Liber Lutetiae - Sden

52
Le siècle qui consacre le Clan
Le siècle de Philippe Auguste est celui du renouveau
et de la splendeur de Paris. Les Toréadors suffisamment
âgés pour avoir connu Lutèce ne regrettent pas
d’avoir participé à cette incroyable aventure civilisatrice.
Aujourd’hui, le commerce a fait des corporations des
institutions respectées, l’édification des cathédrales
consacre les artistes et les architectes éclairés, l’église est
un pilier de la société française et l’Université éblouit
le monde entier par sa science. Partout les Toréadors
ont uni leurs espoirs à ceux des hommes et des siècles
d’efforts silencieux ont été récompensés. A tel point
que de grandes figures sont apparues et menacent de
manière radicale le pouvoir en place. Achard est sans
doute un des Toréadors les plus influents de la scène
parisienne et la haine qu’il voue à Saviarre -responsable
de l’assassinat de Baudoin, son infant- lui a fait prendre
de très sérieuses initiatives. Profondément implanté
dans le clergé, il s’efforce de mobiliser les caïnites opposés
à Alexandre et Saviarre. Il lutte pied à pied avc
Gonzague, infant de Saviarre, sur le terrain religieux et
a découvert les liens entre les Lasombras de Quintavallis
et le Ventrue Thibaud. Achard s’est imposé au milieu
de cet imbroglio politique et a également tissé des liens
étroits avec la Fondation Tremere de Paris.
La faction artistique des Toréadors parisiens a promu
Juste comme chef spirituel, en attendant qu’une de ses
oeuvres fasse scandale et le fasse tomber en disgrâce. Il
étend son influence sur de nombreux corps de métier et
les réceptions qu’il fait donner dans les Elysiums sont très
prisées des mortels et des Toréadors en mal d’inspiration.
Ces derniers temps, Juste voyage beaucoup car il s’est investi
dans plusieurs chantiers de cathédrales en Europe.
Yehudis, Honfroi et Osbert se sont également illustrés
comme architectes et “urbanistes”, les trois hommes ont
travaillé de concert et participent à la concrétisation du
désir de Philippe Auguste : faire de la ville un espace
libre, sûr et salubre.
La Grande Cour permet est une importante scène de
l’activité Toréador. Sachant que les jeux du pouvoir
se dénouent bien souvent au sein de cette structure,
nombre de membres du Clan, touche-à-tout, opportunistes
et d’envergures très variables, évoluent entre
les seigneurs et les conseillers en jouant d’éloquence et
d’intrigues pour gravir les échelons de la société parisienne.
Réputation et apparence sont les clés du succès,
du moins s’agit-il là de l’avis des Toréadors parisiens
les moins anciens. Ainsi, aux véritables décideurs du
Clan, entrepreneurs, artisans et artistes, vient s’ajouter
la frange “courtisane” dont les méthodes tortueuses déplaisent
aux vampires les plus directs.
Les Ecclésiastes
Que ce soit le résultat d’une profonde conviction religieuse
ou d’une fuite vers un milieu qui laissait la place
aux travaux de l’esprit et de la sensibilité, les Toréadors
furent bientôt de plus en plus nombreux dans les rangs
de l’Eglise. Le clergé vampirique de Paris livre une lutte
sans merci aux Ventrues pour la maîtrise de l’église
mortelle. Les nombreuses paroisses de la cité ainsi que
les prêtres-cardinaux qui les administrent constituent
les enjeux de cette guerre feutrée. Achard, entouré de
nombreux clercs du Clan, gagne chaque nuit du terrain.
Les Lasombras et les Ventrues ne s’attendaient pas à une
politique aussi agressive mais l’archevêque a bien changé
depuis la mort de son infant. Il existe pourtant une
scission au sein des Toréadors ecclésiastiques et son importance
ne fait que croître avec les initiatives d’Achard.
Pour tous, Achard représentait l’exemple de l’immortel
pétri de politique et d’érudition, subtil et calculateur,
mais sincèrement croyant. Depuis son retour d’Italie,
la foi lui manque et ses convictions ébranlées laissent
paraître un homme dur et déterminé que Dieu semble
avoir abandonné. Le fait qu’il ne souhaite pas partager
son pouvoir au nom du Clan a fini de convaincre les
Toréadors les plus croyants qu’il était temps de se désolidariser
de l’image d’un Achard omniprésent sur la scène
religieuse.
Le puissant Achard s’est entouré d’un cercle de caïnites
de confiance de toutes origines et a accueilli auprès de
lui des hommes à la morale parfois douteuse. La faction
qu’il dirige ne se reconnaît plus dans le faste de l’église
ou les rites mais s’identifie à une congrégation diffuse
et trop profane pour être totalement honnête. A leurs
yeux, l’église est une administration, un pouvoir à conquérir
et ne donne lieu à aucune quête intérieure. Les
Toréadors fidèles aux enseignements chrétiens ne peuvent
tolérer cette distorsion d’une institution déjà largement
touchée par les vices des hommes et s’emploient à
réhabiliter des pratiques politiques plus saines.
ba
Artisans et Commerçants
Le dynamisme des artisans se manifeste aujourd’hui à
travers l’expansion de Paris. La séculaire implication des
Toréadors dans les affaires humaines ainsi que le développement
des corporations et de leurs règles fraternelles
ont permis à de nombreux membres du Clan de découvrir
de nouveaux moyens d’expression mais aussi d’être
bien implantés sur la scène économique. Les Artisans
suivent, ou parfois suscitent, le mouvement en faveur
du regroupement des corps de métier. Ils s’arrogent alors
des postes confortables leur laissant une large marge
de manoeuvre ainsi que la possibilité de parfaire leur
art. Toutes les professions sont représentées, la forge, les