Liber Lutetiae - Sden
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A la fin du 5° siècle, Paris n’est plus une ville romaine.<br />
L’empire est disloqué et les barbares ont pris possession<br />
des terres jadis fédérées sous l’autorité et la culture de<br />
l’empereur. Les Wisigoths possèdent le sud-ouest de la<br />
Gaule et l’Espagne, les Burgondes sont dans la vallée<br />
du Rhône tandis que les Francs se sont avancées jusqu’à<br />
la Somme. Les forces romaines, représentées par les<br />
généraux gallo-romains Aetius (qui défit les Huns en<br />
451 avec l’aide de Francs et de Wisigoths), Aegidius<br />
puis Syagrius, résistent aux Francs qui assiègent la ville.<br />
Ils bénéficient du soutien de Geneviève mais un blocus<br />
de 10 ans ainsi que l’assassinat de Syagrius sur ordre de<br />
Clovis (486) entraînent la capitulation de la dirigeante<br />
de la cité.<br />
la caPitale Franque<br />
Clovis, fils de Childéric, parvient à réunifier la Gaule<br />
et fait de Paris sa capitale. Il est reconnu par l’empereur<br />
romain d’Orient. Bien que dominée par l’Ile de la Cité,<br />
la ville de Paris voit ses rives entamer une nouvelle phase<br />
de développement. La foi chrétienne de Clovis, qu’il<br />
doit à son épouse Clotilde, fait fleurir de nombreuses<br />
églises : la basilique Ste Geneviève, sur la montagne du<br />
même nom, la cathédrale St Etienne, à l’emplacement<br />
de Notre Dame, St Germain des Prés, sur la rive gauche,<br />
St Gervais et St Laurent, sur la route de Senlis. De nombreux<br />
autres édifices religieux dues aux descendants de<br />
Clovis viennent sont construites sur la rive droite, surplombés<br />
au loin par Montmartre et sa basilique dédiée à<br />
St Denis : St Martin des Champs, St Séverin, St Benoît<br />
le Bétourné, St Etienne des Grès, St Symphorien des<br />
Vignes, St Victor, St Médard, Notre Dame des Champs.<br />
On recense alors 16 lieux de culte, 4 sur la rive droite,<br />
11 sur la rive gauche et St Etienne sur l’Ile de la Cité.<br />
La ville est de première importance sur le plan religieux<br />
avec la tenue de plusieurs conciles dont celui de 614 qui<br />
réunit 79 évêques sur les 100 que compte le royaume.<br />
Le commerce n’est pas en reste, fortement stimulé par<br />
l’activité fluviale. On trouve des commerçants syriens<br />
et juifs, ces derniers étant notamment installés sur l’Ile<br />
de la Cité, près de la porte sud du Petit Pont. Des ports<br />
sont établis sur la rive droite et sur la rive sud de l’Ile.<br />
Ce dynamisme fait de Paris un bien convoité par les<br />
Mérovingiens et lui attribue le statut particulier de capitale,<br />
bien qu’elle n’ait pas réellement d’empire cohérent<br />
à coordonner. En effet, les rois n’habitent plus à Paris,<br />
préférant le palais de Clichy, puis quittent purement et<br />
simplement la région pour se déplacer de palais en palais.<br />
A partir de la moitié du 7° siècle, les monarques francs,<br />
de plus en plus faibles, sont éclipsés par l’aristocratie<br />
austrasienne. En 687, le maire du palais d’Austrasie<br />
porte le coup de grâce aux Mérovingiens de Neustrie.<br />
les Premiers carolingiens :<br />
retour temPoraire à Paris<br />
Paris est une capitale déchue de son titre, abandonnée<br />
par des rois impuissants. Pourtant Pépin le Bref, élu<br />
roi à Soissons en 751, se tourne vers elle pour sa faire<br />
sacrer par le pape Etienne II. L’attachement à Paris que<br />
montrent les premiers Carolingiens tient sans doute à<br />
l’importance passée de la ville et sa pré-éminence religieuse.<br />
Quoi qu’il en soit, en 787, Charlemagne abandonne<br />
Paris pour Aix-la-Chapelle. Un voyage à Ravenne<br />
lui a donné l’envie de se faire bâtir une ville royale sur<br />
ce modèle et Paris devient une ville de province comme<br />
tant d’autres.<br />
Par la suite, le comté de Paris passe de main en main :<br />
Pépin, fils de Louis le Pieux puis Charles le Chauve.<br />
Le traité de Verdun de 843, visant à répartir l’immense<br />
empire de Charlemagne entre ses trois descendants,<br />
n’accorde pas de place à Paris, qui subsiste comme une<br />
ville de Francie Occidentale que Charles le Chauve ne<br />
visite qu’occasionnellement.<br />
la menace normanDe<br />
La ville est maintenant aux mains des comtes de Paris,<br />
proches du roi désignés par lui. Bien que d’importance<br />
secondaire sur le plan politique, elle maintient une importante<br />
activité commerciale au cœur de la Francie.<br />
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