L'Essentiel Prépas - n°72 - Juin 2023

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS REPORTAGE
JUIN 2023 N° 72
Quels freins à l’entrée dans les écoles de management ?
Un sondage OpinionWay pour KEDGE sur
« Les jeunes et le déterminisme social dans
l’accès aux études supérieures » montre
que si plus de 4 jeunes sur 10 se déclarent
intéressés par les écoles de commerce,
cette ambition est refoulée pour des
questions de moyen financiers pour près
de 6 jeunes sur 10. Alors que sept jeunes
sur dix considèrent que suivre une école de
commerce est une « manière d’assurer son
avenir professionnel » et six sur dix que c’est
un « signe de réussite scolaire » les écoles
sont considérées comme difficiles d’accès
en raison d’un certain déterminisme social :
• plus de 8 jeunes sur 10 pensent
que c’est plus facile pour les
enfants de parents aisés ;
• 67% d’entre eux estiment que c’est
plus facile pour les jeunes dont les
parents sont nés en France.
Les catégories socioprofessionnelles (PCS)
les moins aisées soulignent davantage les
difficultés d’accès aux écoles de commerce
liés à l’aspect financier (63% vs 57% des
plus aisés), qu’il s’agisse des moyens
nécessaires pour payer les frais de scolarité
(51% contre 42%) ou bien le paiement
d’un logement sur place (37% vs 29%).
82% des jeunes interrogés considèrent
ainsi qu’il est plus facile de faire une école
de commerce pour les jeunes dont les
parents sont aisés, et ils sont même la
moitié à en être intimement convaincus
(45%). Suspectant même des pratiques
illégales, ils ont le sentiment que les écoles
de commerce sont le deuxième type de
grandes écoles où il est le plus difficile
d’entrer en raison des discriminations
pratiquées lors de la sélection des élèves
(42%, juste après les Sciences Po, 58%).
Ainsi ce sont près de six jeunes sur dix
interrogés qui estiment que faire une école
de commerce semble inenvisageable pour
« quelqu’un comme eux » (57%, dont 20% qui
en sont tout à fait persuadés). Un jeune sur
cinq reconnait que le manque de confiance
en lui a pu l’empêcher de tenter sa chance.
Dans le détail, l’idée ne pas avoir les codes,
les manières attendues par les écoles (16%),
ne pas disposer d’un bon niveau d’expression
orale (14%) ou ne pas se sentir légitime
(12%) sont notamment mis en cause.
Au-delà de l’origine familiale, la question
géographique est également très
présente : deux jeunes sur trois partagent
l’idée que les écoles de commerce sont
plus faciles d’accès pour les Parisiens.
Dans le contexte inflationniste que l’on
connait 46% des répondants demandent à
que soit renforcé le système des bourses
et 39% que l’alternance se développe.
La nécessité d’implanter des écoles sur
tout le territoire est quant à elle évoquée
par 34% des sondés. Autant d’éléments
de réflexion pour des écoles, qui ont
considérablement accru leurs effectifs ces
vingt dernières années et commencent à
être confrontées à une baisse tendancielle
du nombre de bacheliers, mais aussi
aux questions de pouvoir d’achat des
familles dans un contexte inflationniste.
Ce qui n’empêche pas les frais de scolarité
de franchir un nouveau cap. Pour la huitième
année consécutive, Major-Prépa établit
son tableau de l’évolution des frais de
scolarité des écoles de management
(qui accueillent au sein de leur Programme
Grande École des étudiants issus des
classes préparatoires). Cette année HEC
et l’Essec dépassent pour la première fois
les 60 000€ sur trois ans (respectivement
61 700 et 61 390€) et la moyenne s’établit
à 48 370€. Jusqu’où ces frais peuvent-ils
grimper sans affecter les recrutements
alors que le nombre d’élèves issus de
classes préparatoires chute cette année ?
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