choisir et décider - Mars 2012 - Chambre d'Agriculture du Gard

Indice de Fréquence de Traitement
Faisant suite au chapitre
"Actualités réglementaires", nous
donnons un éclairage Ecophyto
2018 sur nos résultats et nos
propositions de programme 2012,
en calculant pour chaque
traitement ou modalité appliquée
dans nos essais les deux valeurs
d’Indice de Fréquence de
Traitement : l’IFTpc : produit
commercial et l’IFTsa : substance
active. Retour sur ces indicateurs.
LES IFTpc ET IFTsa :
DES INDICATEURS PAS
TOUJOURS EQUIVALENTS !
Rappels :
IFTpc : Pour une culture donnée, la
dose d'utilisation de chaque produit
appliqué est divisée par sa dose
homologuée. On retient la dose
homologuée selon la cible visée (ou
bien la dose minimale parmi toutes
les doses homologuées si on
détermine un IFT de référence ou si
on ignore la cible contre laquelle
l’application a été envisagée).
IFTsa : L’indicateur IFTsa est voisin
dans son principe de l’IFTpc. La
dose est exprimée en gramme de
substance active et rapportée à la
quantité de substances actives
apportée par la dose homologuée.
Dans le cas où un produit contient
plusieurs matières actives, les IFT
par substance active s’ajoutent. Cet
indicateur est utilisé dans les études
Ecophyto et reflètent mieux que
l’IFTpc la contribution des
applications au NODU.
Attention : en raison des modes de
calcul, les deux types d’IFT ne
doivent pas être comparés entre
eux, ils ne correspondent pas non
plus à une contribution directe au
NODU national choisi pour le suivi
du Plan Ecophyto 2018.
NODU : Le NODU, ou nombre de
doses unités, est lui destiné à suivre
l’évolution des consommations de
produits phytopharmaceutiques à
l’échelle de la "ferme France" et
toutes cultures confondues à partir
de la base nationale des ventes
distributeurs (cf : calcul de la
redevance). Le NODU est calculé
sur la base des quantités totales de
substances actives vendues par
année civile, chaque quantité étant
divisée par sa dose de référence
(dose maximale par culture
pondérée par la part de cette culture
dans la SAU française). L’année de
référence est 2008. C’est l’évolution
interannuelle du NODU, en
moyennes glissantes sur 3 ans, qui
sera prise en compte pour évaluer si
l’objectif de réduction de 50% à
l’horizon 2018 est effectif.
Les indicateurs 1 IFTpc et IFTsa sont
les plus accessibles à l’échelle de
l’agriculteur. Ils peuvent être
facilement calculés pour chaque
intervention et rapprochés des
performances techniques espérées
sur chacune des maladies, pour
estimer une sorte d’efficience
environnementale.
Mais attention, si certaines
combinaisons de matières actives
peuvent présenter des IFTpc ou
IFTsa en apparence trop élevés sur
une cible donnée, ils peuvent
s’avérer tout à fait justifiés sur une
autre cible : cas des strobilurines qui
augmentent « inutilement » l’IFT sur
septoriose mais qui sont plus que
légitimes sur rouille brune. Il faut
donc interpréter les valeurs des IFT
pour chaque produit ou mélange à la
lumière du spectre d'activité
recherché, chaque cas étant
particulier.
Attention également à ne pas se
tromper d’objectif, ces indicateurs
peuvent en effet s’avérer
sensiblement différents l’un de
l’autre. Minimiser l’IFTpc ou
minimiser l’IFTsa ne présente
généralement pas de différence,
mais peut dans certains cas
Indice Fréquence Traitement
contribuer à des réductions du
NODU différentes.
Par ailleurs, minimiser l’IFT pc incite
à préférer des produits «tout en un»,
plutôt que des associations de
produits extemporanées. Cet
indicateur est tout à fait pertinent
dans le cadre d’une MAET par
exemple (Mesures Agro-
Environnementales Territorialisées),
puisqu’il est dans ce cas l’indicateur
retenu pour évaluer la
consommation de produits
phytosanitaires. Mais il ne l’est plus
tout à fait ou tout au moins plus
toujours, à l’échelle nationale, dans
le cadre des objectifs Ecophyto, qui
visent à diminuer le NODU 2 . Dans
cet objectif, minimiser l’IFTpc peut
être sans effet sur la valeur NODU
globale.
Exemple :
Parmi les mélanges fongicides
extemporanés les plus utilisés sur
blé tendre, figurent les mélanges
MENARA + Chlorothalonil et OPUS
+ prochloraze. Or deux
homologations de produits prêts à
l’emploi (respectivement M4780 et
BAS 663 F), de composition presque
identique à celle de ces deux
mélanges sont attendues pour les
saisons à venir (respectivement
2012 et 2013).
1 Ces indicateurs peuvent aussi être
utilisés pour différencier entre eux des
programme techniquement ou/et
économiquement équivalents.
2 Nous rappelons que c’est bien le
NODU qui permettra dans le cadre du
plan Ecophyto d’évaluer la capacité de la
France à réduire sa consommation de
produits phytosanitaires et non pas l’IFT
pc par culture.
© ARVALIS - Institut du végétal - 110 - CHOISIR et décider 2012
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