Liber Lutetiae - Sden
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mais il aspirait à des engagements plus ambitieux. De<br />
nature réservée, presque taciturne, Sigebert passa plusieurs<br />
années à observer le monde qui l’entourait, à<br />
absorber l’expérience de ses pairs sans un mot. Sa volonté<br />
de hisser la maison familiale au dessus du lot était<br />
simple et partagé par de nombreux jeunes hommes de<br />
sa condition mais Sigebert fit preuve d’une patience et<br />
d’une perspicacité qui rendaient honneur aux moines<br />
qui l’avaient éduqué.<br />
En 730, Sigebert se rendit aux portes de l’Aquitaine pour<br />
prêter main forte à un cousin menacé par les Sarrasins<br />
venant d’Espagne. L’invasion de 732 stoppée par<br />
Charles Martel lui permit d’exprimer enfin ses talents<br />
de combattant et de stratège. Ce premier contact avec<br />
une guerre authentique le transfigura et les Sarrasins le<br />
marquèrent profondément. C’est en 737, à la mort de<br />
son père, que Sigebert croisa la route d’Alexandre. Le roi<br />
Ventrue était alors sur les routes depuis plusieurs années,<br />
occupé à tisser un réseau de relations, à sceller des alliances<br />
et à jeter les bases de la Cour. Alexandre se présenta<br />
à Sigebert comme un émissaire de la cour du roi Thierry<br />
IV qui lui aussi venait de trépasser et s’entretint avec<br />
lui des affaires du royaume. Les hauts faits du combattant<br />
et l’opinion du politicien séduisirent le Ventrue qui<br />
sollicita son avis sur l’évolution du royaume. Sigebert<br />
était déjà arrivé à la concusion que seul devait rester au<br />
pouvoir le fier Charles Martel qui avait montré sa valeur<br />
à la face du monde et il pressentait son fils Pépin le<br />
Bref comme un digne successeur. Cette analyse acheva<br />
de convaincre Alexandre qui avait besoin d’un soutien<br />
dont il puisse être sûr. Se dévoilant enfin à Sigebert pour<br />
ce qu’il était, Alexandre lui offit l’immortalité au nom de<br />
la noblesse franque.<br />
Sigebert s’adapta très rapidement à sa condition vampirique<br />
et y vit une opportunité unique de réaliser ses<br />
vieux rêves. Totalement dévoué à Alexandre, il le soutint<br />
toujours ets’intégra sans peine aux jeux du pouvoir.<br />
Avec Thibaud et Conrad d’Aunoi, Sigebert fut un des<br />
piliers fondateurs de la Cour après l’accession au trône<br />
de Pépin le Bref. Il défendit sans répit les intérêts de son<br />
Sire et s’attacha à maintenir la cohésion de la Famille<br />
articulée autour du Mathusalem. A la fin du IX° siècle,<br />
Sigebert, tout comme Conrad d’Aunoi auquel l’unissait<br />
une solide amitié, fut honoré par Alexandre et devint<br />
Sénéchal du Clan Ventrue et bailli de Melun en charge<br />
de l’administration et de la surveillance du sud-est de<br />
Paris et du royaume de France. Il étendit son influence<br />
après les invasions normandes en utilisant à son<br />
avantage le système féodal de la vassalité : la maîtrise de<br />
quelques mortels influents lui assurait la domination de<br />
nombreuses seigneuries.<br />
Par la suite, le comportement d’Alexandre n’entama pas<br />
sa confiance et son dévouement. Les silences pesants,<br />
les périodes de dépression et les sautes d’humeur du<br />
vieux roi étaient superbement ignorés par Sigebert qui<br />
jamais ne remit en question l’autorité de son maître.<br />
Au contraire, il est l’oeil sévère de la Cour et veille à<br />
ce que la voix du Clan Ventrue ait force de loi. Encore<br />
aujourd’hui, c’est Sigebert qui incarne le mieux la mission<br />
de la noblesse de la Cour. Sa loyauté, son intransigeance<br />
et le sentiment de supériorité qui l’habite font<br />
de lui un interlocuteur redouté et quelque peu buté. Il<br />
a hérité de l’obstination de son Sire et refuse de voir<br />
l’évolution que subit Paris. Il considère que seule la<br />
Grande Cour permettra de gérer convenablement les affaires<br />
du royaume et répugne à traiter avec les Toréadors,<br />
ces parvenus mielleux qui tournent autour du trône de<br />
son maître comme des mouches.<br />
Il a reconnu l’autorité de Saviarre et s’est incliné devant<br />
le choix d’Alexandre d’en faire sa représentante alors que<br />
tout le destinait à obtenir cette place. Il la défend et la<br />
considère comme une “grande soeur” qui partage son<br />
sang.<br />
Aujourd’hui, Sigebert est un caïnite usé par les combats,<br />
les intrigues dont la complexité le lasse et la subtilité<br />
de Saviarre qui souvent lui échappe. Il reste attaché aux<br />
icônes du passé : Alexandre, la Cour, la noblesse et est<br />
incapable de comprendre la mutation de la société. Il<br />
jouera son rôle de lieutenant jusqu’au bout, son seul<br />
désir étant de voir les affronts du passé être lavés dans<br />
le sang et les anciens objectifs menés à bien. Sigebert a<br />
grandi dans l’ombre d’Alexandre et se refuse à croire que<br />
son Sire soit sur le déclin.<br />
Destinée<br />
Sigebert sera détruit au cours des guerres Anarchs après<br />
avoir refusé de prendre part au démantèlement de la<br />
Cour.<br />
Apparence<br />
Il a conservé les cheveux longs de ses longues campagnes<br />
ainsi qu’une cicatrice sur la joue gauche. Il regarde ses<br />
interlocuteurs les yeux mi-clos, entre réflexion et suscpicion.<br />
Il revêt rarement les atours de la riche noblesse du<br />
XII° siècle et s’en tient aux tenues utilitaires des siècles<br />
passés. Il conserve systématiquement une épée au côté<br />
et arbore fréquemment une armure de cuir clouté. Pour<br />
cette raison, il apparaît comme une brute mal dégrossie<br />
auprès de nombreux Toréadors de la Cour.<br />
Interprétation<br />
Sigebert est un combattant dans l’âme. Il a des difficultés<br />
à percevoir son propre statut et, contrairement à<br />
de nombreux caïnites de son âge, ne peut pas se résoudre<br />
à verser dans la politique et la manipulation pures. Il a<br />
besoin de voyager, d’agir et ses apparitions à la Cour<br />
sont fugaces. Souvent silencieux et distant, il est trahi<br />
par ses manières brusques et son élocution hachée. Il a<br />
en horreur les conventions qu’établissent les Toréadors<br />
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