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L'Essentiel Prépas - n°72 - Juin 2023

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

PORTRAIT JUIN <strong>2023</strong> N° 72<br />

Les années EPFL<br />

Le concours d’entrée à l’EPFL n’étant<br />

finalement pas si difficile avec un<br />

niveau en mathématiques moins élevé<br />

qu’en classe préparatoire, Alain Fuchs<br />

y entre sans problème. Il y retrouve<br />

le professeur de mathématiques<br />

qui l’avait fait tant souffrir mais n’en<br />

est pas moins impressionné par<br />

ses qualités : « Il voulait à tout prix<br />

que je m’inscrive en génie civil, une<br />

matière plébiscitée en Suisse et qui lui<br />

semblait correspondre aux ambitions<br />

que je pouvais avoir. Mais je suis plus<br />

tenté par la chimie dans la mesure où<br />

il n’y avait pas de biologie à l’EPFL à<br />

l’époque ».<br />

Ce sera donc la chimie. Sans passion<br />

excessive au début : « C’était de la<br />

chimie de base, des manipulations,<br />

des expériences et cela ne me plaisait<br />

pas beaucoup. Mais c’était beaucoup<br />

mieux qu’être déménageur ou<br />

boulanger la nuit. Et comme je n’avais<br />

pas encore fait beaucoup d’efforts<br />

intellectuels, j’en avais encore sous la<br />

semelle ! ».<br />

Il va finalement adorer les années<br />

passées à l’EPFL, la vie étudiante et<br />

surtout la possibilité de « construire<br />

quelque chose de stable » après<br />

toutes ces années à « bourlinguer<br />

dans toute l’Afrique sans jamais<br />

pouvoir me faire des amis plus d’un<br />

an ». En Suisse il bénéficie de bourses<br />

très généreuses du Canton de Vaud.<br />

Pour autant la vie finit par l’ennuyer.<br />

Notamment par sa rigidité. « Avec<br />

toute une bande d’amis étudiants nous<br />

avions organisé une manifestation<br />

pour demander la baisse des prix<br />

des billets de cinéma. Nous sommes<br />

dans les années post 68 et nous nous<br />

étions inspirés de «Sous les pavés la<br />

plage» pour demander «Enlever les<br />

montagnes pour qu’on voie la mer».<br />

C’était peut-être la seule manifestation<br />

qui n’ait jamais eu lieu à Lausanne et<br />

tout de suite la police a déployé un<br />

arsenal anti-émeutes hallucinant ».<br />

Les premières années<br />

d’un chercheur<br />

Nous sommes en 1975, Alain Fuchs est<br />

maintenant ingénieur chimiste diplômé<br />

de l’EPFL mais veut absolument venir à<br />

Paris. Il décide donc de poursuivre ses<br />

études par un doctorat à l’université<br />

Paris-Sud à Orsay (aujourd’hui<br />

Paris-Saclay). Il y passera ensuite<br />

six années passionnantes comme<br />

maître assistant. Mais six années<br />

« précaires » : « N’étant pas encore<br />

français je ne pouvais être que maître<br />

assistant associé. Un poste très<br />

précaire mais je ne m’en souciais<br />

pas, persuadé qu’avec mon diplôme<br />

d’ingénieur je trouverai toujours un<br />

emploi ». En 1984, enfin français<br />

depuis un an, il embarque pour un<br />

séjour de postdoc à l’université<br />

d’Edinburgh : « J’y ai appris à<br />

réaliser des calculs de modélisation<br />

moléculaire. C’était très novateur<br />

à l’époque dans ma discipline (la<br />

chimie-physique) et cela a lancé ma<br />

carrière de chercheur en simulation<br />

moléculaire. Des expériences de<br />

pensée sur ordinateur pour décrire<br />

la trajectoire de chaque molécule, la<br />

visualiser et comparer les résultats du<br />

calcul à la réalité expérimentale par le<br />

moyen d’outils statistiques ».<br />

Après près de deux ans en Ecosse,<br />

Alain Fuchs revient en 1986 à Orsay.<br />

La « passion des sciences » et<br />

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