Zermatt Magazin 2017

78 Zermatt Magazin | Zermatt Bergbahnen
au départ de Zermatt, de pratiquer
son sport non seulement jusque
dans la vallée d’Aoste, mais aussi
dans les domaines skiables du Piémont.
Les deux projets, côté suisse et côté
italien, sont-ils construits en commun?
Nous nous sommes mis d’accord
avec les Italiens pour réaliser les
deux projets ensemble, ce qui fait
sens au niveau stratégique comme
du point de vue du marketing.
Existe-t-il déjà un agenda
pour ces pas de géant?
Après la mise en service de la télécabine
tricâble, nous lancerons la
construction du nouveau téléphérique
entre Testa Grigia et le Petit
Cervin. De leur côté, les Italiens
travaillent à la connexion avec le
domaine de Monte Rosa. Pour ce
faire, l’entreprise doit impérativement
disposer d’une solide assise
financière.
Est-il possible d’aller plus haut encore?
Non. En construisant cette installation,
Zermatt disposera de la plus
haute traversée possible des Alpes.
Ce nouveau produit doit être introduit
sur le marché asiatique en tant
que unique selling proposition, le
but étant d’intégrer plus souvent
Zermatt dans les voyages des Asiatiques
en Europe.
Décharge et attractivité
Quelle importance la télécabine
tricâble Trockener Steg – Petit Cervin
et le téléphérique Testa Grigia – Petit
Cervin ont-ils pour Zermatt?
Une énorme importance! En hiver,
il s’agit de téléphériques complémentaires
et de décharge, visant à
renforcer la liaison vers l’Italie et –
plus important encore – à augmenter
l’attrait du tourisme d’été tant
du côté suisse que sur le versant italien.
Cela correspond à l’orientation
stratégique de la société anonyme
Zermatt Bergbahnen AG,
dans le but de développer les affaires
en été.
Pouvez-vous nous dire ce que cela
représente en termes de chiffres?
Nous générons d’ores et déjà 25 %
de notre chiffre d’affaires en été, la
tendance étant à la hausse. Durant
l’été 2016, les Zermatt Bergbahnen
ont connu une fréquentation record.
Nous ne souhaitons pas uniquement
maintenir le niveau, mais
l’augmenter.
Quelles sont les mesures que
vous prenez dans ce sens?
Pour augmenter l’attrait en été,
nous devons obligatoirement créer
de nouvelles offres et des attractions
supplémentaires. Le tourisme estival
est un secteur à fort potentiel de
croissance s’il s’accompagne d’une
offre adéquate, alors que durant
l’hiver, nous sommes face à un marché
d’éviction.
Expliquez-moi!
Le nombre de skieurs est stagnant.
Les facteurs d’influence externes,
tels que la météo et la situation économique,
sont ici déterminants.
Nous pouvons nous estimer heureux
si nous arrivons à maintenir la
fréquentation.
Un billet de cent par
jour pour skier!
La cherté des cartes journalières à
92 francs pour le forfait international
n’est-elle pas dissuasive pour les
skieurs?
Les prix des forfaits de ski de Zermatt
sont de fait les plus élevés
d’Europe. Mais si nous les comparons
à l’échelon international, nous
constatons que faire du ski en Amérique
du Nord est nettement plus
cher qu’en Europe, y compris à Zermatt,
et que l’offre y est beaucoup
plus modeste que la nôtre. Les
cartes journalières dépassent le seuil
des 100 dollars en Amérique du
Nord.
L’Amérique, ce n’est pas
l’Europe, ou bien . . .
. . . mais c’est quand même comparable.
Un exemple: une délégation
chinoise est venue à Zermatt au
printemps dernier. Elle s’est montrée
étonnée de notre structure tarifaire.
Dans leur domaine skiable, à
300 kilomètres au nord de Pékin, ils
disposent de six modestes installations
et de 30 kilomètres de pistes.
Mais leur carte journalière coûte
85 francs suisses.
Nous en serons tout de même bientôt
à un billet de cent par jour, juste pour
le ski. Est-ce justifié?
L’offre justifie le prix. La construction
et l’exploitation de domaines
skiables en haute montagne sont
coûteuses et l’infrastructure a son
prix. Le secteur des remontées mécaniques
requiert de grands investissements.
Par kilomètre de piste
bien aménagé, sûr et «événementiel»,
le prix de l’abonnement à
Zermatt est plus faible que celui de
la plupart des domaines skiables
européens. Par ailleurs, pour une
destination telle que Zermatt, où le
visiteur séjourne avant tout, le prix
de la carte journalière n’est pas déterminant.
Enfin, en prenant un
forfait de plusieurs jours, le prix à
la journée est nettement plus
faible.
Néanmoins, aujourd’hui, une
famille nombreuse ne peut presque
plus se payer la pratique du ski?
Faire du ski, c’est cher, c’est vrai.
Mais une excursion en famille
à l’Europapark ou à Disneyland
Paris, ce n’est pas donné non plus…
La liaison Zermatt – Saas Fee
est-elle définitivement enterrée?
La discussion concernant la liaison
Zermatt – Saas Fee s’est tassée.
Le sujet, surtout chez nos voisins,
a déjà été plus brûlant. Entretemps,
Saas Fee s’est orienté plus
sérieusement en direction de Ma-