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L'Essentiel Prépas - n°72 - Juin 2023

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS REPORTAGE<br />

JUIN <strong>2023</strong> N° 72<br />

Pour autant Alain Joyeux n’est pas partisan du statu<br />

quo : « Nous sommes convaincus que des évolutions<br />

sont nécessaires mais sans casses ce qui fonctionne<br />

bien. Nous sommes dans la réalité, pas dans notre<br />

bulle ! ». « Nous ne sommes pas dans l’obstruction.<br />

Nous sommes conscients des ajustements nécessaires.<br />

Depuis 30 ans nous avons beaucoup évolué. Oui à<br />

l’évolution, non à la révolution ! », conclut Christine<br />

Pires, vice-présidente de l’Aphec.<br />

Une étude pour mesurer une perte<br />

d’attractivité<br />

Tout un travail qui se fait en adéquation avec les Grandes<br />

écoles. « Le ministère est plutôt d’accord pour écouter<br />

des propositions communes des écoles et des professeurs<br />

», se projette Alain Joyeux qui constate que « le<br />

dialogue a repris de façon très constructive avec la<br />

Conférence des directeurs des écoles françaises de<br />

management (Cdefm) avec une vraie volonté d’avancer ».<br />

La Cdefm vient justement de faire réaliser une étude<br />

expliquant les raisons de la perte d’attractivité des<br />

classes préparatoires. « Celle-ci met particulièrement<br />

en exergue la différence que soulignent les jeunes entre<br />

«effort» et «sacrifice» », souligne Christine Pires. « Les<br />

jeunes ne veulent plus arrêter la danse classique ou<br />

le sport pour réussir leur prépa. Le problème est de<br />

trouver un équilibre pour conserver notre excellence »,<br />

réagit Alain Joyeux.<br />

Dans cet esprit la question du niveau en mathématiques<br />

reste centrale alors qu’aujourd’hui il est difficile pour<br />

des élèves n’ayant suivi que l’option « mathématiques<br />

complémentaires » de suivre l’enseignement de mathématiques<br />

actuel des classes préparatoires ECG.<br />

« De plus nous ignorons les évolutions que va amener<br />

l’entrée des mathématiques dans le tronc commun »,<br />

signifie Christine Pires.<br />

Les atouts des classes préparatoires<br />

Du côté des atouts, l’étude menée pour la Cdefm met<br />

particulièrement en avant la présence dans les classes<br />

préparatoires d’un « groupe classe rassurant qui permet<br />

de se surpasser ». Véronique Bonnet, vice-présidente de<br />

l’Aphec et professeure de philosophie au lycée Jeanson<br />

de Sailly à Paris, dénonce justement les évolutions d’un<br />

enseignement supérieur qui va contre les enseignements<br />

des neurosciences avec, par exemple, l’abandon du<br />

« format classe » qui existe de moins en moins au lycée<br />

avec la réforme Blanquer et n’existe pas à l’université :<br />

« Le format classe optimise les relations entre les pairs,<br />

élèves comme professeurs, et la formation que nous<br />

offrons devient ainsi de plus en plus rare et désirable.<br />

Nous sommes en quelque sorte des pionniers même<br />

si nous racines sont profondes ». Et d’insister : « En<br />

classes préparatoires nous échappons aux silos ».<br />

L’Aphec reprend aujourd’hui quelques points saillants<br />

de cette étude que sont des relations accrues avec les<br />

entreprises dès les années prépa mais aussi un meilleur<br />

continuum CPGE/ Grandes écoles. « Les élèves veulent<br />

une formation en 3+2 avec une rupture moins nette<br />

entre le classe préparatoire et l’école et une meilleure<br />

signification de la fin du cycle de trois ans », insiste<br />

Christine Pires, qui évoque également une « formation<br />

«premium» de l’enseignement à mettre en avant ». En<br />

revanche l’hypothèse d’obtenir le grade de licence en<br />

L3 semble abandonnée. « Sur ce sujet le mot qui me<br />

vient à l’esprit est résignation », regrette Alain Joyeux.<br />

Le bilan 2022-<strong>2023</strong><br />

« Les effectifs en classes préparatoires<br />

aux grandes écoles de nouveau en baisse<br />

à la rentrée 2022-<strong>2023</strong> », titrait le SIES du<br />

ministère de l’Education nationale et de<br />

la jeunesse (MENJ) dans sa note publiée<br />

en février <strong>2023</strong> qui établit que la baisse<br />

du nombre d’élèves est, pour la deuxième<br />

année consécutive, de 2,6% qui touchait<br />

les deux années de formation : - 3,8%<br />

en 2nde année et -1,5% en 1ère année.<br />

Si la chute avait touché essentiellement les<br />

classe préparatoires EC en 2021, la baisse<br />

continue donc en première année et touchait<br />

aussi bien filières scientifiques (-3,2%)<br />

qu’économiques et commerciales (-2,9%),<br />

les femmes (-3,4%) comme les hommes<br />

(-2,1%). La filière littéraire est la seule qui ne<br />

voit pas son effectif diminuer à la rentrée<br />

2022 puisqu’elle progresse de 0,2%.<br />

Des stages pour<br />

se rapprocher des<br />

entreprises<br />

Un certain nombre de lycées<br />

proposent aujourd’hui un<br />

stage en entreprise en fin de<br />

première année. « Il ne s’agit<br />

en aucune façon de faire<br />

ce que font les écoles après<br />

mais d’ouvrir des fenêtres sur<br />

l’entreprise et nos étudiants<br />

l’apprécient beaucoup »,<br />

commente Alain Joyeux<br />

qui souhaiterait que ces<br />

stages soient « systématisés<br />

à l’échelle nationale ».<br />

Le nombre de nouveaux entrants fléchit<br />

légèrement par rapport à la rentrée<br />

précédente (-1,4% soit une baisse de 600<br />

étudiants), sans pour autant égaler la baisse<br />

du nombre de bacheliers généraux observée<br />

à la session de juin 2022 (-3,4%). Ce taux<br />

de diminution des nouveaux entrants se<br />

retrouve uniquement en filière scientifique<br />

(-3,5% et 900 étudiants de moins) alors que<br />

la filière ECG connait une légère hausse.<br />

C’est une conséquence immédiate de la<br />

réforme du bac et de la baisse du nombre de<br />

filles inscrites en spécialité mathématiques<br />

en terminale. Dans les classes préparatoires<br />

EC la baisse est principalement due à<br />

celle du nombre d’inscrites dans cette<br />

filière (510 étudiantes de moins, soit une<br />

baisse de 5,5%), le nombre d’hommes<br />

inscrits restant stable (-0,2%).<br />

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