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La Detention Preventive Prolongee En Haiti - Vera Institute of Justice

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Sur le plan financier, même si 83 % des dépenses budgétaires du Ministère de la<br />

<strong>Justice</strong> et de la Sécurité Publique sont consacrées à la police et aux prisons 24 et 16 % du<br />

budget du Gouvernement est destiné au secteur de la justice, il est evident que ces<br />

ressources restent insuffisantes.<br />

D'ailleurs en ce qui concerne les ressources alimentaires, les chiffres montrent une<br />

dégradation de la situation. Alors que l'État haïtien n'a pas augmenté le budget pour le<br />

poste des ressources alimentaires de la DAP depuis 1996, même avec le Bureau de<br />

Nutrition et de Développement (BRD) a suspendu son financement annuel de 33 600 000<br />

gourdes (1 400 000 dollars américains) en 1999. 25 <strong>En</strong> conséquence, le budget alimentaire<br />

par jour et par prisonnier est passé de 64,10 gourdes (2,67 US$) en 1996 à 9,62 gourdes<br />

(0,40 US$) en 2001. Le niveau élevé de malnutrition qui en découle contribue aux graves<br />

problèmes de santé rencontrés dans toutes les maisons d’arrêt et dans tous les centres de<br />

détention de Haïti. Quelques organisations humanitaires (Caritas, Food for the Poor et le<br />

Comité International de la Croix-Rouge) viennent en aide à l’administration pénitentiaire,<br />

mais il n’a pas été possible de quantifier le niveau de cette aide.<br />

Au cours de nos visites d’établissements pénitentiaires, tant à Port-au-Prince qu’en<br />

province, nous avons observé un état de délabrement général, malgré les progrès réalisés<br />

au cours de ces dernières années. Les cellules communes (il n’existe pas de cellule<br />

individuelle) sont dans l’ensemble mal ventilées et éclairées. <strong>La</strong> surpopulation et le<br />

manque d’intimité posent de sérieux problèmes, avec des cellules souvent remplies de<br />

détenus appartenant à toutes les catégories : des détenus inculpés côtoient des détenus en<br />

attente de jugement, des petits délinquants partagent leur cellule avec des auteurs<br />

d’infractions graves, des détenus violents sont logés avec d’autres comparativement<br />

pacifiques. Tandis que la séparation des genres est respectée, il est fréquent, chez les<br />

hommes, que des adolescents partagent la cellule d’adultes, tandis que chez les femmes,<br />

c’est presque toujours la règle.<br />

Le nombre insuffisant de lits oblige de nombreux détenus à dormir à même le sol ou<br />

en rotation. Les toilettes (des latrines situées à l’extérieur des cellules) repandent des<br />

odeurs nauséabondes, tandis que le papier toilette est plus souvent l’exception que la<br />

règle. L’approvisionnement en eau est trop souvent insuffisant si bien que faire sa toilette<br />

dans la cour intérieure est une question de chance.<br />

Depuis 1999, les règlements internes des établissements pénitentiaires stipulent que<br />

« dans la mesure où les installations et équipements de l'établissement le permettent, le<br />

détenu doit pouvoir bénéficier par jour au minimum de 6 heures de temps en dehors de sa<br />

24 PNUD, Office for <strong>La</strong>tin America and the Caribbean, Regional <strong>Justice</strong> Project, <strong>Justice</strong>s en Haïti, Port-au-Prince,<br />

1999.<br />

25 <strong>La</strong> valeur de la gourde se déprécie depuis plusieurs années. Au milieu de l’année 2001, un dollar américain valait 24<br />

gourdes.<br />

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