contre-productif, voire dangereux ?<br />

Seul point qui me chagrine un peu : je reconnais le<br />

volant de l’Alfa Giulia, certes revisité par Maserati<br />

mais quand même… Il y a toutefois fort à parier que<br />

peu d’acheteurs de cette auto s’en rendront compte,<br />

sauf s’ils conduisent un jour une Alfa.<br />

CARACTÈRES DIFFÉRENTS<br />

Par rapport à une Lamborghini par exemple, la mise<br />

à feu de la MC20 est très discrète. L’esbrouffe, ce<br />

n’est pas son truc. On se rend évidemment compte<br />

qu’on se trouve au volant d’une vraie sportive, mais<br />

elle ne réveillera pas vos voisins lorsque vous irez<br />

chercher les croissants le dimanche matin ! Plutôt<br />

une qualité car de nos jours, mieux vaut ne pas trop<br />

énerver les anti-bagnoles.<br />

En action, on ne retrouve pas non plus les envolées<br />

lyriques d’un bon vieux moteur atmo. Qui ne se<br />

trouve d’ailleurs quasiment plus que chez Lambo.<br />

Disons donc que pour un turbo, ce V6 à 90° s’en sort<br />

plutôt bien, avec cette petite musique italienne qui le<br />

rend un peu plus « vivant » qu’un V8 McLaren. Mais<br />

bon, avec la généralisation des turbos, ce n’est plus<br />

vraiment la musique d’un moteur qui vous fera choisir<br />

l’une ou l’autre supercar. Ou alors, achetez vite<br />

une Huracan tant qu’il est encore temps !<br />

Côté performances, je ne vais pas vous dire que<br />

ça pousse car vous vous en doutez un peu ! Ce qui<br />

est plus frappant, c’est la facilité de prise en main<br />

de cette machine. Pour découvrir le circuit assez<br />

sinueux de Modène, j’effectue un premier tour en<br />

mode Sport, que l’on sélectionne via la grosse<br />

molette située entre les sièges. C’est la position<br />

intermédiaire, entre GT (confort) et Corsa (circuit).<br />

La direction est tellement précise et le châssis<br />

donne une telle confiance que dès le 2e virage,<br />

vous comprenez que la MC20 ne vous trahira pas.<br />

Dans ce mode, l’ESP intervient d’ailleurs assez vite,<br />

créant un sous-virage rassurant pour ceux qui n’ont<br />

pas l’habitude de pousser une voiture dans ses<br />

retranchements.<br />

Lorsque vous avez plus d’expérience, cela devient<br />

toutefois assez vite frustrant et il est grand temps<br />

de passer en mode Corsa. La belle Maserati change<br />

alors de caractère et vous laisse vous amuser sans<br />

retenue : petites dérives du train arrière très faciles<br />

à maîtriser, et intervention tardive de l’ESP lorsque<br />

vous dépassez vraiment les limites. C’est juste<br />

parfait car cela permet de « se prendre pour un<br />

pilote » et de sentir l’ensemble de l’auto travailler,<br />

sans se faire peur. ndrea ertolini m’avait prévenu :<br />

il n’a pas voulu développer une voiture « extrême »,<br />

poussant l’efficacité à son maximum en se fichant<br />

pas mal de savoir si son propriétaire sera capable<br />

de sentir sa limite. Le but de Maserati était de faire<br />

une voiture certes efficace, mais surtout prévenant<br />

le conducteur lorsqu’elle atteint ses limites. « J’ai<br />

énormément poussé Bridgestone à développer un<br />

pneu spécifique permettant d’atteindre ces objectifs<br />

», m’a avoué Andrea. Mission accomplie, de très<br />

très belle manière. Les acheteurs de cette auto<br />

prendront certainement énormément de plaisir à<br />

son volant car elle communique parfaitement : vous<br />

sentez exactement à quel moment le train avant va<br />

perdre de l’adhérence, et à quel moment c’est le train<br />

arrière qui va rendre les armes. Et dans ce mode<br />

Corsa, l’équilibre est parfait : en fonction de votre<br />

pilotage et de la manière dont vous entrez dans le<br />

virage ou vous remettez les gaz, vous pouvez jouer<br />

entre sous-virage et survirage comme vous l’entendez.<br />

Je pense que même les conducteurs qui n’ont<br />

jamais eu de licence de pilote y prendront beaucoup<br />

de plaisir !<br />

C’est le but, non ?<br />

www.autotrends.be / 11

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