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marketing
James Blateau :
« La solidarité ne s'oppose
pas au business »
La FFGym compte 325.000 licenciés soit « plus que l’athlétisme et la
natation », nous précise James Blateau, président depuis 2013 de cette
fédération olympique. A l’occasion du lancement du plan de relance post
Covid-19 à destination des clubs, doté d’1 million d’euros (voir entretien
pages 38-39), nous avons fait le point avec le dirigeant sur la stratégie
économique de son organisation. Une stratégie qui s’appuie notamment
sur deux grandes nouveautés : une plateforme OTT et une offre de
prestations à destination des délégations étrangères. Explications.
Par David Tomaszek
Comment optimiser son budget
et son rendement lorsqu’on
est une organisation à
but non lucratif ? Toutes les
associations sportives sont
confrontées à ce défi. Les fédérations
n’échappent pas à la règle. A l’heure
où les subventions publiques tendent
à baisser, les ressources commerciales
prennent une importance
croissante. Le cas de la FFGym est
singulier. C’est une grande fédération
olympique (325.000 licenciés et
de superbes résultats internationaux)
dont la principale source de revenus
demeure la licence. Chaque licencié
la paie 21 € en moyenne (somme à
laquelle s'additionnent les cotisations
départementales et régionales, et
bien sûr la cotisation du club). Le tarif
de base est le même que vous soyez
champion olympique, gymnaste loisir
ou même « baby gymnaste » (eh oui,
il a des licenciés âgés d’1 an et demi
à la FFGym !). Grâce à ce modèle,
la dépendance aux subventions publiques
est faible : 2 M€ seulement
sur un budget de fonctionnement
de 14 M€.
ON A FAIT LE CHOIX
D'UN PRÉSIDENT
PROFESSIONNEL AVEC
UN MANDAT CLAIR
DE QUATRE ANS ET
UNE RÉMUNÉRATION
TRANSPARENTE.
« Peut-on résumer l'action d'une fédération
aux résultats des Jeux Olympiques
? Evidemment non. Il est donc
sain d’avoir un fonctionnement qui ne
repose pas sur ce paramètre », nous
explique James Blateau. « Du reste, le
nombre de licenciés et les résultats ne
suffisent pas. Il faut qu'on réfléchisse
autrement », assure le président qui
revendique une politique marketing
aboutie. Un credo qui va de pair avec
une autre particularité de la FFGym :
son président est un professionnel rémunéré
à temps plein, et non un bénévole.
« On a fait le choix d'un président
professionnel avec un mandat clair de
quatre ans et une rémunération transparente.
Cela fait partie du «package».
On a également décidé de limiter à
trois mandats au maximum. Je serai
donc candidat pour un troisième et
dernier mandat, en novembre prochain.
» Une approche résolument
moderne de la gestion d’une fédération,
qui s’accompagne d’une véritable
stratégie économique.
« LA MOITIÉ DES LICENCIÉS
DE LA FFGYM NE FONT PAS
DE COMPÉTITION »
« Nos choix économiques et stratégiques
ne datent pas d’hier, précise
James Blateau. La gymnastique, c’est
d’abord une vitrine compétitive, avec
des disciplines olympiques (gymnastique
artistique, gymnastique rythmique…),
mais aussi des disciplines
de compétition non olympiques
comme le tumbling, l’aérobic, ou en-
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sponsoring.fr - HORS SÉRIE [N°19] - ÉTÉ 2020