Liber Lutetiae - Sden

mais il se heurta aux créations répugnantes de ce clan.
Au cours des ans, il devenait de plus en plus difficile de
tenir le “royaume” : la population augmentait, drainant
dans son sillage toujours plus de caïnites. Farouchement
protectionniste, Alexandre se ferma aux influences extérieures
et se montra impitoyable avec les caïnites qui
avaient le malheur de se dévoiler dans son domaine. Seul
Garibald du Clan Ventrue parvint à se montrer digne de
lui et il en fit son lieutenant dès le premier siècle avant
J.-C.
Le développement de l’Empire romain fut une nouvelle
source d’inquiétude pour Alexandre et Garibald qui
virent les caïnites méditerranéens oser s’aventurer toujours
plus loin dans le continent. De côtier et méridional,
l’Empire devint vaste et continental sous l’impulsion de
Jules César qui mit la Gaule au pas. Les empereurs se
succédèrent et le territoire romain ne cessait d’avancer
à l’ouest, assimilant la bretagne et une partie des îles
Britanniques, à l’est, en Asie Mineure, et au nord, aux
frontières de la Germanie. La romanisation des provinces
était en marche et les peuples soumis calquaient peu à
peu leurs habitudes et leur culture sur le modèle proposé
par l’envahisseur. Alexandre craignait plus que tout cette
acculturation qu’il voyait comme une manigance de la
part des puissants Brujahs et Ventrues romains. Le roi
Ventrue s’allia avec les Gangrels locaux pour résister
aux armées qui défilaient sur leurs terres. Finalement,
l’Empire romain s’effondra et les Barbares déferlèrent,
charriant avec eux Brujahs, Gangrels, Tzimisces,
Nosferatus qui se heurtaient aux Toréadors, Ventrues
et Malkaviens romains. Le chaos qui s’ensuivit signifia
la Mort Ultime de nombre de caïnites et les acquis du
passé furent totalement remis en cause. L’Europe de l’est
s’anima brusquement et les guerres tribales reprirent de
plus belle sans qu’Alexandre ne parvienne à contrôler la
situation. Son peuple entra dans une phase sanglante qui
le contraignit à quitter la région. Chevauchant avec ses
lieutenants mortels, Alexandre fut de tous les combats.
Bien souvent il décela la main vampirique qui guidait
des guerriers contre son propre peuple et, remontant
à la source, détruisait le caïnite incriminé. Ce fut une
période de furie à l’issue de laquelle Alexandre décida de
fuir l’Europe centrale pour l’ancienne Gaule.”
L’arrivée en Gaule et les secrets d’Alexandre
L’histoire qui suit est connue. Alexandre a quitté son
pays avec ses hommes, que l’on nommait désormais
“Francs” et a effleuré du regard la belle Lutèce. Il élut la
cité comme le point de départ de son rêve et s’y installa
après les péripéties que nous lui connaissons. Toutefois,
il est plusieurs points de l’existence d’Alexandre restés
dans l’ombre au cours de la narration qu’il nous a été
donné de lire.”
C’est au cours du IX° siècle que la Sethite Theti-Sheri se
révéla à Alexandre. Rapidement, elle lui proposa de se
débarasser de la menace représentée par les Lupins et les
Gangrels qui menaçaient toujours la cité. Alexandre se
laissa convaincre par la Sethite et lui accorda la protection
de ses armées. Une relation étroite s’établit entre
les deux caïnites. Theti-Sheri avait pour objectif la corruption
d’Alexandre et de la Cour qu’il était en train de
mettre en place tandis que le Ventrue se fascinait pour
la beauté et la science de la Sethite. Theti-Sheri s’offrit
à Alexandre et lui promit de lui révéler les secrets de la
magie égyptienne qu’elle utiliserait contre les Lupins :
une fois de plus, le Ventrue succomba à une femme et se
trouva inféodé à elle. Discrètement, Alexandre introduisit
Theti-Sheri à la Cour sans révéler le lien qui l’unissait
à lui. Elle passait pour une Toréador orientale à la beauté
stupéfiante et rares sont ceux qui ont aperçu les regards
brûlants que s’échangeaient les amants. C’est Saviarre,
l’infante d’Alexandre, qui mit à jour cette collaboration
contre nature et s’employa à libérer son Sire et mari
de l’emprise néfaste de la Sethite. En effet, la folie qui
ronge Alexandre est due en grande partie à l’influence de
Theti-Sheri qui amenuise sa volonté, le rend malléable
et servile quand il est dans ses bras. Sans Saviarre pour
tenir les rênes du pouvoir, Alexandre serait bien souvent
incapable d’assumer son titre. Cet état de fait ne peut
être révélé sous peine de risquer une rebellion généralisée
à l’encontre du pouvoir en place.”
Destinée
Alexandre quittera la Cour vers 1220, désavoué par les
Toreadors et la Matriarche Salianna.
Apparence
Alexandre fut un guerrier exceptionnellement puissant.
Aujourd’hui, son imposante carcasse est la plupart du
temps affaissée dans un profond fauteuil et ses membres
semblent avoir perdu leur vigueur ancienne. Ses cheveux
longs encadrent un visage sombre et émacié au nez aquilin
et au regard difficilement qualifiable. Ses yeux gris et
contemplatifs parcourent l’assemblée, semblant ne rien
y trouver d’intéressant jusqu’à ce qu’ils s’abîment dans
l’observation d’un objet ou d’un visage (dont le propriétaire
se trouve soudain fort mal à l’aise). Alexandre
conserve des vêtements rudes de roi-guerrier et n’a pu se
résoudre à suivre les recommandations des Toréadors.
Interprétation
Taciturne à la limite de l’autisme, Alexandre ne fait
plus que de rares apparitions à la Cour. Il est difficile
de déchiffrer les expressions fugaces qui passent sur son
visage : mépris incommensurable, incompréhension,
faiblesse. La prestance naturelle du roi intime toutefois
le respect et certaines réflexions sont susceptibles de
plonger Alexandre dans une colère noire. En ces rares
occasions, le ventrue retrouve sa verve et sa violence
d’antan.
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