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La Detention Preventive Prolongee En Haiti - Vera Institute of Justice

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BUCODEP. Le Bureau de Contrôle de la Détention Préventive constitue l’une des<br />

initiatives les plus significatives. Le BUCODEP fut installé en 1998 au Pénitencier<br />

National par le Ministère de la <strong>Justice</strong> et Checchi & Company Consulting Inc, cabinet de<br />

consultants spécialisé dans le développement international et chargé des dossiers<br />

judiciaires de USAID. Le but du BUCODEP était de réduire de manière significative les<br />

détentions préventives prolongées. Le BUCODEP fonctionnait avec un directeur et une<br />

secrétaire en postes, des substituts du Commissaire du Gouvernement, Juges et<br />

inspecteurs judiciaires travaillant par roulement, et bénéficiait de l’assistance juridique de<br />

la DAP. <strong>La</strong> grande innovation du BUCODEP fut de s’installer dans les locaux du<br />

Pénitencier National. <strong>En</strong> amenant les Juges à l’intérieur de l’établissement pénitentiaire,<br />

le BUCODEP supprimait un obstacle considérable : le transport. Il améliorait aussi la<br />

coordination entre l’administration pénitentiaire et l’appareil judiciaire. L’Unité<br />

d’Assistance Juridique de l’administration pénitentiaire, créée en 1998 pour aider<br />

l’appareil judiciaire à garder la trace des personnes en détention prolongée, joua un rôle<br />

primordial dans le fonctionnement du BUCODEP.<br />

Le BUCODEP donna la priorité aux dossiers de détention préventive les plus anciens,<br />

en particulier ceux « égarés », qui furent rapidement transmis aux Juges et aux<br />

Commissaires du Gouvernement pour examen. Celui-ci devait déboucher soit sur un<br />

procès, soit sur une mise en liberté, conditionnelle ou définitive. 17 Le BUCODEP finit<br />

par être abandonné, mais a connu une seconde naissance en juin 2001, à l’instigation de<br />

M. Gary Lissade, Ministre de la <strong>Justice</strong>, qui a nommé six Juges et Commissaires du<br />

Gouvernement en postes permanents au Pénitencier National.<br />

17 Selon le rapport annuel du bureau pour l’année 1998, 477 détenus furent libérés grâce à l’intervention du<br />

BUCODEP — une « réduction substantielle des dossiers de détention préventive en retard au Pénitencier National,<br />

dépendant de la juridiction des Tribunaux de paix de Port-au-Prince. » Cependant, une étude conduite par la MICIVIH<br />

en juillet 1999 se montra plus critique. Celle-ci ne pu retrouver la trace de la plupart des rapports quotidiens et<br />

mensuels du bureau ou affirmer si les visites prévues s’étaient réellement déroulées. Ils ne recensèrent que 91<br />

libérations pour l’année 1998. Le BUCODEP avait été incapable de traiter nombre des dossiers de détention prolongée<br />

les plus anciens, au détriment desquels ils traitaient les dossiers récents. Le bureau accueillait principalement des Juges<br />

de paix des sections Nord et Sud de Port-au-Prince, à intervalles irréguliers des substituts du Commissaire du<br />

Gouvernement, et jamais les Juges de Pétionville, Carrefour et Delmas, ni la majorité des Juges d’instruction.<br />

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