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L'Essentiel Prépas n°68 - Février 2023

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

FÉVRIER <strong>2023</strong> N° 68<br />

O. R : La qualité des EESPIG on ne la retrouve<br />

pas dans les établissements lucratifs ?<br />

P. C : Nous sommes les premiers à mettre en garde<br />

contre des établissements d’enseignement supérieur<br />

dont la qualité de formation ne répond pas aux standards<br />

qu’on peut exiger d’eux. Si on s’abstenait de les<br />

financer, cela résoudrait largement le problème du<br />

financement de l’apprentissage dans l’enseignement<br />

supérieur. Il faut vraiment différencier les diplômes dont<br />

la qualité est reconnue académiquement de ceux qui<br />

sont seulement des titres du RNCP (Répertoire national<br />

des certifications professionnelles).<br />

Le système d’évaluation est à revoir. Aujourd’hui ce sont<br />

les familles les plus fragiles qui se font berner faute de<br />

bien maîtriser tous les codes. C’est aussi pour cela que<br />

nous voulons montrer la force du contrat EESPIG dont<br />

le rôle est reconnu par la Loi de programmation de la<br />

recherche (opérateur de la recherche publique – art.<br />

L 112-2 du code de la recherche Ndlr).<br />

O. R : Au sein de la branche de<br />

l’enseignement privé indépendant (EPI), dont<br />

les écoles de la Fesic font partie, a été créé<br />

fin 2022 une organisation professionnelle<br />

d’employeurs par la FESIC, l’UGEI, l’UDESCA<br />

et l’UNFL : l’Union professionnelle de<br />

l’enseignement supérieur privé (UPES),<br />

qui réunit déjà près de 70 établissements<br />

et 30 000 salariés. Quelles vont être ses<br />

missions ?<br />

P. C : La baisse du nombre des conventions collectives<br />

a conduit à un regroupement de la quasi-totalité<br />

des établissements du supérieur au sein d’une même<br />

convention collective (l’enseignement privé indépendant).<br />

L’enseignement supérieur est actuellement mal<br />

représenté au sein de la fédération patronale existante<br />

(FNEP), notamment dans ses spécificités que sont la<br />

recherche, l’évolution des métiers ou le droit de propriété<br />

intellectuelle. 80% des membres de la FNEP sont des<br />

collèges ou des lycées : ce sont souvent de très petits<br />

acteurs quand ceux de l’enseignement supérieur ont<br />

des périmètres beaucoup plus importants.<br />

Aujourd’hui il ne s’agit pas pour nous de nous opposer<br />

à la FNEP mais de créer un espace de dialogue avec les<br />

parties prenantes de la branche, FNEP comme syndicats,<br />

afin de porter les spécificités du supérieur, notamment<br />

la gestion sociale de nos enseignants-chercheurs. Un<br />

certain nombre d’établissements consulaires sous<br />

statut EESC (établissement d’enseignement supérieur<br />

consulaire), sous tutelle des chambres de commerce<br />

et d’industrie, nous rejoignent d’ailleurs. EESPIG, EESC<br />

mais aussi établissements privés à but lucratifs vont<br />

ainsi se retrouver dans un lieu d’échange commun pour<br />

la défense des intérêts sociaux des établissements<br />

du supérieur.<br />

O. R : Une question d’orientation. Comment la<br />

réforme du bac vous a-t-elle impacté ?<br />

P. C : Les écoles d’ingénieur industrielles recrutent<br />

essentiellement des élèves qui ont choisi les spécialités<br />

mathématiques et physique-chimie en terminale. Parmi<br />

nos étudiants, beaucoup ont abandonné la spécialité<br />

physique-chimie et nous devons les remettre à niveau.<br />

Une réforme de notre pédagogie nous a justement<br />

permis de constituer des sous-groupes en première<br />

année. Pour les constituer nous faisons passer des<br />

entretiens à tous nos futurs étudiants. Parce que nous<br />

voulons les garder cinq ans !<br />

O. R : La qualité de l’expérience étudiante est<br />

très importante pour vous ?<br />

P. C : Être une école EESPIG c’est être attaché à<br />

la dimension éducative par vocation. Les familles,<br />

les collectivités comme les entreprises sont parties<br />

prenantes et nous sommes à leur écoute.<br />

O. R : Quel regard jetez-vous sur les<br />

classements des écoles d’ingénieurs ?<br />

P. C : Quand on compare les écoles de commerce ce<br />

sont des écoles très comparables. En revanche, les<br />

écoles d’ingénieurs sont toutes très différentes. Prenons<br />

une école d’agronomie comme UniLaSalle. Forcément<br />

les salaires de sortie de nos diplômés sont moins élevés<br />

pour des étudiants qui travaillent en province. Nous<br />

avons aussi peu de diplômés à l’étranger. Et comment<br />

garantit-on les chiffres que publient les classeurs ?<br />

Alors que tout est basé sur la différenciation dans les<br />

écoles d’ingénieurs, les classements contribuent à une<br />

disparition de cette différenciation.<br />

O. R : C’est un des grands enjeux actuels :<br />

comment introduire la transition écologique<br />

dans les enseignements ?<br />

P. C : La recherche de sens de nos étudiants est de<br />

plus en plus présente. Ils sont très sensibilisés aux<br />

enjeux de la transition écologique. Nous effectuons un<br />

travail important avec nos professeurs pour que les<br />

indicateurs de transition soient présents dans toutes<br />

les activités.<br />

La première école vétérinaire privée<br />

En 2022 UniLasalle a créé la première école<br />

vétérinaire privée. Aujourd’hui 55% des<br />

vétérinaires inscrits à l’ordre ont obtenu<br />

leur diplôme à l’étranger. Il y a par exemple<br />

18 écoles vétérinaires en Espagne pour<br />

seulement quatre en France. UniLasalle<br />

militait donc depuis longtemps pour en<br />

créer une cinquième. « En tant qu’EESPIG<br />

nous sommes capables de former à coûts<br />

complets des élèves vétérinaires pour 25K€<br />

par an quand c’est le double dans une école<br />

publique. Nous avons ainsi pu contractualiser<br />

cette formation avec le ministère de<br />

l’Agriculture pour flécher une part des<br />

subventions tout en étant aidé par les<br />

collectivités et par la taxe d’apprentissage »,<br />

commente Philippe Choquet, qui espère<br />

que « beaucoup des jeunes que nous allons<br />

former travaillerons plus tard dans des<br />

zones agricoles. Être un établissement<br />

postbac nous permet justement de recruter<br />

des jeunes dans des lycées ruraux, ce qui<br />

est difficile pour les classes préparatoires ».<br />

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