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Cuenca, Équateur
Johana, grand M, Marcheuse
et Maman, dont la force
majuscule est mari et filles
En Équateur, Johana
Ordóñez est une dame
active, réussissant
l’alliance entre sport
de haut niveau et vie
de famille. Car Henry,
l’époux, mais aussi
Samanta et Tiffany, les
filles, sont ses premiers
soutiens.
Avoir des enfants durant une
carrière de haut niveau est un
défi auquel nous devons tous
répondre. Entre les entraînements
et les compétitions,
nombre de femmes sportives doivent
jongler car elles ont du mal à se libérer
du quotidien. Or ce n’est pas à elles
seules de trouver des solutions, mais à
nous tous. Collectivement, socialement.
Johana Ordóñez, marcheuse équatorienne,
vainqueur en 2019 au Pérou du
championnat sud-américain a, au cours
de ces dernières années de compétition,
donné naissance à deux filles : Samanta,
née en 2010 et Tiffany, née en
2012. Elle nous répond depuis Cuenca,
à 300 kilomètres au sud de la capitale
Quito.
JOHANA, QUE FAIS-
TU POUR POUVOIR
CONCILIER TA VIE DE
MÈRE DE FAMILLE AVEC TA
CARRIÈRE SPORTIVE ?
Je ne vois pas ces deux passions
comme une difficulté. C’est dur, c’est
vrai mais c’est un choix que j’ai assumé.
En fait, cela serait invivable si je n’avais
pas mis en place une organisation
stricte. Tout est question d’organisation.
Il est vrai que c’est compliqué de partager
son temps entre les filles et ma carrière.
Heureusement que j’ai mon mari.
Il m’aide à 100 %. Henry ne travaille pas.
Il est donc à mes côtés comme assistant
technique. Sans sa totale implication,
je n’aurais jamais été capable de
vivre comme aujourd’hui.
TON MARI ET TES DEUX
FILLES FONT DONC PARTIE
INTÉGRANTE DE TON
ÉQUIPE ?
Totalement, et tout se fait à quatre !
Lorsque je participe à des compétitions
pas trop loin de chez nous, la famille se
déplace. Exemple : Henry roule à vélo
à mes côtés, pendant que je marche,
il me tend mes bouteilles d’eau durant
les entraînements, et il me chronomètre.
De temps en temps, je fais marcher les
filles, même si elles préfèrent d’autres
sports. Samanta pratique le patinage et
Tiffany la danse. Elles sont très… sportives
!
CES TROIS-LÀ SE
DÉPLACENT-ILS AVEC TOI
SUR TES COMPÉTITIONS ?
Malheureusement non. Quand je dois
partir en Europe par exemple, c’est
impossible. Cela reviendrait trop cher
en billets d’avion, en hôtel… C’est le
moment que je trouve le plus difficile.
Mais partir, laisser ma famille, fait aussi
partie de mon métier. Les seules qui
sont heureuses de me voir m’en aller,
ce sont mes filles : quand je suis absente,
elles ont l’autorisation de manger
des hamburgers, des pizza ou des
frites...
SANS TES FILLES, AURAIS-
TU RÉALISÉ DE MEILLEURES
PERFORMANCES ENCORE ?
Non ! Et j’en suis persuadée. Pour une
raison très simple : depuis qu’elles
sont entrées dans ma vie, c’est ma
seule source d’inspiration. Je marche
pour elles, grâce à elles. Je suis en
contact avec elles tous les jours
quand je suis en déplacement. Même
avec le décalage horaire, je sais parfaitement
quand elles sont à la maison.
Il m’arrive même de les aider à
faire leur devoir ! Elles me manquent
terriblement mais je sais qu’elles sont
entre de bonnes mains avec Henry.
Cela atténue ma peine de ne pas les
avoir à mes côtés. n
D.R.