Revue Lespwisavann N°0
"L’intention qui accompagne ce recueil est simple : contribuer à enrichir la réflexion historique dans la Caraïbe." SOMMAIRE : - Historien Guadeloupéen ou Historien de l'Histoire de la Guadeloupe - Un point de vue sur la situation sociale actuelle en Guadeloupe - Entrevue avec Raymond B. GAMA
"L’intention qui accompagne ce recueil est simple : contribuer à enrichir la réflexion historique dans la Caraïbe."
SOMMAIRE :
- Historien Guadeloupéen ou Historien de l'Histoire de la Guadeloupe
- Un point de vue sur la situation sociale actuelle en Guadeloupe
- Entrevue avec Raymond B. GAMA
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Les descendants proches d’esclaves qui sont obligés de vendre
leur force de travail contre un salaire, et devant subsister essentiellement
de cet achat réalisé par les capitalistes - colonialistes,
verront leur nombre augmenter au fur et à mesure de la raréfaction
des terres disponibles et du développement des " usines -
centrales. " L’introduction d’un surplus de main-d’œuvre (d’origine
africaine et indienne) grossit encore leur nombre et catalyse les
premiers éléments qui font naître une conscience de classe prolétarienne.
Les luttes sociales du début des années 1900 sont l’entrée
en quelque sorte de la classe ouvrière de Guadeloupe dans
l’Histoire. Ses intérêts fondamentaux opposés à ceux des capitalistes
- colonialistes contribueront pour une large part à maintenir
les liens naturels entre le paysan et l’ouvrier Guadeloupéens 13 .
Telles sont donc les deux classes 14 qui constituent les piliers pour
élaborer une historiographie de rupture d’avec le konlézot.
3 - Une École Nouvelle
De tout ce qui précède, nous tirons que l’objectif fondamental
d’une historiographie guadeloupéenne est de conduire l’esprit des
Guadeloupéens dans la voie d’une renaissance 15 . L’Historien
Guadeloupéen devra commencer par le développement du " penser
" et de " l’agir " guadeloupéens 16 . Pour être capable d’une telle
tâche, il est essentiel qu’il soit lié aux masses, paysanne et
ouvrière. C’est là le premier principe.
L’activité d’Historien Guadeloupéen se doit d’être scientifique.
Pour cela, nous devons cultiver trois qualités : l’observation, la
mesure et l’analyse. Ces trois éléments n’étant pas d’égale valeur,
en particulier du fait de l’impossibilité de la multiplication d’un
même élément soumis à l’observation ; il en est de même pour la
mesure avec comme avantage pour cette dernière que notre perception
entre en jeu à posteriori. Enfin, l’analyse, qui fait appel à
notre sens critique en même temps qu’à un choix délibéré au
niveau idéologique et politique. Tel est, le second principe.
L’Historien Guadeloupéen n’est pas à priori, un écrivain. Il s’agit
de trouver les nouvelles formes qui seyent à une société ou l’oralité
est devenue un élément de base de la relation entre les hommes.
C’est là, le troisième principe.
13
La question se pose aujourd’hui de savoir quelles sont les classes et catégories
sociales dépositaires de ce patrimoine. La paysannerie telle que définie aujourd’-
hui semble (dans ses couches supérieures) totalement assujéttie aux besoins du
marché européen (sucre, banane, melon…) et compte principalement sur les retomées
des subventions pour se constituer une trésorerie. - 14 Une nouvelle ananlyse
s’impose aujourd’hui compte tenu des évolutions qui affectent les activités agricoles
ainsi que les services. 15 Nous disions dans le manuscrit " révolutionnarisation.
" - 16 Cette idée fut émise d’abord par le musicien G. Lockel. -
11